---Brefs sabbats de Joe---


Samedi passe. Dimanche. Il pleut sur la ville.
Les canines de la nuit nous happent.
Les bars rapaces ont ouverts leurs ailes.
Les boites sont ouvertes. Le fouet du plaisir.
Allons! La marche forcée. Incendiaire.
Les serpilliaires lumineuses nous enjôlent.
Adieu! Les étoiles s’ébranchent. Le ciel se
croque.
Je pénétre dans la gueule hurlante. En piste!

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Citation à propos :

La chèvre ivre en dansant se frotte sur la piste
A la barbe du bouc sur des musiques tristes :
« Rût ! Au futur sabbat, j’l’inscrirai sur ma
liste ! »
(in « L’oubli de Melmoth » de Gustave Farandon)
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à la météorologie du dédain
qu’amour me laisse
me délaisse
qu’enfin j’ôte le collier
brise la bride
et de tout être humain
je haïrai ce qui n’est pas délié

macérant à la masse des contraires
mon esprit
sans laisser moindre trace
adieu l’errant des colères
des sillons qui te culbutent la cervelle
de ces paroles sans rêves

et la torpeur des gavottes raclera le pavée
ce seront les corps en fête
les lumières dépecées
les ombres autour
des tables offertes

les rites de verres avérés
gaveront dans ta gueule
les tourbillons de tristesse

nouveau rythme organique
une horloge sonne
un coeur cogne

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Autre citation à propos :

Une agonie atroce atrophie et retient
La vie de celui qui bannit erre ses pas
Vers cet étrange lui-même qu’il ne sait pas.

(in « L’étrange Monsieur Melchior » de Gustave
Farandon)
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Ces lierres assoiffés de vent,
est-ce donc eux qui croquent les hommes?

Tu te figurais leurs amis
et le mensonge a jugé la vie
en revêtant les liens de la fête.

Soirs attendus des outrages de la nuit
où s’apprête la grimace des rythmes et cantilènes
tout finira en plein jour
mitonnant dans le secret des êtres.

C’est la fête où l’on se moque
de ces actes que l’on a pu connaître
et la danse tel un fleuve nous supporte
buches flottantes et décimées arrachés des orages.

Vois comme les pas patinent
et combien peu à peu les projecteurs illuminent
savane lardées de cafards et de hyènes.


Joë
le 24/8/1999.