By Francel (Francel) on mercredi 28 juin 2000 - 00h21: |
Pour que je trouve enfin la couleur de tes yeux
Dans le bleu des grisailles aux lointains indécis
Laisse! Laisse flotter sur moi ton regard
Magicienne assoupie à l'indice du rêve!
Comme aux temps de Saphirs, laiteusement ovals,
Un lapin endiablé gambille en tes prunelles
Sourcière! Dis-moi la couleur de tes yeux,
Pinceaux aux miroirs inversés!
Ô toi, ma Nuageuse
Dis-moi pourquoi leurs feux
Et leurs langueurs rêveuses
Comme des hamacs suspendus sous les arbres
Dis-moi leurs voilures et leurs mâts
Où perchent silencieux des canaris orange
Morgane, te revoici! Interplanétaire,
Bienveillante et guérisseuse.
Ô Baigneuse irisée des eaux pâles,
Dis-moi aussi ta bouche aux mille cerises!
By Francel (Francel) on mercredi 21 juin 2000 - 00h07: |
Atteindre ta planète
Pour te trouver
Pour te désirer
Pour te découvrir
En m'approchant timidement
Pour naître ton désir
Pour hanter tes rêves
Pour te prendre et te serrer entre mes mots
Comme un enfant
Pour t'immiscer en moi
Imperceptiblement
Pour te parcourir en secret
Pour envahir ton corps
Pour habiter ton ventre
Pour bercer le mal de tes reins
Et pour venir au monde
Pour être nus
Comme au premier matin
Pour lancer mes mots
Dans ton miroir de solitude
Comme des pierres
Pour la saveur de ta peau
Pour le parfum de ton absence
Pour être dieu et te créer
Et pour te baigner dans la sérénité
De ma solitude
J'écris!
By Francel (Francel) on lundi 19 juin 2000 - 00h43: |
Rue principale, je vogue sur tes mots
Et vagabonde, les mains dans mes godasses
À l'envers de l'enfer méridien.
Tes orteils multicolores me saluent les premières dans leur kaléidoscope arc-en-ciel
Des talons claquettent aux plafonds des trottoirs.
À l'enseigne du 77, le ruisseau ininterrompu des chairs musicales
Et dehors, l'armée de guibolles qui déferle vers les terrasses inondées de flâneurs et de bière
Festival des corps émergeant au soleil!
En baissant les yeux vers l'éther,
Rayonnant des courbures de guitare,
Les marées ombélicales miroitent l'inversion du paysage.
Au passage en chaleurs d'un été trop tardif .
Je les salue bien bas en balançant les jambes.
D'un café voisin, le monde merveilleux du hasch
Et Satchmo qui défonce les tympans de la trompette.
Un peu plus creux les collines jumelles protègent les visages des ardeurs piétonnières
Les patchoulis et les chanels montent des corps vers l'asphalte
Et tourbillonnent en nuées monoxides sous les autos.
Des courants d'air assèchent le Rimmel des paupières
Sur ces champs bleus, tout l'été en vertige.
Je n'ose plus regarder l'abysses sous mes pieds.
Je toise l'immensité de la côte à l'épaule
Et des nombrils aux seins. Je préfère marcher sur les mains
Comme les mouches à l'endroit des plafonds
Les yeux au raz des caniveaux
Regard chaviré sur un monde moins triste qu'à l'endroit!
Tulas à sout!
By Francel (Francel) on vendredi 16 juin 2000 - 00h22: |
Ô Louuuuuuve
Nonchaloir inondé de soleil,
Ventre six fois aréolé de cascades!
Queue majuscule pavillonnant
La dominance.
En balayant la page blanche
Et le V de tes pattes
Que taquine la brise.
Contorsion du menton bien à plat sur le sol!
Ah! louUUUuve!
Je t'ai connue plus abattue
Le dos arqué et la queue basse
Minuscule d'ivoire
Sous ton nez de cuirette
Le croc perçant sous les babines
Le regard vide et chaviré
Cambrée pour les combats de rang
Et les chasses d'automne!
De mon bois solitaire d'immensité sauvage
Avant le fier départ pour les pôles,
De la queue au museau
Je te huuurlerai toute
Sous un ciel gris d'orage!
Ahoo000000OOOOO!!!
Garou
By Francel (Francel) on vendredi 16 juin 2000 - 00h45: |
TES YEUX
Ombres murmurées! Orbes des planètes
Fontaine de miroirs,
(z)Yeux d'ébène aux reflets d'automne,
Anses pleureuses couvant sous la pluie du regard
Mes eaux mélancoliques d'étoiles.
Musique à l'auberge de ma source engloutie!
Cataracte! Blanches laitances,
Paradis enfantin d'éclaboussures bleues
Bergère des neiges aux verrières éclatés,
Commissure sélène en buées foisonnantes
Dans l'Océane des hâleurs.
Oréade de septembre cillée de pinceaux noirs
Étirée de moirures aux confins alanguis!
La bouche rutilante de tes reflets stellaires
Je me sens revenue du profond de la mer.
Où mes étés indiens dorment parmi les algues
Je croule sous tes charmes, ô fraîcheurs végétales!
Ô toi qui me créas avaleur d'étincelles
Mangeur d'aurores vertes
Insatiable boréale!
FRANCEL
By S (S) on jeudi 08 juin 2000 - 00h05: |
Absence! Mille morts!
Le soleil brûle ma déchirure
Quatre coursiers dispersent mon corps
Sanguignolente rupture!
Atroce douleur des départs!
Un griffon mange en ma blessure
Mes os éclatent en toutes parts
Sous son bec bien cuivré et dur!
Et un lévrier d'or avec délicatesse
Triture et crève infinement
De ses dents cristallines et prestes
Ce qui me reste de tourment!
Ô mal pire que la mort!
Ultime arrachement!
Pourquoi la chambre vide?
Pourquoi le lit désert
Et le coeur desséché
Par ces âcres voyages
Sur les mers de l'extase!
Célébration des meurtriers!
By Francel (Francel) on dimanche 02 juillet 2000 - 00h09: |
DEUILS!
Reflet des tristesses déniées,
Je suis né d'une mère défunte
Dans l'incertain bleuie de l'être
Dans le silence du lacs qui m'étreint à la gorge
Et l'appel de la mort
En vain, du fond des limbes et de l'horreur
Ai-je cherché ton visage
Longtemps, crié ton nom
Ô toi ma source et éternelle absente!
Et puis soudain,
Du village de la Vierge,
Comme en apparition
Toute menue, tu m'es venue
Fille de la pauvreté malgré ton nom de Reine!
Frêle en ton corps d'enfant,
Pour assécher mes pleurs
Pour traquer ma solitude
Pour rougir mes joues à force de baisers
Pour m'ensoleiller de ton parfum
Et de tes bras,
Pour chasser ma tristesse,
Et rire aux larmes
Le temps d'une fête
Le temps d'un instant
Le temps de naître
Et disparaître aussitôt!
By Francel (Francel) on lundi 03 juillet 2000 - 00h28: |
correction dernier vers:
"Et aussitôt disparue!"
By Francel (Francel) on lundi 03 juillet 2000 - 00h15: |
Gif hivernal
Sortie matin,
Émerveillée d'aurore
Tu cours, danses et sautilles
Au jardin
En déployant les ailes de tes cinq ans
Pieds nus,
Tu papillonnes ta valse endiablée
Dans la légèreté des neiges,
Possédée par l'hiver
Et ses premiers cristaux
Tu planes et virevoltes comme un flocon
Sous mes yeux éblouis d'enfance
Émus de toi,
Petite fée qui joue et flotte au paradis
Ravie! tu gambilles un instant dans l'air frais,
Puis rentres en murmurant:
"Ouf! c'est froid!"
Les orteils tout rougis de sable et de neige!
By Francel (Francel) on dimanche 09 juillet 2000 - 00h10: |
Après ton fier départ, éveillé de l'enfance
Entre deux eaux je flotte en désarroi
Parmi les troncs et les branches
Imprégné de passé!
Les yeux sertis d'algue et de sable
Noyé de toutes les détresses
L'angoisse regonfle mon épave
Enfoui en secret dans les fonds sous-marins
Je redeviens prince des larmes intérieures.
Constellé d'étoiles noires
Errance disloquée d'absence.
Le ressac imprime ses lacérations lancinantes
À ma carcasse aux crevasses d'antan.
Par le défaut de la cuirasse
Où s'ouvrent d'anciennes meurtrissures
Je respire avec peine cette nouvelle entaille
Au creux des chairs à vif
Sanglot de morsures bleuies
Sous les courants glacés de ma rivière sombre,
Plus de lumière aux quatre points .
À lui seul mon feu illumine la nuit
Cerclé des haches rouges de ton absence
Incrustations luminescentes
Au fond des écorchures
Ultime transpercement
Crève-coeur submergé de naufrages
Douleurs et flèches acérées,
Scalpel ininterrompu,
Des larmes creusent
Des ravines sous mes yeux en abîme
AH! Mourir deux fois
Toutes amertumes bues
Anéanti par mes suppliques
Ou un jour peut-être
Trouver l'Oubli!
By kania (Kania) on dimanche 09 juillet 2000 - 00h24: |
Bonjour !
tout d'abord un grand merci pour tes commentaires dans ma chtite rubrique...j'ai vraiment été touchée.
Du coup je me suis permis de lire tous tes textes.(soit dit en passant, côté "hermétisme" tu n'as rien à m'envier ! lol)
Ma préférence en première lecture va à "Louve" (pitêtre parce que j'aurais aimé pouvoir lui en dire autant)et j'ai aussi un petit faible pour tes yeux. ceci dit une seconde lecture changerait probablement cela :-)
j'ai vu que mon chti Xeno et toi vous étiez engagés dans une discussion passionnante(mdr).
si tu aimes les "torrents", albert et moi y jouons dans sa rubrique, bienvenue à bord !
Ca commence à en faire beaucoup, avec les tiens et ceux de Xeno.(PS : si tu lis mes "torrents", ne prends pas tout au pied de la lettre, il y a eu de la traitrise dans l'air lol )
à bientôt j'espère !
By Francel (Francel) on lundi 10 juillet 2000 - 00h12: |
Merci!
Madame la poète! Vous êtes une de celles et ceux dont l'art me frappe. Une richesse, une maturité et une magie certaine.
Pour l'hermétisme auquel vous référez, il donne de la profondeur au poème pour plusieurs raisons:*
d'abord, il permet à l'auteur de se dire, de dire autant son indicible que son indisable, sans se sentir contraint! Il libère les mots et le coeur.
Par contre, l'hermétisme ne doit pas rester indéchiffrable, c'est-à-dire "insignifiant" (sans signification). À mon avis, si personne ne ressent jamais rien à la lecture d'un poème, c'est un échec! Car l'hermétisme, c'est le cyclone porteur de la puissance poétique et émotive du poète.
C'est dans l'hermétisme et les indices laissés ici et là que le poème embrase le lecteur. Le poète est un incendiaire! autrement, mieux vaut utiliser le papier pour allumer le bois du foyer!
L'hermétisme permet de redécouvrir indéfiniment le poème qui résiste ainsi à l'usure prématuré et d'atteindre à des "dimensions" infinies par le mystère même de l'innombrable qu'il évoque! Les trésors les plus riches sont toujours les démesures les mieux celées.
Et surtout pouvoir se dire tel qu'on est, pour ceux qui ont le raffinement d'y comprendre quelque chose! Si quelqu'un n'y entend rien, on en a cure. Par contre, avec quelqu'un qui cherche quelques indices pour approfondir sa vibration alors, j'accepte d'échanger. Mais les explications même de l'auteur seront toujours moins immenses que son poème.
Par exemple, votre poème "africain" m'a conquis, mais il n'y a pas de contexte pour approfondir sauf le mystère et la magie communicative du texte lui-même. Je me suis demandé si vous étiez afro-parisienne? Quelle importance, une poète est toujours sorcière de nature!
FRC
* Je ne voudrais pas laisser entendre que les poèmes hermétiques sont les seuls vrais. Les plus limpides et les simples sont parfois les plus puissants. C'est pour ça que le haiku existe.
By Francel (Francel) on mardi 11 juillet 2000 - 00h08: |
NUNCA OLVIDARÉ
Dans les eaux de tes yeux
Comme des lacs tranquilles
Et la pâleur du soir
Je n'ai pas vu les larmes
Ensoleillée de rires
Je n'ai pas su tes pleurs
Dans la calme du soir
Et la douceur de l'air
Je n'ai rien vu des ombres
Dans la tiédeur du souffle
Et ta candeur de vivre,
Sereine de ma nuit
Comment voir la tristesse
Dans le ruisseau d'ivoire
Qui fleurait de tes dents
Comme un reflet de rêve
Comment voir le chagrin
Dans le calme du soir
Et les éclats de mauves
Qui fusaient de ta bouche
Comme un bouquet d'iris
Et inclinaient vers l'eau
Comment trouver des larmes
Dans les lacs de tes yeux
Jamais je ne l'ai su
Et jamais n'oublierai!
FRC
By Francel (Francel) on mardi 11 juillet 2000 - 00h26: |
Ne pas haïr, certes
Mais comment ne pas aimer
Comment ne pas t'aimer
Dis-moi!
By Francel (Francel) on mardi 11 juillet 2000 - 00h07: |
Haïr, je sais!
Mais dis-moi
Comment ne pas t'aimer!
By Francel (Francel) on mardi 11 juillet 2000 - 00h27: |
Haïr,je sais!
Mais dis-moi
Comment ne pas aimer
Comment ne pas t'aimer
Comment ne plus t'aimer!
By François Séguin-P. (Francel) on jeudi 13 juillet 2000 - 00h40: |
À Musette!|
Ce soir, fais-moi du plat
Lis-moi les p'tites annonces
Raconte-moi tes fadaises
Surtout le P'tit Poucet et le gros Loup
Dis-moi Cendrillon avant le bal
Et les sept nains cachés derrière ta bobinette
Pour attraper le chat et la souris
Les p'tits cochons aussi
Et surtout, je t'en prie
Ne mêle plus toutes les histoires!
Ce soir, c'est sûr, ton jour de cinéma,
Titille-moi les badigoinces
Cajole-moi les chatteries
Enferme-moi dans ton filet à fauves
Ou dans ta cage à ratons-laveurs
Fous-moi tes câlins et ton saut du lìèvre,
Ton nouveau cri d'horreur qui hérisse les poils!
Pour varier le menu
Joue-moi ton luth grégorien d'Égypte
Chatte-moi les mistoufles
Chasse-moi les lubies
Miaule-moi aux deux oreilles
Ronronne-moi les croquignolles
Patine-moi les idées grises
J'ai besoin de rire!
Les yeux fermés, rime par rime
Avec tes soleils au bout des doigts!
By franz (Franz) on jeudi 20 juillet 2000 - 00h56: |
AQUELLOS OJOS VERDES
Ces yeux verts
Merveilleusement sereins
Ont gravé dans mon âme
Une foi infinie en l'amour.
Languissants des caresses,
Des baisers et tendresses,
De toutes les douceurs
Qu'ils ont pu donner,
Ces yeux verts
Sereins comme des lacs
Dans leurs eaux tranquilles,
Un jour, je m'y suis regardé.
Ils ne savent pas la tristesse
Qu'ils ont gravée en mon âme.
Ces yeux verts que
Jamais n'oublierai
Traduction par Franz
Chanson Ibrahim Ferrer
Nilo Menéndes/Adolfo Utera: compositeurs
By franz (Franz) on dimanche 23 juillet 2000 - 00h19: |
Gigi
Je pleure les fontaines
Qui coulent de tes yeux
Quand tu pries sur sa tombe
Auprès de la rivière
Quand tes sanglots dans l'ombre
Parmi les vols d'oiseaux
Lui tiennent compagnie
Je pense à ton malheur
Et j'entends tous tes cris
Quand elles tombent tes larmes
Dans ton bouquet d'iris
Fine délicatesse!
Pour fleurir son été
Je pleure ta solitude
Et je maudis le sort
Avec toi, en silence
Du dernier premier août
De ses vingt ans!
FRANZ
By franz (Franz) on dimanche 23 juillet 2000 - 00h15: |
GIGI
Tout près de la rivière
Quand tu pries sur sa pierre
Je pleure les fontaines
Qui coulent de tes yeux
Quand tes sanglots dans l'ombre
Parmi les vols d'oiseaux
Lui tiennent compagnie
Je pense à ton malheur
Et j'entends tous tes cris
Quand elles tombent tes larmes
Dans ton bouquet d'iris
Fine délicatesse!
Pour fleurir son été
Je pleure ta solitude
Et je maudis le jour
Avec toi en silence
Oh! cruel premier d'août
Sur la tombe fleurie
De ses vingt ans fanés!
Parmi les vols d'oiseaux
Tout près de la rivière!
FRANZ
By franz (Franz) on lundi 24 juillet 2000 - 00h22: |
SERGE TOME!
J'ai une petite variation à te proposer pour la musique du poème, qui ne change rien d'essentiel. Elle s'est comme imposée à moi à la lecture.
Par délicatesse, j'aimerais te l'envoyer en privé dans ton email si tu me fournis ton adresse.
Tu en fais ce que tu veux, bien entendu!
J'aime la musique de cette marée qui s'enfle, mais je changerais un dièze pour mieux faire déferler la vague. Un dièze, c'est très peu, mais quand même important dans une symphonie.
Mon adresse est Franz14@hotmail.com Elle commence à Franz et finit à com. Tout le reste, c'est un bug qui l'ajoute.
By franz (Franz) on mardi 25 juillet 2000 - 00h00: |
Comme un hiver qui dure
Comme une neige grise
Comme un printemps tardif
Comme un été pluvieux
Comme un automne triste
Comme une longue nuit
Comme un chagrin
Comme un ennui
Comme une absence
L'Attente!
By franz (Franz) on mardi 25 juillet 2000 - 00h27: |
Comme un hiver trop long
Comme une neige grise
Comme un printemps tardif
Comme un été pluvieux
Ou un automne triste
Comme une vaste nuit
Comme un chagrin
Comme un ennui
Comme une soif
Comme une absente
Une trop longue Attente
Comme un hiver qui dure!
By franz (Franz) on mercredi 26 juillet 2000 - 00h29: |
Superbe cette couleur jaune avec lettres bleues! Mes poèmes seront sûrement moins tristes! On pourrait changer de couleur à chaque semaine!
By franz (Franz) on jeudi 27 juillet 2000 - 00h44: |
J'émerge de la nuit
À la vibrante pointe de ton arche de rêve
Tes cerfs brament leur rut sous ma haire d'automne
J'étale ma blessure sur tes pétales mauves
Et ta rose de pierres collier de rayons rouges
Laboure mon jardin de tendresse cernées
Sous ton faucun d'acier dans l'orgie des chairs bleues
Ton troupeau me piétine de son sabot d'écume
Voltige désertique abîme de mes bêtes
Mes entrailles éclatées hurlent leurs déchirures
J'étiole au passage les torrents de sang noir
De ta fleur saxifrage
Ta marguerite éclate en son jardin de cuivres
Et saccage les feux d'une sanglante lune
Ton rubis me découpe en tranches implacable
Me dépouille d'oubli en voix désaccordées
Je couche ma blessure sur ta pelouse fraiche
La nuit d'essaims multiples décompose sa noce
Je revis le massacre des aubes incertaines
Le soleil m'envahit de ses cheveux roussis
Ô fièvre de ma soif
Le vent consume à vif l'éraillure de mon axe
Je rumine dans l'herbe le silence des heures
Leurs meuglements m'étreignent sous mon cuir animal
Je ferme lourdement mon flanc aux yeux multiples
J'envie le sort des pierre
Et je dors jusqu'au soir sous mille couteaux d'or
Le soleil et la lune se couchent entre mes bois
Tourné vers ta colline je crie toute la nuit.
By franz (Franz) on jeudi 27 juillet 2000 - 00h56: |
Rivière débordée
Averse diluvienne
Tes vagues menaçantes
Roulent leurs cumulus
Sur l'érin de mes berges
Et tes spasmes de mer
Bleuités de cavale
Brûlent ma lèvre sèche
De leur printemps sauvage
Au pôle équatorial
D'une incurable vie
Car tu me totalises
Et m'enfantes sous toi
By franz (Franz) on jeudi 27 juillet 2000 - 00h15: |
Plus vaste que la nuit
Mon amour nage en ta pluie d'étincelles
Et pour ne pas s'éteindre
Accroche aux cratères du sommeil
L'écheveau de ses rêves
En quête de rivages fauves
L'espoir roule ses ruisseaux vairs
Sur mes pelouses blanches
Tes îles vibrent jusqu'au bout du monde
Et sous ta peau d'argent
La mer s'étire longuement en traînées d'ombre
À la marée montante
Mon regard égaré roule vers l'intérieur ses colliers d'ébréchures
Tes vagues récurrentes inondent mes racines
De leurs ceintures jades
Je revis la saison lactescente
Où tes hanches multiples engloutissent ma trace
Sous tes feuilles pulpeuses mon corps s'étend comme une plage
Et pour ne pas périr je crie vers le soleil
By franz (Franz) on jeudi 27 juillet 2000 - 00h15: |
Mille excuses pour l'orthographe! Une petite clé sur ce trois poèmes. Ils sont un peu comme les tristesses douces de Lamartine sur la fuite du temps, ses bouillons de poulet pour le coeur quoi! Mais contrairement à lui, chez moi, il n'y a ni poulet, ni bouillon, ni mélancolie, ni hâte à crever un peu tous les jours. Et que ça me fout les jetons! Voilà!
By kania (Kania) on vendredi 28 juillet 2000 - 00h47: |
je vois avec plaisir que tes muses te couvrent de cadeaux :)
bravo, c 'est très beau, j'aime beaucoup "j'émerge de la nuit...."
particulièrement la fin, à partir de "je revis le massacre des aubes incertaines..."
ces mots et ceux qui suivent me touchent davantage, résonnance en moi probablement :)
je vais de suite me pencher sur le mail tiens, profitant de cette nuit d'insomnie...
à bientôt !
By franz (Franz) on vendredi 28 juillet 2000 - 00h51: |
Wabassee aux trois lits d'automne
Les arbres te recouvrent
De leurs racine creuses
Sous tes rives défuntes
Suinte à tous les niveaux
Ton onde souterraine
Circonvoluante et lente
Dame blanche enfouie
Lactifiante glaçure de glaises bleues
Retiens dans tes limons
Ma source argilifère
Ô flagelle de lac
Car ce monde stérile
Ne sait plus enfanter
Quand jadis les indiens
Séjournaient à ta gueule
Du lapin blanc du nord
Tu avais la couleur
Et la fécondité
By franz (Franz) on vendredi 28 juillet 2000 - 00h50: |
Dans les cirques déserts
Mes sept écrins de lune
Comme des nains en cage
Clapissent d'illusion
Sur ton rouet d'oubli
Un ongle de porphyre
Découpe et file en douce
Les reflets éclatés
De mes fragments de soir
Prunelle aux yeux multiples
Tu dessilles et clignotes
En cascades rougies
Mes paupières de feux
Et ma main de mirage
S'égare vers la gauche
Car il n'est point de porte
Et la clé fut ma perte!
By franz (Franz) on samedi 29 juillet 2000 - 00h26: |
Douceur de ta voix gracile
Angoisse murmurée aux tiédeurs assoupies
Philtre sylvain insinué en mon oreille
Je t'aime petit renard nocturne
Tapi dans ton filet de mignardises
Et tes rousseurs en trompe l'oeil,
Illusion d'escale où meurt l'Éternité
Fabuleuse chimère sur le fleuve miroir
Fine luciole de pluie azurée
Qui voltige à l'ombre des sapins
L'infini de ton corps m'efface des instants
Qui nous restent comptés
Même les pierres nous survivront!
By franz (Franz) on samedi 29 juillet 2000 - 00h36: |
Je t'aime au goût de terre
De pistache et de fraise
Je t'aime au sel de mer
De dérive et d'écueil
D'un amour en partance
Sous l'envol des frégates
D'un élan sidéral
Jusqu'à ta voie lactée
Comme un feu galactique
Un buisson en attente
Un goéland d'écume
Qui se lamente au loin
Le long des larges fleuves
Aux fleurs épidermales
By franz (Franz) on dimanche 30 juillet 2000 - 00h30: |
Soleil
Ahuri par tes dards enflammés de photons,
Je nage dans ton fleuve, ô soleil panthéique!
Ô orbite fléchée de mille coutelas,
Océan asséché sur mon lit désertique.
Cuirasse apollinienne qui n'est plus que défaut
Je dore percé en toi de ton corps à mes eaux!
De sa pointe innombrable, ton scarabée d'argent Vibré d'antennes d'or insole
L'empennure de ma gerbe éruptive.
Et tes chaudes pépites qui ruissellent d'en haut
Sous les sables bronzés de mon front héliaque
Déferlent dans mes plis leurs coupes elliptiques.
Sous tes feux cymbaliques percutants dans leurs cuivres,
Mes tempes séismiques résonnent comme un gong.
Ma cythare d'airain, incas de sang torride
Crépite sous les ongles du sagittaire oiseau
Coq dément ou serpent aux yeux hérésiarques
Pégase aux pieds de bronze dans sa course orbitale
Qui m'entraîne sans fin entre ses deux instants!
By franz (Franz) on dimanche 30 juillet 2000 - 00h28: |
"Quand on est heureux, on devrait pouvoir arrêter le temps!"
Sorti de la nuit, ton fil, Ariane,
Fine soie étirée jusqu'au berges du fleuve
Fige le cours de l'eau
L'oiseau d'émail dort au cristal des horloges gommées
Et ta main cèle la clé du temps
Tes grâces m'inondent de plénitudes
Captif des fontaines aux gerbes suspendues
Le silence du soleil rivé au zenith!
Et ton corps si précieux où sourient tous les replis du jour
Le bonheur broute comme une jeune biche
Sa queue ondule mollement aux brises d'été
Serties de lumière
Nos larmes flottent dans l'air, légères comme des bulles de vapeurs roses
Le soir nostalgique oublié sur la rive
Nous laissera-t-il ici?
Nous qui ne voulions pas d'autre éternité!
By franz (Franz) on lundi 31 juillet 2000 - 00h25: |
Personne n'est venu à cet enterrement
Où je suis sans arrois un mort presque joyeux
Dans son cercueil de verre
C'est un être invisible
Enchaîné par les pieds au silence du temps
Qui planifie en vain l'ultime coup de grâce
Pour remplir le désert de son frêle tombeau!
By franz (Franz) on mardi 01 août 2000 - 00h23: |
AMBROSE BIERCE (1842-1913
ADMIRATION: façon polie de reconnaître que l'autre nous ressemble.
ÉRUDITION: poussière tombée d'un livre dans un crâne vide.
PATIENCE: forme mineure du désespoir, déguisée en vertu.
POLITESSE: forme la plus acceptable de l'hypocrisie.
CITATION: action de répéter de façon erronnée les mots d'un autre.
OSCAR WILDE: "I can resist anything, but temptation."
By franz (Franz) on mardi 01 août 2000 - 00h16: |
%(^^_^^)% *(^/^)* ?(~¸-)? !(~«~)!
By franz (Franz) on mardi 01 août 2000 - 00h27: |
"Sexuellement, c'est-à-dire avec toute mon âme" Boris Vian. =(;-)
By franz (Franz) on jeudi 03 août 2000 - 00h51: |
Kosovo
Rougeoyante minerve, anémone éolienne,
Libellule guerrière, Ô fleur de liberté,
Sous le souffle de feux de tes aveuglements
Je respire les fruits d'un empire illusoire.
Et le fil de ta lame, niveleuse et balance,
Égalise en mon sein comme en retour,
L'Espoir, le Soleil et le Fer!
By franz (Franz) on jeudi 03 août 2000 - 00h59: |
Quand tu as rejailli du fond des profondeurs
Où miroîtent tes plages de satin et de nâcre
Ta forêt deltoïde vibrait dans son ébène
Et tous tes coquillages répandus par la vague
Attendaient le retour des exocets argent.
Tes mâts et ta voilure brûlaient des feux Saint-Elme
Au milieu des embruns et des soleils crevés
Les coursiers de la nuit couraient en désarrois
Ta coque délavée pourrissait sous la lune
Irisée de clios, d'atlantes et de murex,
Quand le chinook d'automne t'a poussé vers le large.
By franz (Franz) on jeudi 03 août 2000 - 00h00: |
"Il est d'étranges pays
Que la lumière étrangle" Michel beaulieu
Le soir de ce vain mai
Québec! Enfoui dans son sol comme un cloporte!
Célébrations des fossoyeurs et des vendeurs du temple
Parmi les fleurs de lys et de pommiers
Parmi les colibris qui découpent la nuit
De leurs grands coups de sabre.
Nous venons de consommer notre amère défaite
Et nous en savourons âprement le mépris!
Nous n'aurons plus à repolir nos chaînes centenaires
Nous nous en sommes payées de plus chères!
Nous n'aurons plus à scier les barreaux du cachot
Nous nous en sommes forgés de plus gros!
Québec aux fers inoxydables!
Je crierai dans tes liens le cri de l'apatride,
L'absurde négation de cette sève aliénée,
L'amour de ce pays dépossédé par son refus de naître!
Québec exangue! Dépouillé de ton âme!
Je n'en peux plus manger le pain sur de l'exil!
Je n'en peux plus de laver l'amertume de tes eaux!
Québec! Je tournerai une à une les pages de ta courte mémoire!
Je hurlerai tes rendez-vous manqués!
Comme une chienne, comme une louve,
Comme une bête blessée au coeur!
Québec! Je vomirai des ruisseaux de sang rouge
Pour que renaisse l'espoir malgré ta voix désaccordée
Tu as bercé ton mal de tant de trahisons!
Ô mon très doux Ami! Ô mon Pays à naître!
By franz (Franz) on vendredi 04 août 2000 - 00h15: |
OISEAUX D'ÉMAIL
J'attends le vol de tes oiseaux d'émail
Qui boivent dans le ciel l'espace inter-webale
Et planent à tire-d'aile pour s'imprégner d'azur.
Ivres de stratosphère et d'octets infinis,
Resteront-ils là-haut par dessus la tourmente
Sans jamais plus venir se percher sur mon fil
D'Haïti ou d'Alsace, d'Afrique ou d'Italie,
D'Hispanie ou du Nord, reviendront-ils un jour
Pour m'habiter encore comme ils ont fait jadis,
Pour y pondre leurs oeufs et y chanter la nuit?
Sur ma plage d'attente, un cortège d'urubus
S'abat en sautillant. Leurs becs et ongles secs
Crépitent à mes fenêtres. Je les chasse chaque jour
Pour te laisser la place en vérifiant en vain
Le retour espéré de tes oiseaux d'émail.
By franz (Franz) on samedi 05 août 2000 - 00h28: |
UN POÈME
C'est un oiseau bizarre
Qui vole seulement si on le voit.
Oubliez-le ici, il fige sur la page,
Et meurt d'inanition.
Vous qui, distraitement,
L'avez cent fois suivi des yeux,
Ouvrez-lui votre coeur!
Ses mélodies vermeilles,
Ne trillent qu'au dedans,
Car c'est un merle amui
À qui il faut prêter sa voix.
Pour l'aimer davantage,
Puisse-t-il vous habiter quelques instants,
Car il est de passage!
By franz (Franz) on samedi 05 août 2000 - 00h59: |
Non! Ce n'était pas l'oestral qui tombait de ton corps
C'était la mer entière et ses nuées d'oiseaux
Qui déferlait vers moi ses vagues ébleuissantes
Et je m'y suis baigné comme les albatros
Qui passent l'été au large sans jamais se poser
J'ai dormi dans tes eaux, oublieuse du temps
Mes narines brûlaient de l'air salin des îles
Les engoulevents piaulaient leur refrains de tempête
Et je n'entendais plus que le chant de ton onde
Plus rien que toi sirène aux cheveux de varech
Que le retour de l'eau qui léchait mes rivages
Et je me suis couché dans la douceur du temps
Les yeux illuminés par tant de coquillages.
By franz (Franz) on lundi 07 août 2000 - 00h24: |
"Tout est bon chez elle, y a rien à jeter
Sur l'île déserte, il faut tout emporter!" Brassens
TOUT DE TOI
J'aime ta toison rousse
Quand le soleil se rit dans tes cheveux
La splendeur de ta peau fauve et brune
Le pinceau de tes cils ombrageux
Et ta chair au goût de prune
Et tes sourcils aventureux
J'aime, gitane, tes yeux de grève
Aux sables cuivre et daim
Le fin élan du nez qui rêve
Tes joues où dorment les carmins
J'aime tes lèvres mirabelle
Qui viennent m'effleurer matin
Comme les hirondelles
Ombrées framboise rouge et vin
De leurs brillantes étincelles
J'aime ta bouche caresseuse
Aux ruisseaux d'émail et d'argent
Le sentiers de tes sources séreuses
La blancheur irisée de tes dents
J'aime tes bras tentaculaires
L'emprise de tes buveuses mains
Et le piano de tes doigts, vagabonde!
J'aime tes marguerites
Damasquinées de lunes
Et de chinoiseries
J'aime l'oblong velour de tes molles dunes
Qui dodelinent sous la pluie
J'aime la chute de ton dos vaporeuse
Et les fleurs de ton jardin hâtif
Et les moindres frissons de tes lunules creuses
Au fond de tes replis rétifs
J'aime ton ventre plat
Planète ombilicale aux riantes moirures
Tes hanches alvéolaires
Qui jouent leur hallali
J'aime la cambré de tes reins qui induit
Des sentes violines aux détours sinueux
J'aime tes eaux tranquilles aux haleurs océanes
Et le val de ton fleuve où dort parmi les herbes
La moiteur alanguie des colombes en attente
J'aime tes algues vertes qui s'enroulent à mes branches
Et tes jambes qui valsent dans le petit matin
Tes mollets effilés sur tes chevilles fines
Tes coudes, tes genoux et les pieds de guipure qui nous marquent le temps.
Tout de toi
By franz (Franz) on mardi 08 août 2000 - 00h23: |
COMME JE M'ÉTAIS TROMPÉ EN ENVOYANT UNE MAUVAISE VERSION, J'ENVOIE MAINTENANT LA BONNE. S'IL Y EN A QUI PRÉFÉRAIENT LE BROUILLON PRÉCÉDENT, VOUS ME LE DIRAI À franz41@videotron.ca, mais dites-moi pourquoi, si vous en avez le temps! NOTEZ J'ai enlevé la "MOUFETTE", le poème ne sentait pas bon!(~_^)
Comment écrire pour toi un poème d'amour?
Ô ma rose trémière, mon cresson des fontaines,
Mon oeillet mignardise, mon précieux trésor,
Mon aster et ma soif, ma toile et mon satin
Ma caresse, mon baiser, ma fleur, mon fruit, ma peau!
Que pourrais-je bien te dire dans mon poème d'amour,
À toi, ma douce! Que murmurer à mon lutin de Noël,
À ma plage sélène, mon sentier de désir,
À ma source céleste, à l'oiseau rare des îles
À ma source soyeuse, ma complice renarde
Ma louve, mon écureuil, à ma biche parfumée!
Comment te célébrer, moi, l'amoureux transi?
Ô ma fée aux framboises, ma clairière moustique,
Ma belle au bois dormant, mon buisson le plus fou,
Mon plus bleu paysage, ma si tendre compagne,
Ô bosquet ombragé des dernières saisons,
Mon limpide miroir étendu sur le lit!
Comment faire pour écrire ce bien pauvre poème?
Ô reflet de ma nuit, mon orchestre de jade,
Mon agate vermeille, mon lapis-lazuli,
Ô fiancée d'avril, ma seule mélodie!
Comment chanter et bercer dans mes mots
Le poème de ton corps mandoline?
By franz (Franz) on mardi 08 août 2000 - 00h19: |
Erreur d'adresse: la bonne c'est franz14@hotmail.com
By franz (Franz) on mercredi 09 août 2000 - 00h54: |
BOUM!
Les tonnes
les kilotonnes
Les mégatonnes
Les watts
Les kilowatts
Les mégawatts
Les ohms
Les milliohms
Les micron-ohms
Les millimicrons hommes
Les angstroems de la stérilité!
By franz (Franz) on jeudi 10 août 2000 - 00h31: |
Encrouadi! Encrouada!
Ta poudre de perlimpinpin m'a créé mage
Et par mon fouet magique,
Te voilà captive des arbres.
Je peux t'encraouder en paysage
Ou en bécassine des plages.
Et Canabri! Et Canabra!
Je suis le grand encraoudeur artiste.
Je peins des lacs dans tes yeux,
Des ruisseaux sur tes joues
Et deux collines sur ta poitrine.
J'esquisse les sentiers de tes cuisses.
Tu es géante de l'est à l'ouest
Et mènes ton troupeau de biches.
Je planque des branchages dans ta cage
Et des hirondelles en dessous de tes ailes.
Je zigzague sur ton onde
Et flotte sur tes lotus mauves comme une patineuse.
Encraoudi! Encraouda!
Tes vertebres bordent mes ruisseaux de pierres.
J'effleure de l'aile tes touffes de pimprenelle.
Je survole tes broussailles de verveine,
Tes clairières, tes orées,
Ton jardin japonais d'eucalyptus sacrés,
Tes sentes de citonnelle et de réglisse
Encrouadi! Encrouada!
Je sèche tes pluies et tes flaques
Et sème partout des nuées de phalènes.
Sous le bleu de la lune et dans l'herbe fluo,
Ta tignasse en filasses d'écorces
Scintille comme un une marée verte de lucioles.
Attention! Je suis la chauve-souris du soir,
La roussette aux griffes qui zèbrent le temps
Encrouadi! Encrouada!
Te voilà daine, ou faon, ou grenouille!
Te revoici paysage et rivage.
Ton ventre? Vivier où frayent les truites rouges.
Tes bras? Estuaire où pleurent les huards.
Tes paupières? Des rideaux de forêts.
Tes prunelles? La nuit qui nous entoure
Quand tes pollens s'épandent doucement sur l'eau!
Encrouadi! Encrouada!
By franz (Franz) on vendredi 11 août 2000 - 00h41: |
Le soleil est un enfant qui rit.
La lune? Une nymphe qui rêve!
By franz (Franz) on mardi 15 août 2000 - 00h17: |
Un soir transi d'automne,
Un enfant est entré dans le mur du silence.
Suspendus par les pieds,
Deux écorchés sanglants s'y balançaient au vent.
Leurs doubles familiers
Invitaient de leurs gestes, un racloir à la main,
L'un pensif et soucieux et l'autre presque gai.
Or le destin déjà les tenait sous son aile!
By franz (Franz) on mardi 15 août 2000 - 00h28: |
J'ai mal à ce pays perdu
Dont je ne finis plus d'éponger la tristesse!
J'ai mal à ton pays absurde aux rancoeurs étouffées
Dont je n'arrive pas à laver l'amertume,
À replâtrer les failles, à soigner les gerçures,
À panser les rognures.
J'ai mal à mon pays aux larmes sécheresses,
Aux ailes triturées sous la dent des rongeurs!
Et je les garde en moi!
J'ai mal à ton pays et mon pays à mal!
By franz (Franz) on mardi 15 août 2000 - 00h25: |
Danasquinées de jaspe et d'or brun espagnol,
Tes couronnes sélènes pétiolent en mon rêve
Un champagne nouveau,
Enchassent et ressertissent
Du haut de leurs collines le faisceau de mes fibres.
Et je flotte en orbite comme un frêle lunik
Attiré par deux astres aux égales pâleurs
Insolant mon plexus de leurs poitrines lourdes.
By franz (Franz) on mercredi 16 août 2000 - 00h10: |
Dans ce jardin aux nuits cyclopéennes,
Aux rouillures de feuilles cernées de soleils gris,
En deçà des nuages dont on avait grevé un firmament trop lourd,
Je ne vois jamais plus s'envoler les colombes!
Des escaliers de pierres semées à l'infini
Étirent leur descente jusqu'au rivage.
Au mépris des hier, une amarre de verre flotte au-dessus des vagues
Et mon voyage sourd du fond des profondeurs.
Sur des itinéraires toujours en devenir,
Un printemps saccagé sans saison définie
Sans marée ni dérive déferle ses instants
Dans la magnificence de l'eau et du soleil
Le long de mon réveil.
By franz (Franz) on mercredi 16 août 2000 - 00h26: |
Rien d'autre à faire que de t'aimer en moi
Entre mes souvenirs
Sur une feuille blanche dessiner ton amour
Avec un peu de sable et de grands mots muets.
Rien d'autre à faire que de te prendre en moi
Au sein de mon regret
Toi qui étais le don d'un grand coeur en attente
Et qui rêvais pensive si discrète et si douce!
Rien d'autre à faire que de penser à toi
Parmi les feuilles mortes
Trop fidèle et trop bonne dans ton humble demeure
Passée de solitude pour avoir trop donné!
Rien d'autre à faire que te garder en moi
Caresser ta tendresse et brûler de tes feux,
Et baigner dans mes eaux la splendeur de ton corps
Au fond de ma mémoire!
By franz (Franz) on jeudi 17 août 2000 - 00h50: |
La loi et l'ordre
L'oie et la horde
L'or dur est loi
L'ordure est loi
L'oie et l'ordure
Law and order
By franz (Franz) on vendredi 18 août 2000 - 00h30: |
Guitare désencordée naufragée du vide
Musique décerclée de nylon et d'acier
Absence de couleurs
Je ne résonne plus qu'en abîme
Que sous le choc de mes os
Comme les pierres dans l'eau
Bruits de crécelles, becs des vautours
Éclats du tronc sec qui craque
Cymbale fêlée rivée au mur
Sons creux des maelströms
Comme des ormes qui entrechoquent dans l'orage Leurs têtes d'épouvante
By franz (Franz) on vendredi 18 août 2000 - 00h15: |
Moustakette!
Mousse! Mousta! Moumou!
Momo! Moumoutiketak! Mamatiketek!
Mwaff! Mwouf! Mioumiou! Mwamwa! Mwaf! Mwif?
Mwof! Miaümiaü! Minini! Miamia! Miawmiaw! Maümaü! Miouffe! Mouffe! Mitouff! Mlouft! Muammar! Mwhon!
Minoumi! Mwourk! Mwork! Mwark! Mwerk! Mweurk!
Mwenfin! Mwouin!
Toujours sans réponse!
By franz (Franz) on dimanche 20 août 2000 - 00h38: |
Cette fleur s'évapore au soleil sans que nul ne la boive.
Elle croît esseulée sur les sentiers du gord.
Personne ne remarque sa discrète splendeur
Je la vois au matin s'ouvrir à la lumière,
Osciller sur son axe et se fermer le soir.
Chut! Ne l'effrayez pas! C'est une sensitive
Qui fane au moindre souffle et ferme au moindre bruit.
Laissez-la tout le jour à vibrer sur sa tige
À parfumer la source, à éclairer la pluie.
Venez à sa rencontre! Sentez-la vivre et rire!
Ne faites que la voir! Et ne l'effleurez pas!
Car sa durée est courte et sa beauté fragile
C'est une fleur sauvage qui préfère les bois!
By franz (Franz) on lundi 21 août 2000 - 00h19: |
Ariette
Prends ma main
Et vous volerons par delà les enclos
Nous balader au milieu des forêts
Dans des sentiers ouverts sur l'horizon.
Prends mon bras
Et nous danserons tous les matins d'été
Sur les ruisseaux de verglas argentés
Dans le midi à l'envers de la nuit
Prends mon coeur
Et nous crucifierons l'azur rieur et creux
Aux quatre coins du ciel
Finement emmêlés au soleil
Sur les chemins vermeils de ce monde malade!
By Louve (Louve) on lundi 21 août 2000 - 00h08: |
magnifique...ouf
By franz (Franz) on lundi 21 août 2000 - 00h25: |
Je me suis promené dans mon jardin faunique
Et j'ai ouvert toutes les cages.
Aussitôt mes corbeaux sont montés vers le nord
Et tous mes animaux vivent en liberté.
Mais il est un vautour qui ne veut pas partir.
J'entends le froissement de son aile rapée
Sur les barreaux rouillés de mon grillage épars
Je partirai un jour avec lui vers le sud
By franz (Franz) on lundi 21 août 2000 - 00h49: |
Dans la lueur des regards qui me rongent
Un monde de haleurs émerge de ma nuit
Rutile et flambe un fin diamant noir
Miroir de pur cristal
Fenêtre ouverte sur tous les horizons
Dans la fatalité du destin aboli
Ô cris! Jaillissement de l'Éverest de mes silences
Poésie! Muse qui retranscrit ma vie
Dans sa beauté originelle
By franz (Franz) on mardi 22 août 2000 - 00h31: |
Entre deux eaux, entre deux îles,
Une fontaine d'été perpétuel
Qui rejaillit sur tous les êtres
Comme un rayon isothermal et rouge.
Averse dispersée sur toute solitude
Et toute pierre en émergence d'abîme,
Pluie de cent archipels,
Nébuleuse éclatée de constellations.
Inépuisable source irradiante sous la lumière bleue
Vibrances indistinctes sur la réicité du sur-consommatoire,
Marguerite aux mille pétales ombrageant mille villes
Sur mille continents.
Océan de javelle qui lèche, lave et baigne
Dans la négation du retour,
Milles plages désertes de ses eaux vertes
Et milles plaies dans leurs morts abyssales
Inconditionnelle altitude du geyser attentif,
Gratuité du don, buisson perpétuel, fleur pélagique,
Reflet liquide de mon âme éclatée,
Dispersée comme un fleuve par les mers innombrables!
By franz (Franz) on mardi 22 août 2000 - 00h25: |
À Henri Michaud
Je ne peux accepter
La Nuit
Je ne peux épouser
La Nuit
Ni m'unir sans limite
À la Nuit
Ni belle
Ni bonne
Ni douce
Ni mienne
Dame noire
Des abysses
Qui me vide de vie
Qui est Nuit
Qui rend triste!
Triste!
Je ne peux accepter
La Nuit
Je ne peux épouser
La Nuit
La Nuit
Noire!
Triste!
Triste!
La NUIT!
By franz (Franz) on mardi 22 août 2000 - 00h03: |
Correction: Henri Michaux
grrr!
By franz (Franz) on mercredi 23 août 2000 - 00h06: |
Prends-moi dans ta fusée parmi la stratosphère
À nos pieds nous verrons s'effiler les boeings
Tels des tignasses bleues qui relient les collines.
Entre Algol et Véga, tu sécheras tes pleurs
Délivrée des cascades ombragées de Circée.
Prends-moi dans ton vaisseau jusqu'au Triangle Austral
Dans ton écume verte, dans tes paumes argentées
Dans le long corridor de tes cheveux neigeux
Andromède nous boira par le bleu de ses yeux
Nous monterons Pégase et l'Épi de la Vierge.
Et nous chevaucherons la lentille céleste
En célébrant l'étoile de tes rires incendies
Nous irons jusqu'au Cygne et jusqu'à la Balance,
L'Oiseau du Paradis y piaule toute la nuit
Pour apaiser ma soif et tromper son absence
Prends-moi dans ton étoile!
By franz (Franz) on mercredi 23 août 2000 - 00h39: |
(suite) Car j'ai du désespoir plein la planète.
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