Le silence

Le vieux forum: Autres auteurs: Jean-Yves Roy: Le silence
By jean-yves roy on Unrecorded Date:

BRISURE

d'un coup de patte dans la source
la loutre accable la lumière
fracture le ciel
dessiné sur l'eau

comme une phrase pathétique
lancée comme un caillou
- pour ton bien dira-t-on -
et qui casse le dernier carreau
ouvert sur le soleil de ton bonheur
*

By jean-yves roy on Unrecorded Date:

SOLITUDE

soir huileux
minuit sans manières

les roses sèchent
dans l'eau sale

sa cuisse tangue
ses mains glissent

ses yeux cherchent
un autre néant.
*

By jean-yves roy on Unrecorded Date:

le chat que tu chasses
comme un désir s'enfuit

laisse venir à toi
le feu l'air le silence
le cercle bleu qui ceint
la rondeur de ses hanches

chaque semaine a son dimanche

By jean-yves roy on Unrecorded Date:

tu ne sens pas
le poids d'une poutre
sur ton épaule

tu ne sens pas l'hiver
tant au chaud tu te tiens

l'ombre laissée
par un mot dit
t'écrase

By jean-yves roy on Unrecorded Date:

tu escalades ta journée
et tu ris quand tu vois
le chat tourné sur le côté

des lois nouvelles s'élaborent
dans les fougères de nos montres

nous apprenons à mieux régir
l'autre versant des feuilles
dans le silence du jardin

je me reprends trois fois
pour te mieux certifier.

By jean-yves roy on Unrecorded Date:

coupe sertie d'ombres
tu ravales en buvant
tes grumeaux de colère

tu mimes l'extase
pendant qu'au bar
s'effrite l'heure éternelle

tu tiens le coup
l'âme sur un cintre
les yeux fixés
sur des fantômes de fumée
*

By jean-yves roy on Unrecorded Date:

Distance


Je ne dirai de la distance
Que cet espace qui nourrit
Deux fleurs de même consistance
Dans un soleil d'avant-midi

Quand le vent souffle elles se penchent
L'une vers l'autre et c'est ainsi
Que leurs parfums poussent les branches
Vers les balcons du paradis

By jean-yves roy on Unrecorded Date:

L'heure


matin jaune qu'allument
une volée de roses
et des bouquets d'oiseaux

matin de cuivre vert
quand dégouline aux toits
le bleu du jour qui naît

l'heure qu'il fait sent bon
la menthe et la mélisse
l'écorce de bouleau
la résine du pin

l'heure qui danse
n'est plus otage du cadran

sans contrainte elle laisse
à son nid le merle
à leur vie les autres ...

By jean-yves roy on Unrecorded Date:

DEFI

cogite sous les combles
rigueur coercible ou
meurt dans un cancer
de grès atrophié avec
l'évanescent désir
qui sous les Tropiques fut trophée

By jean-yves roy on Unrecorded Date:

P I E G E R


Piéger dans son silence
Un mot qui dort encore.

Du bout du coeur le prendre,
Lui donner son essor.

Et le laisser bailler
Entre feuille et crayon.

Et le laisser marcher
De la chambre au salon

Avant que LIBRE il vienne
Danser dans ma chanson.

*

By jean-yves roy on Unrecorded Date:

JE NE SUIS PAS

Je ne suis pas Che Guevara.
Je suis le vent dans la corniche,
Je suis l'espace sur la page,
L'air dans l'espace,
L'eau dans l'air.

Je suis le temps,
Le temps qui passe
En clé de sol et fa majeur.

Je suis aussi le feu qui fond
Sur des désirs à dégivrer.

Je ne suis pas Che Guevara.

Je préfère te suivre,
Au pas à pas,
Ton coeur entre mes bras.
*

By jean-yves roy on Unrecorded Date:

ECRIRE

tronquer le temps
troquer l'horaire
falsifier les cadrans
casser l'aiguille
qui tourne en rond
dans son horloge

loger ailleurs
dans sa maison
et manger de la marge
sur des papiers brouillons

biffer les pépiements
des âmes patronesses
et se laisser guider
de coeur et de raison
comme un Malherbe
en pyjama
*

By jean-yves roy on Unrecorded Date:

DEVEINE

Coeur en déveine
Dans le cerceau de ses migraines.

Le cadran fixe à tort
Les couleurs de la fête
Et prophétise du temps bleu.

Lors que perdu
Dans les baudruches du silence
Tu nourris de peine
Le vide creusé
Par ses mains
En allées.
*

By jean-yves roy on Unrecorded Date:

P E U R

Ils ont peur du silence qui roule sous la table,
Peur des mots cloués derrière les cloisons.

Ils ont peur des récits qui sortiront demain,
Peur des enfants qui disent tout ce qu'ils aiment

Ils ont peur des chats qui font du porte à porte,
Peur de se voir à hauteur d'hommes.

Ils ont peur des chassis qui donnent trop à croire
Ils ont peur de leur ombre profilée sur le temps.

Ils prennent tout l'argent,
Cassent toutes les roses,
Font des lois sans les suivre,
Mènent, commandent, dictent
Pour étouffer leur PEUR.

By jean-yves roy on Unrecorded Date:

INTELLIGENCE

Quand un enfant
Soutire aux fleurs
Des danses nouvelles;

Quand un enfant
Extirpe des pollens
Pour apprendre à rire

Il a d'abord connu,
Dans l'eau du puits,
Le dernier visage
De sa peine en allée.

*

By jean-yves roy on Unrecorded Date:

Elle

Elle coupe son vin
Avec l'eau de la pluie
Avant de rompre le pain
Et la lumière
Sous le lilas fleuri.

Elle traverse le jardin
Sur la pointe des mots
En tenant dans sa main
Le lacet d'un propos.

Et quand elle revient
Vers la maison le ciel
Dénoue dans ses espaces
Des rubans d'arcs-en-ciel ...

By jean-yves roy on Unrecorded Date:

Cachets A Brigitte L.

L'oiseau ne cède pas
Au chantage des nuages
Si gris soit le temps,
Si noir soit le jour.

Il fait son abri
D'un trou dans la pierre,
S'invente un ventre mou
Entre sable et cailloux
Pour dénouer sa rage.

Mais nous ...

Cherchons en vain l'espace
Où damer le pion
A prix fort,
A grands cris
Sans nous voir si petits
Sous les feux roux du ridicule,
Sans nous voir ridicules
Dans nos cloisons artificielles,
Dans nos soleils empoussiérés.

Or, je sais une femme,
A deux doigts de mon coeur,
Une femme tranquille
Qui garde, pour elle et moi,
Des cachets d'air bleu
Dans le matin du vent ...

By jean-yves roy on Unrecorded Date:

Préliminaires

Tu franchis l'atmosphère,
Robe asperge, cheveux fous.

Tu donnes du regard
Dans tes prochains désirs.

Tu soulèves la lumière
Pour éteindre la lampe.

Une étoile de feu jaillit de ton briquet.

Quand j'entre c'est ailleurs
Que je trouve ma place.
Mon lit n'est plus mon lit
Mais dans mes draps c'est toi
En des halos d'encens.

Tes mains sont des oiseaux
Qui traversent l'espace
Et moi qui parle tant
Je te laisse approcher.

By jean-yves roy on Unrecorded Date:

l'autre versant

ne pas oublier de voir
parmi les feuilles qui s'en vont :
les nids de lumière qui fondent
les îlots d'herbes qui se froissent
les lunes agressives qui poudroient
sur les toitures gelées

et dans le fond des cours
où les cris perlaient
tous ces jouets d'enfants
laissés là pour la neige
jusqu'au retour des crocus
dans les kermesses du soleil

ne pas oublier de voir
l'autre versant des choses

By jean-yves roy on Unrecorded Date:

S I L E N C E


Tu dois le prendre entre tes doigts dans les
fougères du matin. Tu dois le conserver dans
des écrins secrets car il est fruit, car il est fleur,
car il est tendresse sur la paume et douceur
sur la peau. Et quand, tel un oiseau, il bat des
ailes, quand il veut voir le bleu qui cercle l'hori-
zon, tu le laisses partir, sortir de sa lumière pour
qu'il mette en valeur la douleur de tes mots.

By Ailen (Ailen) on Unrecorded Date:

Je suis intriguée.
Pourquoi tous ces beaux poèmes portent ils ce titre : " le silence" font ils l'objet d'un recueil?

merci
amicalement
ailen

By Jean-Yves Roy (Jean) on Unrecorded Date:

CONFIDENCE

dis-moi ton âge
et ton visage

les taches d'encre
sur tes mains

raconte-moi
tes paysages
je veux entrer
dans ton jardin
juste pour voir
le thym la sauge
et pour humer
le romarin

dis-moi ce qui
te rend si sage
entre la lune
et le matin ...
*

By Jean-Yves Roy (Jean) on Unrecorded Date:

APOTHEOSE

né de quelque chose
qui se veut terre
qui se veut eau
air et feu feuille et laine
je vis l'apothéose
d'un ciel où les corbeaux
décortiquent l'étoile
tuent des relents de nuit
vont là où s'insinuent
des pépiements d'oiseaux.
*

By Louve (Louve) on Unrecorded Date:

jean-yves, tes mots sont magnifiques...

vraiment super de t'avoir avec nous!

et que dire de tout ses textes, des différents auteurs qui poussent sur ce forum...

tous, vous m'apportez beaucoup...merci...

(je sais, ca fait gnangnan, mais je suis comme ca, désolée! =;-) )

By Jean-Yves Roy (Jean) on Unrecorded Date:

DEPRIME

J'ai cassé les lacets
Qui nouaient mes bottines;

J'ai troué les gilets
Tatoués de ton nom;

Je ne m'habille plus
Qu'avec des gabardines;

Je mets mes vieux chaussons
Pour courir au marché;

Je prends mon bain en rond
Dans l'évier de cuisine;

Je prends ma douche en pantalon.

Et je dors comme un oeuf
Qui frit dans son poêlon.
*

By Jean-Yves Roy (Jean) on Unrecorded Date:

Je ne vole rien.
Je prends le bois
Mort sur la grève,
Les nids séchés
Dans les roseaux.

Je ne vole rien !
Je brûle pour toi
Tout ce qui traîne.

Le soir venu, la lune
Ajuste son panache de fumée
Pendant que tu ris.
*

By Jean-Yves Roy (Jean) on Unrecorded Date:

Le soleil parle sur les murs,
Dessine des fougères,
Décore les tapis,
Initie des arpèges
Sur le piano qui rit.

Le soleil capte des murmures,
Innove des saisons
Que ne voient plus passer
Les bêtes et les grands.

Des saisons de glaçons,
De fleurs et de bonbons
Qu'apprécient les enfants
*

By Jean-Yves Roy (Jean) on Unrecorded Date:

Je ne sais pas pourquoi j'écris. Ni pour qui. Et
parfois, je ne sais pas comment.Car c'est toujours après que je m'interroge. Et comme toute question ne doit pas restée sans réponse,
je reprends mon stylo et j'écris.

Je me détériorerais de la tête au coeur et de l'âme au sang si je ne pouvais, quotidiennement, placer des signes et des mots, ne serait-ce que sur un brouillon, sur un napperon de restaurant
ou sur un papier d'emballage. (L'écriture m'emballe!)

Devrais-je m'égarer dans la forêt la plus profonde et m'y perdre que je trouverais des endos d'écorces et que je réinventerais l'initial poinçon poussant mon art jusqu'à la re-découverte du crayon. Je fouillerais les humus et je mordrais à pleines mains dans le charbon naissant.

Je le sais ... pour avoir déjà écrit une lettre d'amour sur des écorces de bouleau.

By Jean-Yves Roy (Jean) on Unrecorded Date:

J'ai mal à mes oiseaux !
Ils ont brisé leurs ailes
A vouloir découvrir
Par temps gris,
Matins froids,
Un coin de paradis.

By Jean-Yves Roy (Jean) on Unrecorded Date:

Pour toi qui dit ... tahîn.
*
Tu ne vis pas au noir.
Le monde voit voler tes cheveux
Sur les mappemondes.

Tu as cassé tous les verrous.
Tu connais tous les caribous,
L'orignal et la biche,
Le cerf de par ici.

Si tout à coup tu te décores
D'une chaînette d'or
C'est pour passer
Autour de ton cou
Le soleil du nord.
*

By Jean-Yves Roy (Jean) on Unrecorded Date:

J'ai préféré gommer
De sève et de résine
Une gélivure creusée
A flanc d'orme

Je voulais sauver
La lumière
De ton nom
*

By Jean-Yves Roy (Jean) on Unrecorded Date:

De long en large
Avec des mots
De chêne et de bouleau
Des mots d'orme
Des mots d'érable

Avec tous les mots
Des forêts et petits bois

Je vais je vaque et vis
Vire et divague
Mais reviens
Au vert espace
Qui m'entraîne
En creux de vague
Sur de nouveaux versants.
*

By Jean-Yves Roy (Jean) on Unrecorded Date:

Tu agrafes ton sourire
Aux interstices de l'hiver
Sachant que sous neige
Un ruisseau trame
En si bémol
Son complot d'éboulis
Au profit des crocus
*

By Jean-Yves Roy (Jean) on Unrecorded Date:

Ouvre ta porte !
Un ange s'amène
A pas tremblants.
Il tient une mésange.
Il porte souliers blancs.

Qu'annonce-t-il ? Le sais-je ?
Peut-être le beau temps ?
Mais oui ! car c'est la neige
Qui danse avec le vent
Sur ses souliers d'enfant...
*

By Jean-Yves Roy (Jean) on Unrecorded Date:

je décapite les oracles
je mise sur l'oseille

je parie sur le thym
avec du persil
entre les dents

le clair temps naît

dans les embruns de mai
j'inventorie tes silences
parmi les caches de ton rire

By Jean-Yves Roy (Jean) on Unrecorded Date:

avant que ne s'effeuille
le carnet bleu de l'aube

avant que ne monte
le vent des marées hautes

avant qu'une étoile
n'indique nouvelle heure
au cadran démonté

tu me lances au visage
la lumière du jour

tu me donnes la nuit
comme un fruit mûr

By Jean-Yves Roy (Jean) on Unrecorded Date:

qui dira la cassure
du soleil sur la mer ?

qui battra la mesure
d'un coeur sans univers?

qui dira l'impatience
de celui qui voudrait
déchirer son silence
pour livrer son secret ?
*

By Jean-Yves Roy (Jean) on Unrecorded Date:

je te prends en détails
dans tes menus regards
avant la neige
après la pluie
dans la feuilllée nouvelle

je te prends
signe d'air
près du coeur
dans les abords de l'âme
au verso de ma nuit

je te prends
telle et belle
dans les diapasons
de lumières diffuses
quand l'aube se distord
*

By Jean-Yves Roy (Jean) on Unrecorded Date:

l'équivoque broie
brise d'instinct
la vérite qui nait

l'arbre le plus clair
descend au fond de l'eau
se perd dans les rochers
oublie ses nids
les signes de ses feuilles
sur la terre

un arbre près du lac
ne vit qu'au crépuscule
quand il remonte

il meurt à l'aube
dans un envol d'oiseaux
*

By Jean-Yves Roy (Jean) on Unrecorded Date:

équivoques notions

saison sans neige
sans sourire au courant
des amours qui se trament
sans gamineries dans l'herbe
sans vitres de crachin
pour jauger le soleil
sans paliers de lilas
où préparer la fête

équivoque saison
d'une notion de vivre

By Jean-Yves Roy (Jean) on Unrecorded Date:

le vent glisse
sous la porte
un billet de lumière
dans un sachet
de pollen bleu

s'accomplit sans mesure
le geste d'un mot
dont la tendresse est fleur

dans mon pays
le jour commence
en séchant ses larmes
*

By Jean-Yves Roy (Jean) on Unrecorded Date:

C'est une lune d'atmosphère.
C'est comme si de soie c'était.
On ne sait pas comment s'y faire :
C'est comme si le ciel était
De connivence avec les anges
Pendant qu'au bout du temps l'amour
Reprend son pas sur les mésanges,
Reprend son coeur de troubadour.

By Jean-Yves Roy (Jean) on Unrecorded Date:

sitôt que j'eus cueilli
l'orchidée du silence
dans sa bouche béante
j'appris le nom sacré
de cette comète folle
entre nous deux placée
Comme en aquarium

By Jean-Yves Roy (Jean) on Unrecorded Date:

Au pluriel de nous deux
Trouver le singulier langage,
L'ouverture, la faille
Où nous propulser
- Objets de sel -
Dans une soie d'éternité
*

By Jean-Yves Roy (Jean) on Unrecorded Date:

Que reste-t-il à naître
Entre nous
Que cet oiseau de verre
Un atome poli
Qui cassera
Epines et peines
D'un coeur d'uranium?

By Jean-Yves Roy (Jean) on Unrecorded Date:

je connais ton regard
caché dans le miroir
de tes matins brisés

l'hiver te hante
plus que rage de dents

tu sangles les souvenirs
de tes premiers aveux

tu fuis les autres maux

By Jean-Yves Roy (Jean) on Unrecorded Date:

demain nous dormirons
dans un cercueil de lumière
en rond de chien

nous polirons les ongles
d'un soleil cru qui dira
l'odeur du gant dans l'herbe

aujourd'hui c'est debout
que nous prenons ensemble
un coup de terre

By Jean-Yves Roy (Jean) on Unrecorded Date:

Importance ventrue !
Importunité galante !

Le loup opportuniste
Passe en fraude.
Méprise la lumière
Adossée au feuillage.

Nul ne le voit sévir
Dans la buée qui monte.

*

By Jean-Yves Roy (Jean) on Unrecorded Date:

Pour mieux t'atteindre
Je t'attends.

Les arbres circulent
En se tenant la main.

Tangue la table.

Les murs titubent,

Les chaises dansent
Sur le parquet.

Quand sur la nuit
Crépitent les étoiles
Tu mets à jour le ciel
De ta féminuité .
*

By Jean-Yves Roy (Jean) on Unrecorded Date:

Je t'accueille en douceur
Dans mes sous-bois de mots
Avec des odeurs d'âme
Au ciel de ma maison

Ton corps s'ouvre à la neige
Il vole en tout espace
De l'endroit à l'envers
Dans la cage de l'oiseau

Il se réchauffe aux braises
Des noeuds de bûches
Qui assument leurs étoiles

Je t'accueille en douceur
Comme une aurore à visiter.
*

By Jean-Yves Roy (Jean) on Unrecorded Date:

Sittelle et mésange
Occupent le silence

Rien ne meurt

Le froid meut la vie
Sous gel et givre

Parme halos

Hivers ensorcelés ...
*

By Louve (Louve) on Unrecorded Date:

un arbre debout,
surveille l'horizon.
l'hiver assis sur ses branches...

By Jean-Yves Roy (Jean) on Unrecorded Date:

Chaque jour tu dénoues un matin florilège

Tu remets à l'endroit les erreurs du passé

Tu ne calcules pas tu évites les pièges

Tu danses comme on aime à l'abri du danger.

By Jean-Yves Roy (Jean) on Unrecorded Date:

coiffé d'écorces
je descends
au puits de la sève

le matin mord
dans les souliers de l'herbe

tu mets la table
pour les oiseaux

By Jean-Yves Roy (Jean) on Unrecorded Date:

Lampe d'Aladin, lampe d'Aladine!
Lampe à mi-chat, mi-chien, mi-loup.
Lampe à Gérarda, lampe à Gérardine,
Lampe à ficher au bout d'un clou.

Lampe à matou, lampe à mitaine,
Lampe à mi-tons décolorés.
Lampe à maigrir, lampe à migraine,
Lampe à savoir tout décorer.

Lampe à mi-mots, lampe à mystère,
Lampe à fleurer les jours secrets.
Lampe à laver de bleu la terre,
Lampe à désirs quand le soir nait.

Lampe à tout prendre à fleur de rêve,
Lampe à nous rendre heureux partout.
Lampe à tenir sur une grève.
Lampe à serrer sur nos genoux.

Lampe à tout faire et à tout dire,
Lampe à tout voir et tout chercher.
Lampe à changer le vent qui vire.
Lampe à douceur pour mieux s'aimer ...
*

By Jean-Yves Roy (Jean) on Unrecorded Date:

comme un enfant qui fixe
l'heure de la lumière
en traversant les bois

je dis qu'il est minuit,
la corniche est en feu,
le jardin flambe aussi.

je quitte la table

By Jean-Yves Roy (Jean) on Unrecorded Date:

Neige blanche,
Gazon vert.

Ciel étrange !

C'est l'hiver
Qui se penche
Sur l'envers
D'un dimanche
Blanc et vert.

Temps de neige !

Tant de neige !

Sur le champ,
Dans les prés
L'hiver blanc
Vient d'entrer.
*
Pour les petits enfants
Et pour ceux qui les
rassemblent ...
*

By Anonymous on Unrecorded Date:

GRELE

bahut de peines
perles de larmes


Merci encore pour ta critique de l'autre jour Jean Yves.

j'ai relevé ce début de poème.
parce que depuis une semaine je suis ce bahut.
mais tu sais un bahut de peine je pense que c'est trop poussiéreux et que tout le monde s'en détourne.

Bahut si gris
poussière lente
les larmes coulent au long
de ta porte entrouverte
la neige s'engouffre doucement
Si personne ne s'en aperçoit
le bois pourrira bientôt.
et tu t'écrouleras dans une avalanche de poussière impossible à balayer.

je sais ce n'est pas un poème.

By Jean-Yves Roy (Jean) on Unrecorded Date:

Reponse à ANONYMUS
..................................
Poème de lassitude et de fatigue. Poème de douleur et de cris baillonnés. Poème qui me laisse pantois devant son anonymat. Faut-il vraiment se cacher derrière le masque des mots pour exprimer le mal qui nous habite, l'amour qui nous fuit, l'angoisse qui nous enserre ? Je ne sais rien de toi, Anonymus, ni si tu es un homme,
ni si tu es une femme, mais je ne reste pas indifférent à ton propos. Ne lève pas les deux bras vers le ciel. Tu perdrais ton temps. Tends la main et quelqu'un la prendra. Je reste à l'écoute ce qui dépasse ...l'entendement.Pour l'instant, je n'ai qu'une porte ouverte et des mots pour t'accueillir. S'ils sont fleurs, à toi de les cueillir sinon sois certain qu'un lointain printemps saura
t'offrir des chorégraphies de beaux oiseaux.

By Jean-Yves Roy (Jean) on Unrecorded Date:

elle fait son voyage
au milieu de la place
entre sac à bagages
et vieux chaussons

quand elle se regarde
à travers un chassis
elle fige elle glace
et se demande si
ses relents de xanax
et ses shots de whisky
n'atrophient pas ses axes

elle a le regard cuit
et se sait laide ainsi
*

By Jean-Yves Roy (Jean) on Unrecorded Date:

elle buvait à la déveine
a la dérive
adieu ses seins !

elle aurait pu s'ouvrir les veines
ou se fracturer le bassin
pour boire une liqueur de lune
le whisky blanc d'un soleil clair

pour distiller deux ou trois prunes
en voulant se calmer les nerfs

elle a fêté chaque saison
en ne tenant jamais son verre
à la hauteur de sa raison

elle a fêté chaque semaine
entre crocus et primevères
entre la glace et les buissons

elle a fondu comme la neige
à quelques pas de la maison
sa peine au fond de son flacon

By Jean-Yves Roy (Jean) on Unrecorded Date:

délinquant roturier
il échange le jour
pour des sabots lunaires

troque midi moins quart
contre un canard sauvage
en chapeau de neige

joue de gaillardise
avec un mouton noir
caché dans sa manche

déstabilise une guitare
fait chanter l'oiselet

accroche peu d'espoirs
aux patères du temps


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