Dits Non-dits

Le vieux forum: Leila: Dits Non-dits
By Leila (Leila) on Unrecorded Date:

Dits
Non-dits
Les mos omis entament un retour autour de nos propos
Trop lisses
Trop usés à nos lèvres aiguës
Trouveront-ils les rives de ce silence
Léthé de mon âme ?
Nos mains lentes se feront-elles calame sur nos peaux dures ?
Est-ce là le motif de la désillusion, entre deux arabesques ?

Silence, Ô voix !
Silence dans mon âme !
Je me noie déjà
Mots de noroît
Mots de tempête
Rafales en mots de sel amer soufflées d’entre les lames
Et noire, noire l’eau de la peine
Brisée et sombre l’étrave brute
L’étrave maladroite dans l’émoi terrifiant des maux

Mais ces choses-là, ces choses tues ?
Insignifiance des oublis
Impertinente esquive du silence
Le sens qui fait soudain défaut
Absence vertigineuse des mémoires hautes
Et vif, si vif, le déni du non-dit
Cri noir au blanc du soir
Mais tard, trop tard encore
Vocable épique entre les mains pointues du dire
Impuissantes à saisir

Oh, dire seulement ce que les yeux ne peuvent lire
Ce que taisent les bouches sèches
Absence des voix !
Absence, cette solitude muette
Je me noie dans l’immense de trop de mots volés
Je me noie dans l’immense de trop à dire, indicible

Phonème blasphème
Chaque syllabe en grotesque portrait de toute essence enfuie
Inanité sonore, insanité dolor
E niente
No es nada
Nada
Silence violence, rime délétère
Dans ce vacarme
Feulement de souffrance sous la soif âcre des regrets
Brûlure du Sirocco d’hier
Puissance du sec

Le dû est tu
Etait-ce un mal cette vie, plaisir à nos surfaces ?
Trop taire ou trop peu dire
Tous ces rires sans syntaxe dans l’entrelacs de nos regards
Sans le secours des mots
Pluie sur le mal
Torrent
Déluge dans les lits de la douleur
Chaque mot grésil
Chaque mot flocon
Amas de purs cristaux en masse tourmente
Autour de l’épave aux voiles éparses
Drossée entre les berges blanches du papier
Plages fragiles où s’efface le deuil d’un impossible souvenir
Et à perte de vue, une nuit cyclonique
Frénésie sans objet
Désespoir emballé sur l’immobile d’un axe à l’air de paradis

Mon âme profane tout entière prière amère
Cent mots pour chaque instant sans mot d’antan
Oh, je me noie
Mais si peu d’eau s’écoule sous l’écume noire de mon regard !
C’est l’aridité seule qui me submerge
Naufrage dans le creux silencieux du temps
Ensablement
Mon âme profane, dans l’insaisissable vertige du miroir des eaux
Egrène des voyelles muettes
A tout jamais serrées entre les mains d’une mort au visage serti dans l’or


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