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Envoyé jeudi 22 janvier 2004 - 23h32:   

On ne dira rien à personne…
Et toi, tu me diras « Ce n’est pas grave tout ça »
Et l’on fera semblant..
Et l’on n’aura le temps…
Du temps qui passera, au delà du passé, au delà du futur, comme si le temps n’existait pas.
Comme si nous étions seuls, seulement toi et moi, comme on refait le monde, au-delà de ses gestes, au-delà de ses phrases.

Et tu me diras « Je » et je te dirai « Tu ». Ne serons plus que deux
On n’aura des matins, qui n’en finissent plus, sur nos lèvres de nuit
A se conter les jours
Nos visages… Et nos brumes.
Nous seul à s’écouter
Seulement, rien que nous … toi et moi…Rien qu’à nous.

Et tu me diras « Je » et je te dirai « Tu »…
« Avec »...comme un prolongement… Comme une seule et même idée, avec ses mêmes gestes, mélangés aux souv’nirs
Mélangés aux odeurs, dans le pain que l’on coupe, du café qui enfume, n’attendant que demain.

Demain et puis demain, avec d’autres « encor »,
Avec d’autres matins, aux odeurs mélangées.
A ne savoir qu'aimer.

Et passera le temps
Et passeront les ans
Sans rien dire à personne
Et toi, tu me diras « Ce n’est pas grave tout ça »
Et l’on fera semblant..
Et l’on n’aura le temps

Il y aura, juste, ces autres, avec leur front baissé, à recompter les pas...
A se mordre les lèvres, des langues en pointillés…
Ces autres…
Pour qu’on se garde ! Des mains dans l’habitude
Ces autres…
Que l’on devine…à tous les temps qui passent.
Les mains pour nous parler…

De celui-là, dans l’invisible, le temps comme une injure, à feindre des plaisirs
Un peu comme une fin, des lignes et des romances, aux ciels dans l’écriture
Un peu comme une mesure, à longueur de silence, à bout de sentiments
Avec leurs mains qui jouent, le doigt sur l’inconscience, des mots et du néant.
à feindre des désirs
Leurs mains pour nous pleurer
Dans les rayons d’la danse, maquillés pour survire

A regretter le temps
Quand « Je » lui disais « Tu »
Qu’ils n’étaient plus que deux
A se refaire un monde

A ne savoir qu’aimer

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