A Paris
en ce presque début de siècle
une expression au goût de Rose de Parme
et de Moulin Rouge
éculée comme le fond des culottes
des enfants de ce siècle

un pari qui débute
-y croyez-vous ?-
faire de ces neuves années
l'effigie d'un monde nouveau
l'effigie de nos victoires
car tout de ce monde est à nous
car il est vrai qu'un jour
nous saurons
-tout ?-

mais l'ombre noire se profile
à l'aune de nos compromissions
je tâte ma lâcheté
quoi petit bout de terre qui déjà
me semble trop étroit, trop exigu ?
de l'apprentissage que la chûte est dure
à mon cri de jouissance,
j'ai fait du chemin,
nous avons tous fait du chemin.

et si le soleil parfois
d'un grand éclat vigoureux
saoule mes synapses, berce mes éclats
-de voix ?-
j'y traine souvent l'atteinte
-de quoi ?-
ambiguité
quand le sol rude égratignait mes genoux
me saignant vivante,
gloire et soumission retrouvée
sous ton joug ferme,
mon obédience guidée ?

si je tombe, tu me reçois
point d'échappatoire
je ne peux m'envoler
je pleurais de joie
tu me fais exister
je pleurais de haine
c'est si bête me voici jugulée.

quand,
à l'espace de mes cauchemars,
je rêve d'un grand vide
d'un jour de bazar
ou je rirais moqueuse
à la face du vent
et des mauvais plaisants
mourir après quelle importance ?
mourir en ayant un jour
été libre.

ne pas l'avoir crié
mais avoir été
ne pas l'avoir pleuré
ne pas l'avoir geint sur
le sein de ma mère
-pas si doux que ça le sein d'une mère-
mais qui sait encore
à l'aube de ce siècle
que le vent parfois
peut porter les enfants ?
que la terre parfois
gondole ses bras aux enfants ?

que la foudre parfois
leur crée des berceaux de lumière
espérant un fils aveugle et sourd et muet
qui saurait pressentir
-qui saurait se lever ?-
à l'abri du cri de première dépendance
ma survie
ma dépendance
un enfant qui saurait
-exploser?-
nos souffrances...

kania@wanadoo.fr