LA BETE HUMAINE


Cous tendineux dressés vers un lointain peu sûr,
Cherchant à happer, lippes entrouvertes sur des
Crocs pas rassérénés, pointent une noire figure
Maigre que la Faim mute en une forme enrobée.

Pas ce soir ! se formule mal le crâne oblong
La Faim les entrailles, l’intérieur perfore
Sans cesse, sempiternellement, encore, encore
Le corps enfin vaincu, le moindre bruit ne répond.

Glissé au sol graveleux, pelage mêlé, terreux,
Il rejette sa tête en arrière, vidant sa bave
Vers les siens avec quelque espoir grave

Que jamais plus sa tribu ne connaisse la faim, le creux.
Ces piques immondes, agonies incessantes,
Là pour lui dire l’humanité qu’il enfante