   
girard nadia
| Envoyé vendredi 21 novembre 2003 - 14h41: | |
Il est de mon pouvoir d'arracher le dégout que fixe la souffrance, par des mots à l'éclatante face,au rebond indistinct ou prècis suivant l'onde des chocs. De cette force là émane l'abandon des jours sans mystère qui cotoient d'un aveu les folies ordinaires. J'ai semé mon enfance à force de combats au pied de lieux maudits où même les cris font figure de silences. De cette traversée au sillage d'oubli,les mots en sacrilége me maintenaient en vie. Ils dérobaient au monde son souffle amnésique. j'avais 20 ans alors et j'étais déjà morte au passage du temps. J'ai 30 ans aujourd'hui et si je ressucite parfois aux lèvres de l'espoir, c'est qu'il sait maquiller par des joies illicites la Mort souriante qui guette mes faux pas. Je ne suis pas pressée et je prends tout mon temps pour enjamber les chemins escarpés que sèment les saisons;je sais bien malgré moi qu'il est temps de mourir entre des bras solides, aux douces inclinaisons, que module ma naïve prière. Je n'ai pas oublié pourtant les pas des condamnés. Leurs paupières mutilées inscrivent la déraison au creux des vérités obsolétes dont se gavent les vautours. Je sais que là où se cachent vos miroirs, vos âmes sont splendides et que de votre peine, j'ai compris les détours. Amis des galéres infernales, recevez mon amour. Ces mots en sont le trait d'union d'un infini à l'autre. Nadia |