Un seul jour

Nous marchons sur la lande au sommet de ces dunes
Et la nuit nous ravit ces images connues.
Le matin nous ramène aux étranges lagunes,
Ces chemins récurrents chaque jour parcourus.

Un seul jour suffirait
Pour savoir ce qu'il est
Des incertitudes vagues,
Rêves légers et lascifs
Sur un lit de hasard,
De déserts traversés
Sans jamais de retour
Et de routes au long cours
Les yeux fermés, sur un fil
Entre nous tendu sur le vide
Bien trop haut pour s'y pendre
Et trop bas pour suspendre
Les lambeaux de nos vies
Accrochés à nos pas,
Inutiles fardeaux.

Nous marchons sur la lande au sommet de ces dunes
Et la nuit nous ravit ces images connues.
Le matin nous ramène aux étranges lagunes,
Ces chemins récurrents chaque jour parcourus.

Un seul jour suffirait
Pour connaître le goût
Des amères habitudes
Accrochées aux rivages
Sans jamais voir la mer
Sans jamais la surprendre
Et puis ne pas entendre
Qu'elle est juste plus loin.
Un seul jour à lever
Les yeux lourds de lumière
Au dessus de nos cils
Pour connaître le doute
Et le parfum des îles.

L'ignorance nous entraîne chaque jour un peu plus
Vers les sombres impasses aux abords innocents
Et nos pas nous y mènent sans penser cependant
Que jamais ce chemin ne nous est inconnu.

Nous marchons sur la lande au sommet de ces dunes
Et la nuit nous ravit nos images posthumes.