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Abîmes poétiques : le forum » Vos textes (publication libre) » Archives : octobre 2004 - mars 2005 » Portrait « précédent Suivant »

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M-C Escalier (Mariechristine)
Identificateur : Mariechristine

Inscrit: 12-2003
Envoyé samedi 11 décembre 2004 - 9h00:   

Portrait
d'après "Abysse" de Thierry Le Baill (n° 3)



Elle est comme une plage au survol des mouettes
Une barque échouée aux pieds de la maison tel un grand chien fidèle
Elle est plusieurs regards tendus vers l’horizon
Malgré les plaies d’eau vive qui baignent son sourire
Elle est elle est la clarté en béance

Elle est bélier fougueux chargeant la nuit polaire
Tout hérissé de flèches et de harpons
Qui s’élance à l’assaut de l’œil borgne du noir
Pour le crever d’un coup de corne
Elle est elle est le madrier du jour

Elle est l’engouffrement dans la plus basse fosse
La tranchée à l’aplomb des chutes illimitées
Et leur jaillissement comme un retour de flamme
Elle est le puits sans fond et sa jubilation
Elle est elle est geyser elle est naissance



http://www.lebaill.com/essaiframe.html
André Carruzzo (Dreas)
Identificateur : Dreas

Inscrit: 1-2005
Envoyé lundi 10 janvier 2005 - 11h08:   

Aussi difficile à déchiffrer, à dénouer, que « Suture ». Quel portrait – ou quelle idée – surimposes-tu à la toile ? Qui est « elle » ?
- Une barque échouée… tel un grand chien : il y a déjà « comme » au 1er vers. N’est-ce pas un peu lourd ? Est-ce que ça ne fait pas « image dans image » ?
- … clarté en béance : ici, je retrouve « Abysse »
- bélier chargeant la nuit polaire : est-ce la constellation du Bélier ? Si c’est l’animal terrestre, je le vois mal charger la nuit du pôle
- Dans la dernière strophe : Ne serait-ce pas mieux ainsi : tranchée à l’aplomb où chute l’illimité / jaillissement, retour de flamme, … ?
- geyser elle est naissance : je retrouve « Abysse »

Texte un peu « emberlificoté », non ?

ac
M-C Escalier (Mariechristine)
Identificateur : Mariechristine

Inscrit: 12-2003
Envoyé lundi 10 janvier 2005 - 11h58:   

Tu vois, c'est ce que je te disais ailleurs, chacun voit différemment des peintures comme celles de Thierry, abstraites mais suggestives.

Dans Terre et Mer 9 (Suture), moi je vois dans la partie haute un dos nu, dans la partie basse l'image scannérisée d'une tumeur et pour la ligne du milieu, le rebord brûlé et raccorni d'une feuille de papier.

Ici, dans Abysse (Portrait), je regarde d'abord la partie beige clair. J'y vois une barque sur le bord de la plage, un peu plus haut une maison et tout en haut au centre, le signe à peine visible des ailes d'un oiseau.
Mais si je regarde de moins près (moins précisément), cette partie m'apparait comme un visage de femme, dont le menton est la mer, la bouche la barque et la maison un des yeux (il y en a plusieurs). Donc un visage de femme qui sourit et à la place du nez, je vois des entailles d'où s'écoulent des traînées bleues. ça, c'est la première strophe.

Dans la 2ème strophe, je décris l'image qui se dégage pour moi de tout ce qui n'est pas noir, vision plus large que la précédente. Et là, je vois une tête de bélier avec les cornes de chaque côté, enroulées sur la gauche, et hérissées de traits comme des lances ou des harpons sur la droite.

Finalement dans la dernière strophe, je prends l'image en entier avec son titre et je vois un puits de lumière, comme une tranchée verticale, avec ses coulées qui bizarrement vont parfois vers le bas et parfois vers le haut.

Voilà ce que je vois, d'où le poème qui ne fait rien d'autre qu'exprimer ces visions. Je ne cherche pas à donner une cohérence entre ces différentes visions car à mon sens la cohérence est dans la toile de Thierry. Je cherche juste à donner une épaisseur poétique, symbolique, à chacune d'elles.

Décidément tu m'obliges à tout expliquer. Mais je ne peux que t'en remercier.
M-C Escalier (Mariechristine)
Identificateur : Mariechristine

Inscrit: 12-2003
Envoyé lundi 10 janvier 2005 - 14h09:   

Au fait, en réponse à ta question "Qui est «elle» ?" : la peinture "Abysse" telle que je la vois.
André Carruzzo (Dreas)
Identificateur : Dreas

Inscrit: 1-2005
Envoyé lundi 10 janvier 2005 - 15h24:   

J'y avais pensé. Mais j'étais resté sur "abysse"(subs.masc.) et n'ai pas eu le réflexe de mettre "peinture" devant, alors...
Certes. C'est bien. Mais il demeure qu'un commentaire est presque à chaque fois requis.
La métaphorisation (brrr!), le glissement de A vers B, comme on disait à l'école, ne m'apparaît pas toujours avec évidence dans tes poèmes. J'y reviendrai. Un autre jour peut-être.
ac
Tm (Tm)
Identificateur : Tm

Inscrit: 1-2005
Envoyé lundi 10 janvier 2005 - 15h43:   

Une question, à mon tour.
Quel effet vises-tu par la répétition dans les derniers vers: "elle est elle est"?
Insistance sur l'être premier (par rapport à ton poème) de la toile? Hésitation, ou incantation pour faire naître ta vision (à la façon du chaman)? Volonté d'imposer un rythme?
M-C Escalier (Mariechristine)
Identificateur : Mariechristine

Inscrit: 12-2003
Envoyé lundi 10 janvier 2005 - 15h43:   

Là je ne commente pas le poème mais la toile telle que je la vois, puisque tu me poses la question du rapport de l'un avec l'autre.
Cela dit, tu peux totalement oublier ce rapport et son commentaire pour te laisser aller au fil des mots. En poésie, il n'est pas toujours nécessaire de comprendre.
En tout cas, je te remercie de m'amener à formuler ce qui parfois n'était qu'à demi conscient au moment de l'écriture.
M-C Escalier (Mariechristine)
Identificateur : Mariechristine

Inscrit: 12-2003
Envoyé lundi 10 janvier 2005 - 15h47:   

Les 3, mon général. Tu as parfaitement résumé mon intention
M-C Escalier (Mariechristine)
Identificateur : Mariechristine

Inscrit: 12-2003
Envoyé lundi 10 janvier 2005 - 15h48:   

Le dernier poste s'adresse à TM
André Carruzzo (Dreas)
Identificateur : Dreas

Inscrit: 1-2005
Envoyé lundi 10 janvier 2005 - 19h25:   

pour Gérard B.

Glissement de A vers B

Tu devrais t’en souvenir !
Un exemple dit souvent mieux les choses qu’une longue théorie. Exemple donc :

A. phrase lourde
B. lourde tâche
D’où, de A vers B : phrase lourde comme une tâche
Ou bien, de B vers A : tâche lourde comme une phrase
Ou encore, en jouant sur l’homonymie : phrase lourde comme une tache
Ce dernier « glissement » fait un détour. Il est déconseillé.

Bien à toi

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