VOYAGE AUX PYRENEES de Victor Hugo. Log Out | Thèmes | Recherche
Modérateurs | Fiche Personnelle

Abîmes poétiques : le forum » Notes de lecture » VOYAGE AUX PYRENEES de Victor Hugo. « précédent Suivant »

Auteur Message
Tm (Tm)
Identificateur : Tm

Inscrit: 1-2005
Envoyé jeudi 10 août 2006 - 12h23:   

Ce sont des lettres qui datent de 1843 et qui furent publiées en 1890.

"Il y a une classe de gens, d'esprits, si vous voulez, que l'enthousiasme fatigue ou dépasse, et qui se tirent d'affaire devant toutes les beautés de l'art ou de la création, avec cette phrase toute faite: C'est toujours la même chose. Pour ces contempteurs profonds, qu'est-ce que la mer? Une falaise ou une dune et une grande ligne bleue ou verte fort maussade. Qu'est-ce que le Rhin? De l'eau, un rocher et une ruine; et ainsi de suite de Mayence à Cologne. Qu'est-ce qu'une cathédrale? Une flèche, des ogives, des vitraux et des arcs-boutants. Qu'est-ce qu'une forêt? Des arbres, et puis des arbres. Qu'est-ce qu'une gorge? Un torrent entre deux montagnes. "C'est toujours la même chose!"
Braves imbéciles qui ne se doutent pas du rôle immense que jouent en ce monde le détail et la nuance! Dans la nature, c'est la vie; dans l'art, c'est le style. Superbes niais dédaigneux, qui ne savent pas que l'air, le soleil, le ciel gris ou serein, le coup de vent, l'accident de lumière, le reflet, la saison, la fantaisie du paysage sont des mondes! Le même motif donne la baie de Constantinople, la baie de Naples et la baie de Rio-Janeiro. Le même squelette donne Vénus ou la Vierge."
Tm (Tm)
Identificateur : Tm

Inscrit: 1-2005
Envoyé jeudi 10 août 2006 - 13h42:   

"O mon ami, si la nature en effet nous regarde à de certaines heures, si elle voit les actions brutales que nous commettons sans nécessité et comme par plaisir, si elle souffre des choses méchantes que les hommes font, que son attitude est sombre et que son silence est terrible!
Nul n'a sondé ces questions. La philosophie humaine s'est peu occupée de l'homme en dehors de l'homme, et n'a examiné que superficiellement et presque avec un sourire de dédain les rapports de l'homme avec les choses et avec la bête, qui à ses yeux n'est qu'une chose. Mais n'y a-t-il pas là des abîmes pour le penseur?
Doit-on se croire insensé parce qu'on a dans le coeur le sentiment de la pitié universelle? N'existe-t-il pas de certaines lois d'équité mystérieuse qui se dégagent de l'ensemble des choses, et que blessent les voies de fait inintelligentes et inutiles de l'homme sur les animaux? Sans doute, la souveraineté de l'homme sur les choses ne peut être niée; mais la souveraineté de Dieu passe avant celle de l'homme. Or, pensez-vous par exemple, que l'homme ait pu, sans violer quelque intention secrète et paternelle du créateur, faire du boeuf, de l'âne et du cheval les forçats de la création? Qu'il les fasse servir, c'est bien, mais qu'il ne les fasse pas souffrir!
(...)
Ce qui est faible a droit à la bonté et à la pitié de ce qui est fort. L'animal est faible, puisqu'il est inintelligent. Soyons donc pour lui bons et pitoyables.
Il y a dans les rapports de l'homme avec les bêtes, avec les fleurs, avec les objets de la création, toute une grande morale à peine entrevue encore, mais qui finira par se faire jour et qui sera le corollaire et le complément de la morale humaine.
(...)
L'homme qui n'aime pas est au-dessous de l'homme qui ne pense pas. En d'autres termes l'égoïste est inférieur à l'imbécile, le méchant est plus bas que l'idiot.
(...)
Mais il faut aussi civiliser l'homme du côté de la nature. Là, tout est à faire."
Tm (Tm)
Identificateur : Tm

Inscrit: 1-2005
Envoyé jeudi 10 août 2006 - 13h47:   

"On naît basque, on parle basque, on vit basque et l'on meurt basque. La langue basque est une patrie, j'ai presque dit une religion. (...) La France a pris un revers des Pyrénées, l'Espagne a pris l'autre; ni la France ni l'Espagne n'ont pu désagréger le groupe basque.
(...)
Les anciens peuples qui combattent de la sorte sont trop faibles pour descendre en plaine et livrer des batailles rangées aux races nouvelles; ils appellent la nature à leur aide; ils font la guerre des bruyères (...)."
Tm (Tm)
Identificateur : Tm

Inscrit: 1-2005
Envoyé jeudi 10 août 2006 - 14h03:   

Cet ouvrage peu connu du grand Victor fait actuellement l'objet d'une réédition sous le titre: "Victor Hugo et le Pays basque", aux Ed. Elkar.
Un défenseur brillant de la culture basque, Jean-Louis Davant, en fait une présentation historique intéressante, mais où il oublie d'en indiquer le genre et la postérité littéraires, occupé qu'il est à défendre la valeur de l'écrivain (que quelques auteurs ombrageux ont eu le caprice de mettre en doute, il est vrai) et, bien entendu, de célébrer sa bascophilie ("Il nous a compris!").
Tm (Tm)
Identificateur : Tm

Inscrit: 1-2005
Envoyé vendredi 11 août 2006 - 9h42:   

"Haritz eder bat bada
Gure mendietan,
Zazpi adarrez dena
Zabaltzen airetan;
Frantzian, Espainian
Bi alderdietan;
Hemen hiru, ta han lau,
Bat da zazpietan."

("Il y a un beau chêne
Dans nos montagnes,
Qui déploie ses sept branches
Dans le ciel;
En France, en Espagne,
Des deux côtés;
Trois ici et quatre là-bas,
Les sept ne font qu'un.")

Gratien Adema Zaldubi (1828-1907)
"Agur Euskal Herriari" ("Salut au Pays Basque").

Message:
Identificateur : Information d'envoi:
Cet espace est réservé. Seuls les utilisateurs inscrits et les modérateurs peuvent y écrire des messages.
Mot de passe :
Options: Code HTML non valide dans un message
Activation automatique d'URL dans un message
Envoyer:

Thèmes | Depuis hier | La semaine dernière | Vue d'ensemble | Recherche | Aide - Guide | Crédits programme Administration