Rêve Tapi

Tapis persan, Tapis percé,
Tapie, en richesses passées,
Tant de magie si peu perçue
En demi-tons d’envols déçus.

Tapis volant, tant le voulais,
De mille et une nuits conté,
Tant pis voulant, tout vieux qu’il est,
Tenter Eole un bel été.

Trente pour cent n’est pas trop d’arrhes,
Tant que pour lui n’est pas trop tard,
Les images vite embrassées
Font du forain un condensé.

A poil, fauché tel ce tapis,
Les sens dressés, l’allure folle,
Pour un vol de nuit infini,
Je fuis… Peur que la vie m’enrôle.

L’ami lové sur mon vélo,
Dansant sur le plus haut plateau,
Je tiens mes roues pour d’autres cycles
De vie et rêves galactiques.

Gonflé de la plus belle côte,
Les pieds calés de hautes bottes,
Je fais le vide derrière moi,
Laissant mon tapis tout pantois.

Déjà la lune bat son plein
Que le sommet est vite atteint,
Le vide entoure notre peur,
C’est maintenant qu’arrive l’heure !

Ma roue se braque, trop déroutée,
L’ami me passe tout déroulé
Le premier module est lâché,
Le second s’en file à jamais.

Lassé de m’accrocher aux branches
Hisse mon rêve jusqu’aux franges
De ce tapis sitôt raidi
En jouissance des mille nuits.

Vole la mine à deux jolis
Anges qui presque nous envient
Cette croisade sidérale
A renier le Saint Grâal.

De la traîne d’or des étoiles,
De ce bleu nuit universel,
L’ami revêt son plus beau poil
A bêtifier toutes les belles.

Dans ce nouveau salon des astres,
Je dois parfois baisser la tête,
Pour épouser deux, trois planètes,
Silencieuses ombres de désastre.

Ce grand miroir de vérités
Est le tant retenu reflet
Du lourd secret providentiel
Intime de sensationnel.

Nos rêves sont comme les tapis,
Souvent laissés au pied du lit,
Le vrai bonheur est dans les songes
Rêvez la vie sinon vous ronge !

Jean-Philippe