   
RGOUBET
| Envoyé vendredi 23 janvier 2004 - 2h34: | |
VENISE, VILLE EXQUISE… Lumière des lumières, venue de la nuit des temps, Aurore boréale de notre Occident, Venise s’escrime, contre marées et vents, La mer et les hommes, aux actes inconséquents. La lagune peu à peu s’étiole, et l’eau ronge lentement Une forêt toute de chênes, des édifices, les soubassements, Le monde, à l’alerte s’époumone, que personne n’entend, La douce Venise agonise, en y prenant tout son temps. Qu’exquises sont tes marquises, qui s’en vont, carnavalant, Tout en voilant leur sottise, et les outrages du temps, Derrière ces masques que l’on prise, le carnaval durant, Muant les humeurs les plus grises en nobles folies d’antan. Aux divins jardins d’Adonis, Venise, ne concède plus de temps, Casanova redevient ton fils, quand reverdissent les printemps, Toutes les femmes, sans artifices, se délectent de l’amant L’amant à l’eau qui se perd, ses mémoires s’envolent au vent… Rien ne manque à Venise, pas la moindre petite lacune, J’irais admirer la ville, qui, la nuit, se pavane, sous la lune, Lui dire qu’ils sont beaux ses saints, qu’en privilégié visiteur nocturne, J’honorerai, de mes mains, à leurs troncs, jetant quelque thunes ! Saint-Marc ne tient plus en place, sous les regards des passants, Véritable terre promise,ils s'en sentent les conquérants Gondoles et gondoliers s’éternisent, sous le vieux Rialto séduisant, Je m’en retournerai voir Venise, moi qui n’ai plus rien d’un amant A toi, Venise ville exquise, ce jour, je prête serment De t’épargner mes sottises, te suffisent pollutions et courants, Demeure la terre promise des amoureux, des passants, Ma Venise, ville exquise, je t’aiderai à compter les ans. Et les amants à Venise, comme pigeons, tendrement, Entre ciel et lagune, se renouvelleront leurs serments, Le moment venu de partir, le vieil adage se remémorant : Voir Venise et mourir, le plus tard … bien évidement ! Robert GOUBET
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