Pour ce réveillon, après avoir longuement hésité, j'avais opté pour une entrée d'escalopes de foie-gras frais poêlées et déglacées avec une goutte de vinaigre balsamique, le tout servi sur un bouquet de rampons et une petite vinaigrette.

En plat principal, un poulet fermier mariné 24 heures dans un savant mélange de morilles, whisky, miel et vinaigre balsamique, servi avec une purée de pommes de terre et laitues, l'amertume des laitues, relevant le féculant.

Le dessert, une crème brûlée.

J'avais passé le jeudi après-midi chez mon marchand de vin, et ensemble nous avions choisis, pour l'apéritif, un bordeaux blanc sec boisé de 1996, pour l'entrée un cahors rouge, pour accompagner le poulet, d'abord un vin jaune, puis un amarone, et finalement pour accompagner la crème brûlée, un pacherenc moelleux.

Au fourneau vendredi après-midi, le nez sur une casserole, ma femme me fit comprendre qu'il y avait une odeur de brûlé. Je réalisai alors, d'une part que j'avais omis de mettre de l'eau pour cuire les pommes de terre, mais surtout que je ne sentais plus rien, et que je passerais ce millénaire sans odorat.

Résumer ce repas à sucré, salé, acide, amer, telle fut mon lot pour ce nouvel an.

Dieu que la vie paraît triste sans odeurs.....

PS : le lecteur se rassurera de savoir que cette invalidité temporaire n'est liée qu'à une rhinite passagère, et que l'auteur devrait rapidement recouvrer l'usage de ce sens merveilleux.