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Nao (Nao)
Identificateur : Nao

Inscrit: 6-2004
Envoyé jeudi 09 mars 2006 - 13h31:   

- Je n’ai pas le temps
- Moi non plus
- Mais qui donc a bien pu le capturer
- Qui
- Le temps
- Oui
- Quelqu’un a peut-être pris le temps
- Tu crois, mais c’est horrible
- Oui je les ai vu ils l’on volé
- Mais il faut le chercher attends tendons l’oreille il appelle peut-être au secours, attendons il va peut-être revenir comme une pause inattendu
- Non, à mon avis ils vont réclamer une rançon, peut-être qu’à la seconde ou nous parlons ils le torturent
- Pitié ne lui faite pas mal, c’est terrible il faut prévenir les horlogers, les sabliers, les cadrans solaires météo France, les compteurs les suisses peut-être sauront-ils quoi faire ?
- Hélas
- Quoi hélas , mais parle dit quelque chose, l’heure est grave
- Le temps passe depuis si longtemps, à cet endroit même, nous aurions du le saisir avant eux
- Mais oui, mais oui, mais il est trop tard que faire
- Montons sur cette colline nous aurons une vue d’ensemble
- Tu as raison il n’y a plus de temps à perdre
Tu croient qu’ils oseraient le maltraiter le temps est si précieux ?
- Oui mais tu sais il y en à toujours qui sont persuadés que le temps n’est qu’une illusion
- C’est eux tu crois ?
- C’est possible
- Mais ils ne croient pas au temps ils n’ont pu l’attraper
- Si c’était aussi simple…
- Pourtant il n’y à rien de plus simple que le temps
- Tu es fort toi, tu ne t’étais même pas aperçu qu’il avait disparu
- Oui enfin, je me rendais bien compte qu’on le voyait de moins en moins ces temps-ci
- Tu n’avait pas pris le temps de t’en apercevoir c’est ça ?
- Tout juste !
- C’est pourtant si facile, si nous avions le temps nous pourrions flâner le long de ce torrent, boire la fraîcheur de l’eau juste en attendant que son chant nous baigne les oreilles
- Je… eux, oui ne nous dispersons pas le temps nous est compté
- Laisser courir le temps…il suffit de l’imaginer couler le long des nuages comme des gouttes d’eau dans une clepsydre, et ne rien faire… laisser paître ses pensées dans un champ de murmure imperceptibles ou tant de choses, de personnes, d’animaux qu’on ne rencontrera jamais prenne le temps, oui ils le prennent le saisissent si fort à bout de bras mais avec tant de douceur pour en laisser autant qu’il en faudra pour que tous les univers puissent rêver tous ensemble à la même seconde…
- qu’est ce que tu racontes, je comprends rien
- excuse moi je délirais
- ah ?
- bon, nous arrivons à la cime voyons un peu les différentes perspectives qui s’offrent à nous du haut de notre perchoir. Alors récapitulons, donc le temps s’étale habituellement sur toute la partie de la terre et du ciel que nous pouvons observer
- et pas sur les autres parties ?
- a mon avis non,
- et derrière cet arbre alors ? le temps ne passe pas
- ne soit pas sot, et pas de mauvais jeux de mots ce n’est pas le moment…j’essaye de régler le problème de manière sensé et organisé
- …
- Voilà donc délimité notre espace de recherche, le temps se cache quelque part entre ces hautes montagnes et cette voie lactée
- Il se cache ? je croyais qu’on l’avait enlevé
- Oui, ou alors il nous joue un mauvais tour
- Sa devient trop compliqué pour moi
- Sale temps cela fait si longtemps que je le cherche pour l’arrêté
- Mais pourquoi qu’est ce qui te prend
- Tout ce temps perdu pour rien, peut-être tombé entre les mains d’un sombre magicien astral qui le réduira à une seule pauvre dimension ; depuis la nuit des temps je conjugue chacun de mes gestes à ton bon vouloir et aujourd’hui tu te caches…
- Oui enfin je crois que toute cette affaire te rend complètement fou je vais téléphoner aux coucous et aux clochers, peut-être au bescherel et à la maîtresse aux désinsectiseurs, non ? qu’en penses-tu ? tu m’inquiètes
Rienadire (Rienadire)
Identificateur : Rienadire

Inscrit: 2-2005
Envoyé mercredi 13 décembre 2006 - 22h39:   

j'ai tant aimé.cette lecture fut un temps de plaisir.ça sent bon Raymond Devos.
Tm (Tm)
Identificateur : Tm

Inscrit: 1-2005
Envoyé jeudi 14 décembre 2006 - 22h15:   

La pire aporie de tous les temps: pour prendre le temps, il faut l'avoir. Mais pour l'avoir, il faut le prendre!
D'ailleurs, pour peu que je réfléchisse, je vois le temps passer.
Alors, tout fier, je me dis: le temps, c'est moi! Je me vois dedans!
Et puis, comme j'ai peu de temps, je passe. Sur le sujet. C'est dur, de passer sur soi. Car c'est un terrain glissant. Et moi, je suis du genre instable.
Si je m'arrête, le temps va me rattrapper! Il est en ce moment-même en train de passer derrière moi. C'est ennuyeux de l'avoir dans le dos!
Il est bien capable de me voler mes derniers instants! O Temps, suspends ton vol, ou tu vas passer un sale quart d'heure!
D'ailleurs, soit dit en passant: dans le temps, on en avait plus... Quel temps perdu! Il y a de quoi s'égarer. Tenez, un certain Marcel, qui l'a cherché longtemps, a fini par le retrouver... Trop tard!
Des fois, je me demande: quand j'aurai fait mon temps, que va-t-il devenir? A-t-il un avenir? Parce qu'à force de courir après lui, il serait temps d'y songer. Ce serait désagréable, maintenant, de se rendre compte qu'on aurait perdu son temps à ne l'avoir pas eu...
Mais il est peut-être trop tôt pour anticiper sur le passé ou pour revenir sur l'avenir?
Dame! A c'te heure, voilà que le temps nous échappe, à présent!
Moi, je me sens dépassé!
Mais ce que j'en dis... C'est pour tuer le temps. Depuis le temps que suis là, à l'attendre, ce Godot...
Comme je dis aux passants: vous ne l'avez pas vu filer?
Nao (Nao)
Identificateur : Nao

Inscrit: 6-2004
Envoyé mardi 23 janvier 2007 - 19h51:   

Merci à tout deux ton texte Tm est tout à fait dans le ton ! entre Obaldia Devos et Ionesco !
Nao (Nao)
Identificateur : Nao

Inscrit: 6-2004
Envoyé mardi 20 février 2007 - 13h57:   

Le comptable

- Bonjour monsieur dit notre premier compère d’un ton avenant et élancé, en s'approchant de l'homme penché sur sa calculatrice, quel beau temps pour la saison !
- Je n’ai malheureusement pas le temps de calculer le nombre de jour de beau temps et le rapport avec le nombre moyen sur les dernières années, quoique que ce pourrait être intéressant…
- Dites-moi vous qui avez l’air instruit, que pensez-vous qu’il advienne si le temps disparaît ?
- Si le temps mourait tient, c’est curieux que vous me parliez de ça même si le problème est énoncé d’une façon peut mathématique, cela mérite réflexion et peut-être même un livre un essai rhétorique…
Avec quel unité de mesure calculeriez vous l’âge du temps ? oui c’est plus complexe et intéressant qu’il n’y paraît
C’est, c’est très difficile comme question, il me faut une réponse quelle histoire, alors ç a monsieur vous me posez une colle, mais je ne peut concevoir de rester sans réponse…

- Mais je ne vous ai jamais parler de l’âge du temps, cette question me paraît d’ailleurs bien absurde
- Pour trouver une solution à un problème posé il faut l’énoncer correctement trouver un axiome une théorie vérifiable et plonger dans les méandres des supputations préétablie, pour vous les gens du présent et du futile tout est si simple…rien n’est justifiée tout est peut-être, vous marcher sur des planchers de certitudes non étayé, c’est absurde que faite vous si le plancher s’écroule
- Bof j’en sais rien je ne vois pas le rapport et puis maintenant ont fait les plancher sur une dalle coulée alors…
- Voilà ! voilà c’est extraordinaire tout n’est qu’extrapolation surréaliste, c’est une tragédie vous ne raisonné pas vos idées n’ont pas d’échos elle se contentent de voguer dans un espace vide et sans fin sans jamais rencontrer de structure, de raison !
- Je crois que nous devrions partir ce type est complètement fou,
Bon nous vous avons posé un axiome théorique reposant sur une extrapolation tragique on vous laisse y réfléchir faite un essai un bouquin une bande dessinée ou une chanson si ça peut vous aider on repassera dans quelque temps peut-être aurez vous trouver,
- Trouver, trouver… une chanson, une bande dessinée mais tout cela n’a aucun sens aucun sens, je suis quelqu’un de sensé moi d’organiser non mais !

Et ça voix s’éteignait petit à petit au fur et à mesure que nos deux personnages s’éloignait un peu énervé par la folie bien trop coupante de cet étrange monsieur…il devait avoir des migraines affreuses à force de se tracasser comme cela !
Tm (Tm)
Identificateur : Tm

Inscrit: 1-2005
Envoyé mercredi 21 février 2007 - 19h59:   

En fin de compte, on ne peut pas compter sur les comptables! Ils veulent nous en compter, mais... compte là-dessus!
Nao (Nao)
Identificateur : Nao

Inscrit: 6-2004
Envoyé lundi 13 avril 2009 - 20h01:   

Le poète

- Bonjour
- Bonsoir
- C’est vous le poète ?
- Non, pourquoi ?
- On m’avait parlé d’un poète
- …
- on dit que les poètes on leur propre façon de voir les choses
- qui t’a dit ça ?
- heu…enfin je ne sais pas, c’est me semble-t-il quelque chose que l’on dit
- moi je dirais que chacun à sa façon de voir les choses, donc chacun est un peu poète c’est ça ?
- heu peut-être
- (rire) va savoir, moi j’aime la poésie c’est tout, donc je la vois, c’est peut-être ça
- vous êtes vraiment poète alors ?
- j’aime la poésie c’est déjà beaucoup
- pouvez-vous m’écrire quelque chose ?
- je n’écris pas la poésie, je la lit
- vous la lisez ?
- j’essaye de transcrire ce que me dise les feuilles
- vous traduisez ?
- en quelque sorte mais seulement pour moi
- pourquoi ?
- c’est une langue personnelle, ma langue,
- ah ? et quelle est cette poésie ?
- celle des feuilles
- oui ? mais qui a-t-il d’écrit dessus
- c’est elles qui écrivent
- .. ?
- regarde la haut, et écoute les feuilles dans les arbres, balayées par la bise, chaque jour d’une nouvelle façon, d’une autre couleur, selon la force, la direction du vent…c’est une langue éphémère et unique mais infini, rebattit chaque matin détruite tous les soirs..
- mais c’est ça la poésie ?
- mais la poésie est ce que l’on en fait, c’est ce que l’on trouve beau sans raison
- sans raison ?
- si la beauté n’a pas d’explication elle est poésie. Si tu cherches à trouver quel mélange de couleur a utilisé le peintre pour donner feu au soleil couchant, le tableau perd immédiatement toute poésie. Irrémédiablement !
Alors moi je regarde les feuilles, je les lis c’est elle qui sont beauté et moi je vois dans cette beauté une poésie je la vois je ne cherche pas à comprendre elle vient à moi ! !
- Je,… c’est un peu difficile à comprendre…Vous faites ça souvent ?
- Tous les jours
- Mais, vous n’avez pas l’impression de perdre votre temps
- Le temps n’a aucune importance
- C’est à dire ?
- C’est ce que l’on en fait
- Mais justement…
- Et bien… je prends cette phrase au pied de la lettre,
- Mais, ce que vous faites n’a aucun sens et puis qu’est ce que ça vous apportes ? Aucun argent aucune gloire ou compagnie ?
- Et bien j’aime faire cela, donc j’y consacre tout mon temps, je ne perds pas du temps, j’ai l’impression au contraire de le trouver, d’être face à lui, de le maîtriser, je ne suis effectivement pas de ceux qui s’agitent, craignant la mort et la perte de leur précieux temps, qu’ils passent à courir sans but vers la fin et qui ont finalement peur du temps qui s’écoule. Moi je n’ai pas peur de lui puisque je l’utilise pour faire ce que j’aime le plus au monde, cette liberté équivaut à faire durer le temps à l’infini, alors la mort pourra venir, elle me trouvera plonger dans le bonheur depuis toujours.
Je devrai avoir alors beaucoup de tristesse à quitter cette vie de plénitude ?
Non.
Puisque, quoi que j’eus fait, je n’aurai pu mieux utiliser le temps qu’il m’avais été accordé…
- Oui.. je crois que je comprends, c’est une question de point de vu.
- ..oui, peut-être que tu as raison, mais le tient, j’ai l’impression, n’a rien de poétique
- je ne sais pas, je pense que je vais vous laisser,
- bon voyage
- au-revoir

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