By Lydia (Lydia) on Unrecorded Date: |
Vent du nord
Bise froide du nord
Que l'amitié réchauffe
En ce jour de mistral.
Ce vent sans concession
Fait tomber les feuillages
Comme cœurs qui s'égrainent
Sous le joug ennemi.
Ce vent,
Gémit les peines,
Déportant leurs courroux,
Dispersant leurs nuages,
Leur évitant les pleurs.
J'ai vu gravir des lunes
En des cieux menaçants,
Dans le cri de l'hiver.
J'ai vu fondre des cœurs
Sous un pâle soleil
Qui ne promettait guère
De briller plus longtemps.
Ainsi cette tempête
Se diluant dans l'azur
Par une simple bise
Qui ne jurait de rien .
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Crescendo, la ville.
Crescendo de l’aurore à l’unisson des chants,
Des mélodies s’élèvent et sillonnent le ciel.
Portée latente d’or, subtile, souveraine
Harmonie pastorale à la pointe du jour.
De dix mille couleurs le temps poursuit sa course
En arabesque brune et frissons d’argenté.
Des formes silencieuses semblent danser au vent
Qui passe son chemin sans un seul mot frémir,
Rien qu’en faisant tinter dans l’air doux du matin,
Une cloche égarée sous la voûte des cieux.
Déjà quelques oiseaux survolent les faubourgs
A tire – d’aile, lents, alourdis de sommeil
Puis la ville entre baille ses bouches de métal,
Ingurgitant à flots les restes d’immondices
Semblant tout digérer sans être rassasiée.
Jusqu’au fond de son ventre ses tripes se dénouent,
Echappements de gaz, pétarades et roues
Ou serpentins de fer filant un train d’enfer
Vers une voie buccale qui regarde le jour.
A midi elle étend, opulence superbe,
Ruminant en son flanc, ses bras aux mille mains
Ainsi quand vient le soir, enfin repue, gavée,
Vomit, silencieuse, dans les eaux de la nuit
Ses matières infernales, corrosives, fétides
Mais son sein maternel accueillera toujours
Quelques chiens égarés, en quête de pitié.
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Mes amis !
Ce soir j'ai envie de chanter, danser puis rire
Mais je n'exprimerai pas ce que je veux dire.
Avec mes appétits, mes amours, mes colères,
Je crains assurément d'être un peu trop amère.
Je veux pourtant crier : Il faut qu'on se soutienne !
Coude à coude avançant pour ne former qu'un corps,
Un seul chœur pour le dire et d'une ultime voix !
Je pourrais supplier qu'il faille qu'on se souvienne !
Cependant malgré tout, pour cette fois encore
Je garderai cela, tel un secret pour moi.
" La tempête a fait rage,
Dévastant tout sur son passage.
On voit monter les prix
A une vitesse grand " V "
Pour réparer des cheminées,
Des vitres endommagées.
Certains gardent le " Nord "
Quand d'autres perdent leur vie.
L'océan assombri
Maculé de mazout sent périr
En son ventre, ses êtres aquatiques
Et le ciel azuré au reflet de tristesse
S'assombrit peu à peu
Regardant impuissant,
Les oiseaux qui se meurent sur le sable avili.
J'aimerais tant crier : Il faut qu'on se soutienne,
Coude à coude avançant pour ne former qu'un corps,
Un seul chœur pour le dire et d'une ultime voix !
Je pourrais supplier qu'il faille qu'on se souvienne !
Cependant malgré tout, pour cette fois encore
Je garderai cela, tel un secret pour moi.
Si je pouvais hurler
La peur qui sonne à mes oreilles,
Les délires angoissés de ces vies en péril …
Et la sombre question qui tourne dans les têtes :
" Quel profit à tirer
En cultivant la destruction ? "
Mais si je dis tout ça, je risque fort d'entendre
Qu'en pure démagogie se sont vêtu mes mots
Et si je le chantais, alors j'ai peur de prendre
L'affront en pleine face de quelqu'un me disant :
Que tristes à mourir sont mes vers dissonants !
Lors on me ferait taire, me tournerait le dos,
Ma chanson solidaire, pleurerait en solo
Dans mon cœur solitaire, assignée au repos.
C'est pourquoi mes amis,
Je préfère chanter, danser puis rire,
Non pas pour oublier mais pour me divertir !
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Escale.
Mon amour me rassure
Essuyant tous mes doutes
balayant mes parjures,
Parfumant notre route
De mille et une fleurs.
Lors je sais que nos âmes
Maîtresses de nos cœurs
Vibrent à l'unisson,
Même élan même flamme
Bien au - delà des sons.
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