LE VENT

Le vieux forum: Lydia Pavot: LE VENT
By Lydia (Lydia) on Unrecorded Date:

LE VENT.


Dans les rondeurs de sa tendresse,
Son souffle caressant nos yeux,
En mal d’aimer, en fleur d’ivresse
Le vent s’installe dans les cieux.
D’une main d’amour maladroite
Il effleure les monts les plus bas
Puis continue en ligne droite,
Sa course, sans en fléchir le pas.

Des arbres que la terre lui offre,
Il en balaie de sa violence
Leur toison verte et le coffre
Des graines s’ouvre en abondance
Sous l’été mur de ses passions,
Quant à mille lieues à la ronde
Elles éclatent en dispersion
Pour se poser en d’autres mondes.

Le vent, me direz-vous, est bien mesquin
De faire souffrir ainsi toutes ces branches,
Il se rit d’elles se moquant bien
Que ce soit lundi ou dimanche.

Sans une once de répit
Il fait sentir son appétit
La tête haute, l’âme fière,
Se glissant jusqu’au creux des nids
Des oiseaux encore endormis,
Des océans et des rivières.
C’est à croire qu’il le fait exprès
Quand il susurre en nos oreilles
Des mots que personne ne connaît
Pour ça, il n’a pas son pareil
Le vent,
Le rude, le tendre, le turbulent
Qui se défie du temps qui passe,
Toujours bon prince cependant,
Il remet des choses à leur place.

Il déracine des souffrances
Qu’il précipite sur les rochers
Ecrasant par sa toute puissance
L’orgueil et la fragilité.
On le voit poindre à toute heure,
Sans jamais prévenir personne,
Venant d’ici ou bien d’ailleurs,
Entre nos mains son cœur résonne.

Il a sauvé de la tempête
Quelques richesses échevelées,
Quelques vermines en mal d’aimer
Sous le poids lourd de leurs défaites,
De tels fardeaux à porter seuls
Sont plus coutume que raison
Alors étendant son linceul,
Il se fit frère à sa façon
Le vent,
Le doux, le tendre, le violent,
L’amant des dunes et de la course,
Qui rend visite à la grande ours.

Son outre pleine, il va bon train
En ces voyages solitaires,
Dignes toutefois d’un souverain
Qui parcourt ainsi toute la terre ;
Car la mappemonde est un lieu saint
Pour ses pèlerinages divers,
Il chante en flânant en chemin
Parce qu’il est libre comme l’air
Le vent
Briseur, le pénétrant
Cinglant l’abîme aux soirs d’hiver,
L’ami des peines et des tourments,
Qui sèche nos larmes amères.


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