Thier.-M. (Intervenant non inscrit)
| Envoyé mercredi 24 novembre 2004 - 15h31: | |
Elle se glisse l'insatiable au ventre lisse et dans ses bras noirs enserre la tête frêle des athlètes les fiers conquérants phallophores rejetons mâles de l'espèce humaine trop fière voyez son oeil blanc fume sous la chevelure sidérale qui s'y mire sur-le-champ se déchire en myriades de douleurs -ô passion! elle vous tend un sein roux d'où fusent les félicités envoûtantes dont s'enivrent les amants aux rêts pris des amours originelles -écoutez le cri! jadis -ô nourrissons- elle vous enfermait dans sa cage de verre et vous croquait les yeux -massacre d'innocence! puis vous jeta sur terre parmi les scorpions cloués en butte aux fièvres -désespoir! elle vous tient maintenant à sa taille de sablier la toile qui se tisse est sa jarretière -abomination! son bijou parfumé affole les boussoles, dresse les marées happe les bouches et pourfend les coeurs et les viscères ils sont morts démembrés tous ceux qui suivirent le chemin bleu à ses pieds de neige où se délayent les rêves dans le lit nocturne où le soleil décroissant disparaît noyé dans la sueur et le sang du monde elle vous plonge au feu glacial de ses diamants brûlants vous fige et vous dévore l'âme voyez là-haut ses fils d'argent qui pendent ô combien de héros sont morts déchiquetés combien de dieux même! Adieu Ishtar! il est trop tard! le bouvier pleure et le loup hurle tes enfants sur terre désasservis de ton miel venimeux d'entre eux les mortelles à ton miroir sacrifiées ont entonné le chant des révoltés! or voici Gilgamesh neutraquiste qui te rit au nez! Adieu Vénus ô Cornue éteinte à jamais -ô sphère néantifère sous la voûte obscure toujours deux pauvres étoiles seules se meurent désormais parfaites d'inutilité en rosée transmutée tu les verras renaître au plumage de lumière de l'oiseau multicolore! |