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Abîmes poétiques : le forum » Vos textes (publication libre) » Archives : octobre 2004 - mars 2005 » Trois lieux « précédent Suivant »

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Rienadire (Rienadire)
Identificateur : Rienadire

Inscrit: 2-2005
Envoyé mardi 08 mars 2005 - 22h42:   

C’était sa chambre. C’était son lit. C’étaient ses jouets et ses livres. Son cocon ou il était bien, il n’avait pas froid, il n’avait pas peur. Il avait sept ans. A coté de lui, dormait son poupon , il lisait Robinson Crusoé qu’il connaissait par cœur, ses yeux s’extasiaient devant les images des tortues géantes et des beaux voiliers.
Puis il s’endormait et la nuit passait en une seconde. Un réveil sonnait, une belle musique, c’était frère Jacques !
Déjà il sentait le parfum du chocolat que son père lui portait au lit.


J’avais trouvé une chambre dans le quatorzième, au sixième étage. J’étais étudiant. Fauché et heureux. L’eau dans le couloir que j’allais chercher dans une bassine. Un petit réchaud pour le nescafé. Six mètres carrés, sous une mansarde, une petite table, un chauffage à pétrole, une vue splendide sur le boulevard du Montparnasse, des couchers de soleil sur les toits de Paris. Ça plaisait aux filles, mes airs de clochard, c’était à la mode, je lisais Lautréamont, j’écoutais Dylan. J’avais 22 ans.


C’est une autre chambre, quarante ans après. C’est une antichambre. La salle d’attente pour le grand voyage, comme c’est excitant, comme c’est promettant !
Le ciel est mon toit, la terre est mon lit.
Les murs transparents ne me cachent plus
La beauté des choses.
Seul encore hélas des traces d’ego
Empêchent parfois le bonheur d’entrer.
J’ai déjà un pied dans l’éternité.
André Carruzzo (Dreas)
Identificateur : Dreas

Inscrit: 1-2005
Envoyé mercredi 09 mars 2005 - 12h30:   

Je ne sais pourquoi je t’imaginais plus jeune !
Jolies évocations. Il y règne un petit air mélancolique.
Le “moi” est toujours là, qui parle de lui.
Nao (Nao)
Identificateur : Nao

Inscrit: 6-2004
Envoyé mercredi 09 mars 2005 - 12h51:   

pourquoi le temps passe-t-il de plus en plus vite. Comme emporté par son propre poids. Quand j'avais dix ans un aprés midi de jeux pouvais durer une éternité et était assez long pour faire dix fois le tour de la terre sur un bateau imaginaire.
Tm (Tm)
Identificateur : Tm

Inscrit: 1-2005
Envoyé mercredi 09 mars 2005 - 13h29:   

L'ego s'est pourtant délité, si j'en crois le premier paragraphe, écrit à la troisième personne. Effet de male mémoire?
C'est cela, la nostalgie: un mal de mémoire.
Texte touchant, en effet, qui nous renvoie à notre propre expérience.
J'étudiais, moi aussi, dans six mètres carrés fort cafardeux (qui eût cru l'insecticide outil indispensable à l'étudiant?); mais mes airs ténébreux ne plaisaient guère aux filles (trois fois hélas! il est vrai que le romantisme était depuis beau temps passé de mode!).
Comme le dit joliment Nao, le temps fuit. A une vitesse exponentielle! Je freine des deux pieds mais je n'en tire que des ampoules!
André Carruzzo (Dreas)
Identificateur : Dreas

Inscrit: 1-2005
Envoyé mercredi 09 mars 2005 - 13h30:   

Vaste question ! Vaste problème – et quasiment insoluble. Je m’étais dit, un jour, que le temps semblait s’accélérer parce que ma vie passée (celle qui n’est plus) s’allongeait de plus en plus et que ma vie future (celle qui n’est pas encore) se raccourcissait de plus en plus. Je suis donc entre deux absences. C’est la seconde de ces absences, me disais-je, qui accélère le (mon) temps, jusqu’à ce qu’il ne soit plus. Mais ce n’est évidemment pas là une représentation objective du temps.
André Carruzzo (Dreas)
Identificateur : Dreas

Inscrit: 1-2005
Envoyé mercredi 09 mars 2005 - 23h52:   

Le temps est vraisemblablement immobile. C'est le devenir qui bouge, qui nous happe et nous dévore. Le temps ne passerait donc pas. C'est nous seuls, peut-être, qui passons et nous nous en allons - non avec le temps, comme dit une chanson, mais dans le temps.
Rienadire (Rienadire)
Identificateur : Rienadire

Inscrit: 2-2005
Envoyé jeudi 10 mars 2005 - 10h58:   

l'éternité est dans l'instant
c'est ici et maintenant
Wizardeol (Wizardeol)
Identificateur : Wizardeol

Inscrit: 9-2004
Envoyé jeudi 10 mars 2005 - 11h00:   

le temps passe moins vite quand on n' a aucune responsabilité,aucune échéance et aucune obligation...Après ça se corse...

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