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Abîmes poétiques : le forum » Vos textes (publication libre) » Archives : octobre 2004 - mars 2005 » L'érosion « précédent Suivant »

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Philippe Nollet
Envoyé lundi 18 octobre 2004 - 16h14:   

Elle ne savait plus bien ce qu'elle faisait ni si tout ça avait vraiment de l'importance et quand bien même, qu'est-ce que ça pouvait bien faire ? Elle s'agenouilla comme il le lui avait demandé et fit ce qu'il lui avait demandé, sans trop mauvaise grâce, mais avec une conscience bien précise de l'inutile et un certain sentiment de désarroi larvé... Bon, elle se disait aussi qu'elle avait déjà fait pire dans sa vie, depuis le temps, et que tout ça ne comptait peut-être qu'en fonction du temps que ça prenait et de l'intervalle pendant lequel, ensuite, selon la capacité d'absorption qu'on avait, on se forçait à oublier...
Elle s'exécuta donc, on reconnaissait en elle l'habitude des gestes et la souplesse du vécu, c'était surtout une histoire de se conformer fidèlement à un modèle, ça semblait couler de source chez elle, de toute façon... En tout cas lui ça l'arrangeait de le voir comme ça, il ne lui serait même pas venu à l'idée qu'elle eût pu en concevoir la moindre
aversion... Il profitait de la situation, ni plus ni moins, et ça semblait ne pas lui poser de problème particulier, ce qui lui restait de
conscience traînait dans le coin de la pièce comme un vieux linge usé... Dans une heure, de toute façon, ni l'un ni l'autre n'en parlerait plus, et si pour l'un des deux la pilule serait forcément plus amère, ça ne concernait plus l'autre, en aucune manière... Voilà ce qu'il se disait.
Dès que l'affaire fût expédiée, elle fit en sorte de ne pas trop laisser paraître ce qu'elle en pensait vraiment, ni ce que son âme marquée aux fers ressentait précisément en cet instant-là qui dura une éternité et s'alanguit en un long remords soupirant et désabusé à la fois... Le petit jeu merdique pouvait continuer...
Ils remirent tout en ordre, lui s'alluma une clope et elle s'arrangea surtout pour ne pas avoir à croiser son regard tandis qu'elle se rhabillait. Il était 4 heures de l'après-midi et dehors un foutu merle chantait à tue-tête. On n'entendait aucune voiture. L'autoroute était pourtant à deux pas. Oui, c'était curieux. Et inexplicable. Comme l'érosion inéluctable d'un couple qui ne se rappelle plus, mais plus du tout, ce qui l'unissait autrefois. Inexplicable.
Wizardeol (Wizardeol)
Identificateur : Wizardeol

Inscrit: 9-2004
Envoyé vendredi 22 octobre 2004 - 14h57:   

Inexplicable?Non,il y a tjs plusieurs explications et la plus fréquente est l'ennui...

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