Patrick (Intervenant non inscrit)
| Envoyé mardi 23 novembre 2004 - 14h33: | |
Au sommet des falaises où les mouettes vont nicher Un enfant faisait face à cette vaste étendue, Cette mer frémissante aux grandes vagues mouchetées, Sur laquelle voyagent des bateaux suspendus. Il regarde partir cette fière goélette, Qui prend le vent debout, pour s’éloigner au large Elle trace son sillon en passant chaque crête Utilisant sa proue comme Brennus sa targe. Et l’enfant l’imagine au milieu des tempêtes, Sur ces mers lointaines où vit Poséidon. Repoussant les assauts dans un grand tête-à-tête. Entre le Dieu liquide et ce frêle gardon. Il rêve également de la voir accoster, Dans ces îles mystérieuses baignant en eau limpide, Où des fleurs sans pareil éclatent de beauté, Pour parer à l’envie des créatures sylphides. Le voilà capitaine du plus beau des voiliers. Voyageant sur ces mers que l’on dit fabuleuses. Il découvre des terres où poussent bougainvillées Et passe le cap Horn en ses eaux tumultueuses. Mais le voilier n’est plus qu’un point sur l’horizon, Emportant dans sa cale les rêves de l’enfant. Certes il n’est pas Jason pour chercher la toison, A bord d’un fier trois mâts sur des eaux qu’il pourfend. En attendant ce jour où il sera marin Pour chevaucher cette mer qui l’appelle à grands cris, Il parcourt le rivage sur le dos d’un poulain Qui partage la peine de ses rêves en débris. Trottant sur cette grève, où les vagues vont mourir, Le cheval comprenant qu’il porte une tristesse, Dans un hennissement qui crée éclats de rire Il allonge le pas et prend de la vitesse. Et le voilà Pégase portant Bellérophon, Les ailes déployées il poursuit la Chimère. Sur son dos l’enfant rit à chacun de ses bonds. Dans un dernier élan, ils survolent la mer. |