Le pays des grigris a tremblé. Une voix ancienne s'est tue.
Vous avez frémi sans trop savoir, pleuré peut-être,
Le vrombissement muet d'insectes abyssaux vous a saisis.
Apaisez-vous, ami, il n'est plus temps.


Les mots obscurs ont cédé, c'est le poids de la terre,
Plus ôcre que jamais elle a déchiré sa masse sombre
Et le feu soudain a surgi, battement assourdissant et sauvage,
Vibration des coeurs à l'unisson.


Vous offrez vos mains pourtant ! Y cachez vos fêtiches en absurde protection.
Ecoutez. En silence s'effile l'haleine fétide des corps,
Senteurs vides qui s'oublient et défaillent en abîme,
Tant de certitudes y vacillent.


Amer breuvage que celui-là, tristes mines, tièdes grimaces !
S'il frôle une lèvre c'est un langage qui se perd ou se meurt,
Contrées frêles fragiles encore à ciel ouvert qui se tordent...
Couvrez votre visage ami, c'est plus sage.

By franz (Franz) on lundi 14 août 2000 - 00h58:

Enfin! Il est temps que la poésie commence à revenir de vacances. Heureusement! Elle fait sa rentrée avec deux poèmes qui nous sortent du vide de l'été.
Vous avez beau parler d'eau toutes deux. Vous ne pourrez pas laver la poésie. La poésie, on ne pourra pas la blanchir. Heureusement!
Je suis très heureux de découvrir que l'incendie vient de reprendre. Je me suis procuré une pleine boîte d'allumettes toutes neuves et comptez sur moi pour vous remettre le feu!