By Lydia (Lydia) on Unrecorded Date: |
Ne t'inquiète pas Jean - Yves, ceci appartient déjà au passé. Tu sais en France c'est un peu la même chose, les compliments sont assez mal reçus en général, notamment par les messieurs ( allez savoir pourquoi ? peut - être pour l'une des raisons que tu évoques plus haut ? )Personnellement, je trouve ça assez désolant, parce que dans l'ensemble on a trop tendance à ne parler que de ce qui ne va pas, au point d'en oublier les qualités d'une personne ou les aspects positifs d'une situation, mais bref.
Quant au " gnangnan " en question, ici il a une connotation plutôt péjorative. On dit " gnangnan, " pour démontrer une certaine mollesse, aussi n'en veux pas à Pier qui a certainement saisi la cause de mon irritation.
Et comme tu le fais si justement remarquer, cet espace est avant tout un lieu réservé à la poésie... Cependant, je me permettrais d'ajouter
une petite ''touche '' personnelle, avec un zeste de légereté dans le ton, - même s'il n'est pas bien audible, - en disant qu'une note d'humour et de gaieté, de temps à autres, apportées par des souffles amicaux, ne sauraient donner à ce lieux qu'un balancement de vie supplémentaire.
By Jean-Yves Roy (Jean) on Unrecorded Date: |
Lydia !
Je ne ferai pas de chichis avec des gnangnans.
Je crois que la lettre de Pier aurait dû se retrouver dans la section qui m'est réservée.
Ceci dit, le mot "gnangnan" n'a aucune étymologie. On le trouve dans le Dictionnaire de la langue québécoise écrit par Léandre Bergeron. Sa graphie initiale est "gningnin". Il ne
s'agit même pas d'un néologisme mais tout au plus d'une onomatomée exprimant les sons qu'émet une personne qui nasille, qui prononce mal. Le premier sens donné à ce mot est "pleurnicheur" Il s'agit donc de la description d'une réalité occasionnelle.
Pier ne m'en veut pas. Elle utilise cette tribune pour me dire bien haut ce qu'elle aurait pu me
révéler en douce. Elle est timide car, dès la première phrase de son texte, elle hésite à placer deux ou trois points. La ponctuation aurait pu me donner une indication sur ses intentions.
Je me complais à dire que le NET est dangereux
Il ne rend ni les nuances et ne précise le poids d'aucune émotion. Ainsi donc, mon "premier gnangnan" se voulait un clin d'oeil amical à Lucilouve qui l'avait bellement utilisé. (Ici, quand
on multiplie les félicitations, on passe pour tapette. Que veux-tu ? Nous sommes ainsi constitués. ) Je n'incrimine donc pas Luci mais
j'apporte des arguments pour ne pas fouetter un
chat! Mon geste était donc amical. Or, sans trop
le réaliser. Pier met le doigt sur la timidité maladive et atavique des québécois qui n'acceptent jamais d'être bons, capables. Ils ne
sont que "pas pires", "passables". Ceux et celles qui ont de l,humour comprendront que je
me refuse à de telles attitudes. Quand quelqu'un me dit que je suis bon, je dis NON : Meilleur.
p.s. Lydia. Je m'excuse si ma lettre contient deux volets dont l'un est sous-jacent à l'autre.
Si mon propos te semble un micmac, ( ce mot
est français et exprime clairement ma pensée),
sache que je reste ouvert à tout échange. Je
préfère cependant délaisser l'art épistolaire au
profit de l'art poétique. Ce à quoi ce site est
dédié.
Aphorisme de mon cru.
La goutte d'eau peut faire renverser LA vase !
By Pier (Pier) on Unrecorded Date: |
Bravo Lydia...
Trêve de gnangnans Jean-Yves..Mais qu'est-ce qui te prends hein le Québécois. Je t'ai bien reconnu. Lorsqu'on te dit que tes ou ton poème est beau, accepte-le gracieusement sans faire de manières. Qu'est-ce qui te prends ? T'as des sautes d'humeur !
ciao
By Lydia (Lydia) on Unrecorded Date: |
En relisant ce petit mot qui m'est adressé sur un ton aigre - doux, je me demande quel mal y a t - il à faire un compliment et dire notre émotion dès lors qu'on est sincère ?
Devrons - nous donc toujours nous satisfaire des critiques acerbes qui laissent en notre coeur des traces de brisures sous pretexte que ce sont là, propos d'éducation, destinés à nous forger le caractère ou autre niaiserie du genre ?
Eh bien, pour ma part,je ne donne pas dans le sado masochisme et je le crie bien haut ! J'aime appeler un chat un chat, si je vous aime, je vous souris, sinon, je vous ignore. Aussi quand je prends " le risque " d'écrire qu'un poème me plaît c'est sans arrière pensée de flagornnerie ou autre mièvrerie de la même famille, je ne vois vraiment pas où en serait l'intérêt. Si dire ce que l'on aime est une chose taboue, alors autant rester chez soi à regarder sa télévision les volets clos et tentures tirées ! Autant couper le téléphone et aller creuser son trou sans se faire remarquer...
Je voudrais rappeler au passage que ces beaux poèmes ont dû être déportés là par une bise d'automne un peu trop étourdie à mon gré, et que s'ils pouvaient retrouver leur antre pour y reposer en paix, ceci rentrerait dans l'ordre des choses.
Bien cordialement.
Lydia
By Lydia (Lydia) on Unrecorded Date: |
Tu es Québécois Jean - Yves ?
By Jean-Yves Roy (Jean) on Unrecorded Date: |
Je reprends le mot typiquement québécois de
Louve pour te dire que je n'aime pas les "gnan-
gnans"ce qui ne veut pas dire que je sois insen-
sible à ton appréciation. Je ne peux pas te dire
"combien de notes de musique ont déferlé de-
puis que je te PARLE" mais je sais que l'impor-
tant ne réside pas dans l'apparat mais dans la
PAROLE... Continue. Et merci, comme une
dentelle d'asperge quand c'est l'été qui chante.
By Lydia (Lydia) on Unrecorded Date: |
Merci Jean - Yves pour ce gros bouquet d'émotion.
Merci pour ton cadeau...
Lydia
By Lydia (Lydia) on Unrecorded Date: |
Salutations aux auteurs
Paroles forteresses aux meurtrières d’espoir,
Envolées vengeresses des oiseaux du savoir,
Bruissements de chimères dans les antres du jour,
Déchirures de nos ombres sous une pluie d’amour.
Ces cascades de mots qui fracassent les pages,
Dans des rapides d’or, transpercent les nuages
En images profuses, empreintes d’immanence
Dont la rime diffuse leurs émois, leurs violences.
Que de perte de temps sous l’elfe du silence,
Que de plaisirs meurtris qui hurlent dans l’absence !
Tant d’abandons moqueurs
Dont pleure notre cœur
Dans les abysses ternes
De nos amours en berne
Mais que de champs de fleurs
Aux ardentes couleurs
Et de blés blondissant
Sous le soleil levant !
Dans ces chemins noueux qui se dévouent toujours
Pour porter votre lettre jusqu’au lever du jour,
Je lie avec mon âme, tous ces vers envolés,
Les lisant sur la trame de vos proses dorées.
Face ou pile des choses que l’on aime donner
Au revers de nous même, je viens vous saluer.
12. septembre 1999
..................................
Pierres et sentes.
Sur les pierres des sentes sur les cailloux usés
Sur les douces descentes qui bordent les cyprès,
Egayé de silence, souriant de bonté,
Le vent timide avance, parfumé de l’été.
Survolant en son pas les racines dormantes
Il caresse les feuilles aux branches retombantes
Et la terre asséchée par le soleil ardent,
Sous le ciel azuré se craquèle en son flanc.
......................
La ville.
Crescendo de l’aurore à l’unisson des chants,
Des mélodies s’élèvent et sillonnent le ciel.
Portée latente d’or, subtile, souveraine
Harmonie pastorale à la pointe du jour.
De dix mille couleurs le temps poursuit sa course
En arabesque brune et frissons d’argenté.
Des formes silencieuses semblent danser au vent
Qui passe son chemin sans un seul mot frémir,
Rien qu’en faisant tinter dans l’air doux du matin,
Une cloche égarée sous la voûte des cieux.
Déjà quelques oiseaux survolent les faubourgs
A tire – d’aile, lents, alourdis de sommeil
Puis la ville entre baille ses bouches de métal,
Ingurgitant à flots les restes d’immondices
Semblant tout digérer sans être rassasiée.
Jusqu’au fond de son ventre ses tripes se dénouent,
Echappements de gaz, pétarades et roues
Ou serpentins de fer filant un train d’enfer
Vers une voie buccale qui regarde le jour.
A midi elle étend, opulence superbe,
Ruminant en son flanc, ses bras aux mille mains
Ainsi quand vient le soir, enfin repue, gavée,
Vomit, silencieuse, dans les eaux de la nuit
Ses matières infernales, corrosives, fétides
Mais son sein maternel accueillera toujours
Quelques chiens égarés, en quête de pitié.
...................
Perdu dans le flot de la ville.
Perdu dans le flot de la grand - ville
Tu sais que l’on te cherche mais que c’est inutile.
Tu n’as que vingt cinq ans, tout l’avenir devant toi
Mais me pardonneras – tu de t’avoir aimé si fort
Et suivi sans vouloir te déranger ?
Pourtant si j’avais su que ta ville à toi,
C’est la montagne rocheuse,
Je n’aurais jamais perdu mon temps
A t’attendre avec autant de docilité ;
Surtout lorsque tu avançais à tâtons
Dans le magma de tes désirs comme un chien fou.
Loin, loin de tout tumulte je peux t’imaginer
Autour d’un grand feu, des rêves plein la tête
Et l’incertitude de les réaliser, au bout des doigts.
Je sais aussi que tu ne t’appelles pas Johnny ni Andy,
Ni Gaël, mais que ton premier refuge,
Ton ultime prière, c’est la route…
Tu vas d’illusion en illusion te taillant un chemin dans la vie
En voulant toujours prendre sans jamais rien donner en retour,
Comme si tout t’était dû…
Tu ne seras jamais davantage Pat Garet, tu n’es pas fait pour ça.
Egaré dans tes nuits sans étoiles, assis devant un feu de chimères
Peux – tu me dire combien de notes de musique ont défilé
Depuis que je te parle ?
Tu es un cavalier seul au fond et tu cherches l’âme sœur
Qui marchera à tes côtés tout au long de tes jours,
Sans jamais rien te demander, sans bouleverser tes habitudes
Mon pauvre amour !
Ton paradis ici, c’est de t’évader très loin
Sur les pistes d’un grand canyon
Où les pas des chevaux s’enfoncent dans la terre rouge,
Où les indiens ne sont plus assez nombreux
Pour parer aux menaces.
Et je lis dans tes yeux que tu es juste un peu perdu
Dans le flot de la grand ville.
........................
Dehors, le tintamarre…
Dehors le tintamarre des bagnoles s’entrechoque avec le crissement
Des roues de landaus sur les trottoirs et les mécaniques grinçantes
Des vélos rouillés par la pluie. Tout ce mélange forme un amalgame
De sons hétéroclites, résonnant dans mes oreilles bourdonnantes.
Viennent se joindre :
L’odeur des fientes bouillonnantes que les clébards
Déposent çà et là aux coins des rues, l’œil furtif et hagard.
Tout ce fatras quotidien offre à nos yeux le raz – le bol
De la crasse, de la misère et de l’indifférence
Car de pauvres gens en mal d’aisance tendent la main
Quêtant l’obole, quand chacun passe son chemin qui, traînassant
Ou bien courant pour ne pas manquer d’être en retard.
Rendez – vous avec la chance, avec le soleil et la pluie,
Rendez – vous avec l’absence, avec l’amour, avec la vie…
Dame sortie est fine prête, elle parcourt à pas nonchalants
Les lieux où chacun s’affaire à son histoire du moment.
D’un sourire complice elle épaule la fille qui s’est mise
En tenue de soirée pour éblouir les yeux qui traînent
Et se faire repérer par l’élu du jour, de la nuit ou celui de son cœur.
- J’ai rêvé d’un poète se dit la femme au regard endormi,
D’un poète magique qui enflamme mes sens
Dès que je sors du songe où dans ses bras, je me tenais blottie.
Depuis ? Le temps cesse de s’écouler, j’ai fini de vieillir
Et je me trouve belle ; pourtant je porte en moi
Ce vide suspendu à ma vie, que j’aimerais combler.
Je cherche une chanson sur qui poser mes lèvres,
Sur qui placer mon rêve pour qu’elle vole haut,
Comme le ferait l’oiseau, en parcourant les monts,
les vallées et les plaines, emportant ma complainte
jusqu’au lever du jour.
Je sillonne et je sonde cette parcelle d’azur
Mon destin me poussant à y croire toujours,
De toutes mes forces, imaginant les bras
Qui m’attirent à lui, celui qui pense à moi
Et m’appelle la nuit…
Dans ce tohu - bohu où pare – chocs se frôlent en laissant échapper
L’impatience d’un klaxon, de ses cheveux aux vents
Dans l’air qui l’environne, elle traverse en chantant,
La mer de véhicules à la tombée du jour
Pour retrouver sa Tour dans l’attente de l’aube,
D’un soir ou d’une main qui frôlera la sienne
Et lui dira: Bonjour.
........................
Chante au vent.
Chante au vent !
Eh oui, c’est comme ça qu’on l’appelle.
Elle ? c’est la force de vie qui ne demande qu’à sortir,
C’est cette envie d’aimer qui veut se voir ébattre, ce désir fou de plaire, qui la fait venir là dans un monde en attente où chacun cherche en l’autre une quelconque éminence pour la photographier.
Elle, traverse l’espace un peu avec mal être
puis se trouve une place avant de disparaître.
Pour échapper à ce tumulte qui roule dans sa tête, s’en va parler aux mouettes, à l’écume de la mer, aux embruns des rochers, à l’iode qui s’évapore et compte les coquillages à son regard si beaux qu’elle en prend un grand nombre.
D’abord elle les observe ensuite, les essuie ;
avec une plume, les sépare du sable qui colle sur leur dos. Ceux qui sont assemblés ? Elle les divise, comme le font les mouettes, en les laissant tomber.
Gamine, elle roule au sol en griffant sur le sable mouillé des marques illisibles que la mer va bientôt effacer.
Elle l’aime bien la mer. Elle est jolie la mer,
Tellement féminine avec ses robes vagues,
ses cheveux écumés, blancs, comme ceux d’une vieille dame qui viennent sur les récifs lui caresser les pieds…
Tout d’un coup lui vient l’idée d’ouvrir son sac
Et de tout emporter.
Alors elle range la mer avec ses écumes et ses vagues, ses poissons et ses algues.
Elle rafle tous les coquillages qui traînent sur la plage, embarque aussi le sable et puis y met le vent. dérobant au passage quelques mouettes criardes qu’elle pose sur son épaule,
elle place le ciel bleu tout au fond de son cœur
ar il pèse moins lourd et qu’elle est portée par l’amour.
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