Ce message est adressé spécialement à Louve.
Je ne sais pas si tu me lis, en tous les cas
bonjour Louve.
Merci pour ton poème : "Simplement"
Etrangement il m'a fait penser à un texte que
j’avais écrit.
Le rapport est assez lointain.
J’espère qu'on ne m’en voudra pas de l’inscrire
ici, mais c’est plus fort que moi...

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Nord II


Demain reviendra après la moisson du présent, un
champ remué par la houle, des fleurs ravalées par
la nuit. Ces gerbes d’or seront toujours là, et
cette même envie avalée par la nuit. Souvenirs,
dans tes flots tu ne connais pas le néant, et tu
n’as d’orgueil dans la part des choses. Tu es un
air, l’embrun en allé dans le vent. Dans les
ramures des aulnes tu connaitras la déroute des
sillages creusés par tes pas, et ce contournement
des murs qui cache un soleil boursouflé par la
brume.

Ici, l’enfant a échoué.
Autrefois, il était auprés de la mère, niant que
ce port du réconfort fût-elle aussi une enfant.
Pourtant, c’était la mère qui nous montrait le
ciel. Dans nos innocentes tempêtes, sa terre était
notre sol, et sa tête penchée oscillait avec
légèreté. Quelques diamants, au fond du lit chaud,
brillaient dans nos rêves, et nous flottions
jusque sur la cime des plafonds blancs. Elle,
pendant ce temps, venait calmer nos échos en
bordant nos draps, passant une main sur le front
elle disait que tout avait été.

Mère, tu ne savais pas.
Si tu nous as ouvert la source au fond de tes
abysses, sais-tu, qu’il sera temps de revenir en
ton sein, toi, l’immobile passeuse des vies.


Bien Amicalement.
Joë.

By Louve (Louve) on Unrecorded Date:

très joli joe...merci...

oui, la terre comme mère.
celle qu'on aime et qu'on déteste à la fois d'avoir été...d'avoir créée...

mais je suis de ceux qui pensent que nous, les humains, sommes des invités, des intrus.
l'homme cherche toujours à appartenir, à conquérir.
c'est le seul être vivant sur la terre, qui emprisonne, détruit, et tue ses semblables...
au lieu de respecter ce cadeau, de vivre selon sa loi. il lui met des montagnes de béton, des barrages, des déchets...
je sais qu'on sait tout ca...

l'homme n'est pas le fils de la terre.

quand un brin d'herbe pousse dans une minuscule fente de béton, voilà sa victoire sur lui.

il faut savoir marcher pied nu, voilà sa vérité...

je vais mettre un texte que j'ai composé, sur ca...

en attendant, comme tu le dis si bien, la passeuse des vies tourne nos pas...

=;-)

By Joë on Unrecorded Date:

Ok Louve.

Je suis tout à fait d'accord avec toi, même si, je
dois te dire, que je me méfie de certains
mouvements écologistes, ou du soi-disant "retour à
la terre qui ne ment pas" utilisé par l'extrême
droite française sous le régime de Vichy, mais la
question est encore plus profonde.

Je pense à cette parole d'un philosophe-poète qui
disait dès la fin du XIXème que le désert avance
(d'ailleurs je vais rechercher ce texte), le
désert d'une vie qui se meurt petit à petit, d'une
existence qui en détruisant ne cesse de perdre son
sens et de se dévitaliser pour ainsi dire.

L'homme devient objectif. Tu te rends compte,
objectif, cad que tout ce qui est extérieur à lui
devient objet, objet manipulable, malléable, à sa
merci, morceau de matière, et même l'homme devient
un objet pour les autres hommes pour peu qu'il ne
soit pas dans une norme ou qu'il soit dans une
minorité. Grâce à la technique le niveau de vie
s'est élevé certains, la famine sévit ailleurs, et
le pire de ce que l'humanité a fait a été fait
dans ce XXème siècle.

Cette séparation de l'homme et du monde est
tragique. Elle était nécessaire pour mieux
comprendre les mécanismes de la nature, de ce
point de vue elle a été efficace, mais c'est comme
si nous nous étions rabougris. On a fini par
toucher à l'invisible : les racines de
l'existence, les racines de l'être sont polluées,
pour le dire en terme religieux l'homme perd son
âme.

Bien amicalement.
Joë.

By Louve (Louve) on Unrecorded Date:

joë, j'aime beaucoup ton texte, si tu permets, j'aimerai l'imprimer et l'afficher à mon travail...avec, bien sur, ton nom...

moi aussi, je me méfie de ses groupes écologistes...
on ne peut pas revenir en arrière,j'en suis bien consciente.
j'aime trop ma cafétière et la machine à laver le linge!!!

il y a le juste milieu, le bon sens...qui passe par l'éducation et les lois.

l'an passé, à l'automne, arrestation de deux braconniers illégals. l'horreur.
ils ont vidé une forêt de 5,000 hectars...plus rien de vivant...
le désert...

il y a autre chose, je ne sais pas si c'est pire...comme tu dis, l'homme objectif qui prend tout, fonctionne aussi comme ca avec ses sentiments, ses pensées...
le plaisir pour ce qu'il procure dans l'instant même.
un sac de chips, saveur simulée, papier plastique, plein de couleur, pas cher pas cher...
consommation abusive, dans le matériel mais aussi dans les sentiments.
ca, c'est dangeureux...
et le net est l'exemple le plus frappant.
j'ai eu ma lecon. comme quoi l'éducation par l'expérience profite...

hier, couché sur l'herbe, au grand soleil, j'ai relu (encore) le petit prince...
ce livre est magnifique, au-delà de tout.

"le petit prince traversa le désert et ne rencontra qu'une fleur. une fleur à trois pétales, une fleur de rien du tout...
- bonjour, dit le prince.
- bonjour, dit la fleur.
- où sont les hommes? demanda le petit prince.
la fleur, un jour, avait vu passer une caravane:
- les hommes? il en existe, je crois six ou sept. je les ai apercus il y a des années. mais on ne sait jamais où les trouver. le vent les promène. ils manquent de racines, ca les gêne beaucoup.
- adieu fit le petit prince.
- adieu, dit la fleur. "
st-ex.


je ne suis pas philosophe tu sais.
mais j'aime bien discuter de cela, ca me redonne le courage et l'espoir...
hey! forum...la place est ouverte!

=;-)

By Joë on Unrecorded Date:

Ohlala! Louve.

Je serai vraiment très content que tu affiches ton texte à coté de ton travail. Je voudrai te faire une réponse plus longue mais bon mon ici et maintenant a pris le pas sur ce soir.

Tu dois habiter une belle région, tu me diras du soleil et de l'herbe il y en a partout, mais c'est la façon dont tu l'exprimes.

J'avais un a priori un peu bête sur le Petit Prince, et puis je l'ai relu il y a un an, à haute voix pour un petit garçon (pas tout), eh bien j'ai été surpris. C'est incroyablement simple et profond, sans concession et en même temps ... serein, bien que non dénué de tristesse.

Je ne sais pas ce que tu as vécu, mais je suis depuis depuis trois mois sur le Net, ouf! j'aime la contradiction, la satire, j'ai un certain goût pour l'ironie, voire la clownerie et le canulard ... mais pas tout le reste, tu vois quand ça fait mal pour rien, inutile d'en dire plus, le flou de la toile ne faisant qu'en rajouter. Simple commentaire en passant.

Bon, bon, je voulais être court, je suis vraiment une pipelette, faut que j'ailles retrouver Morphé. Vraiment heureux de te parler Louve.

A très bientôt.
(j'ai parfois des absences en raison de contraintes extérieures)

Joë.

By Joë on Unrecorded Date:

pardon Louve.

en me relisant je me suis aperçu d'une bévue, je dis dans ma première phrase :
"Je serais vraiment vraiment très contents que tu affiches TON texte à coté de TON travail."

Aïe ! c'est n'importe quoi, je voulais dire bien sûr MON texte à coté de TON travail.

la fatigue et le désir d'écrire vite... m'ont fait commettre cette coquille.

vraiment désolé.

bien amicalement
Joë