Elles forment un tapis très serré, de cette couleur lavande qui éclate au soleil.
De petites feuilles se détachent ici et là sous les pétales, le contraste est magnifique.

- Tu es bonne à rien, imbécile! je te parle!

Je ne connais pas son nom.
A toute les fois que je les regarde, je me dis que je devrais le chercher.

- Il faut que je te brasse encore pour que tu comprennes? réponds!

Justement, j'ai ce beau livre sur les fleurs sauvages.
Diane me l'avais offert, comme ca, sans raison.
Je ne pense pas à l'utiliser, il est trop beau avec ses pages glacées, toutes en couleurs et si bien illustrées.

- Tu fais exprès pour me mettre en colère? regarde-moi!

Diane, mon amie Diane...ca doit faire un an que je ne l'ai vue.
Diane, avec ses yeux de ciel.

- Tu sais que tu vas me rendre encore au bout de ma colère? tu le sais?

Il pleut encore.
Il a plut beaucoup ce printemps.
C'est bon pour les fleurs.
J'adore les voir essayer de se cacher sous la pluie.
Quelques-unes y arrivent et elles disparaissent sous un écran multicolore.

- Tu aimes ca? c'est ca?

Leur éclat me ferme les yeux et j'entend le léger clapoti irrégulier, comme une douce musique, presque consolante.
Je me berce doucement.

- Tiens, prend ca... Je vais te dompter moi...

Dans le noir de mes paupières, j'imagine un champs de fleurs qui n'ont pas de noms, des fleurs inventées,
pour moi.
Je suis le ruisseau qui passe par un bel après-midi de mai.

- Il n' y a rien à faire avec toi.

C'était un orage passagé.
J'essuie délicatement quelques pétales du bout du doigt.
J'ai l'impression de les peindre, la couleur est encore plus vivante.

- Ote cette nappe ridicule.

J'ai le gout de m'en faire un bouquet immense, aussi gros que moi, et de m'en couvrir de la tête aux pieds.
Une robe de fleurs lavandes.

- Moi les fleurs, ca me rend malade.


...

By Louve (Louve) on Unrecorded Date:

la liberté loge l'oulière laissée par les patins de Simon.
je suis ses fils d'ombre qui me guide vers mon miroir.
et là, la glace mord les lames et nous dessinent.
nous tournons les arbres pour nous amuser,mains dans les mains.
nos rires glissent doucement vers les échos attentifs.

je voudrais mourir là, maintenant.
heureuse et sur que c'est le plus beau jour.

le soleil de trois heure palit les couleurs.
je me recompose une peau de mortelle.
je laisse partir mes rêves d'ivresse.

mon garcon a faim.

on ramasse les fils.
les ombres s'envolent sur les arbres qui baillent au vent.
les échos nous regardent un glacon dans leurs bouches.

- tu me donnes ton sourire Simon?

- maîkam! on me dit toujours que j'ai ton sourire!


_extraits

By Louve (Louve) on Unrecorded Date:

-tu fais quoi aujourd'hui?

*à peine l'aube.
à peine l'été,
à peine le début de la vie.
de ma vie.
je vais prendre,
les bras ouverts.

-je vais me rendre au pikauba, en vélo.

*ma rivière,
j'aime t'entendre chanter ton eau dans ses voyages,
tu me racontes les montagnes, la source.
et mon âme tombe en cascade sur ton rire.

-je vais être de retour avant la nuit.

*un baiser sur sa joue.
comme il est grand.

une montagne à mes pieds,
nutau,
mon père.


je
..........suis
sur
.....les bras de mai
vole
..........mes pensées
...............mémoire de
la terre
..........sous le ciel
penché
...j'ai
.............dix-sept ans.
...mes yeux
.....sont perdus
................dans les sillons
...de blé

je survole la terre penchée,
j'ai mes yeux de blé.
les bras de mai sont perdus.

suis mes pensées sous le ciel,
mémoire de dix-sept ans,
dans les sillons...


_extraits

By Louve (Louve) on Unrecorded Date:

-vous avez dit vers deux heures?

*deux ou trois heures.
à perte de temps, les secondes défilent, me secouent et me prennent.
et le temps disparait dans l'attente...

-je ne sais pas.

*ai-je parlé, ai-je crié, ai-je supplié.

-il nous faudrait plus de détails, nous ne pourrons avancer sans cela. voyez-vous, dans votre cas, il est nécessaire que nous sachions ses détails. pouvez-vous m'en dire plus sur l'auto?

*l'eau monte.
monte.
elle remplie le bocal.
j'étouffe.
et le monde se noie derrière une vitre embuée.

-les sièges sont rouges. non, ils sont noirs... je ne sais plus.

*les yeux ouverts sur l'enfer.
les yeux fermés sur ma nuit.

-bon...reposez-vous, nous reprendrons plus tard.

*je suis trop vivante.
l'oubli dans ses mains,
il m'a laissé la vie.
et les pierres et les écorces et le repos.


_extraits