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suzanne (Suzanne)
Identificateur : Suzanne

Inscrit: 4-2004
Envoyé mardi 25 mai 2004 - 19h38:   

Bagdad Café

Je m'arrête à mi-pente.
Le soleil qui fait fondre
la rosée sur les herbes
la fait naître au creux
de mes bras, à la racine
de mes cheveux. On pourrait croire
que j'admire le nuage
qui pétale à pétale s'effeuille
du cerisier, le miroîtement
tardif de la neige,
les ronronnements mêlés
de la ville qui s'éveille
et de la montagne
qui l'a veillée.

On se tromperait: j'ai honte.
Je la retrouve bien là,
ma honte, elle n'a aucun scrupule
elle me fiche des coups comme ça
à sept heures du matin,
elle n'attend même pas
que le soleil attrape
au vol les chataigners.
Ne vous inquiétez pas,
dans dix secondes
je la rangerai, ma honte
dans un tiroir bien commode
et je reprendrai mon chemin.

Dans la cuisine je laisse
mes yeux s'habituer
a la fraîcheur obscure,
je fais du café, j'allume
la radio, j'écoute distraite
les nouvelles, et vlan!
Ça n'a pas manqué.
Alors comme tout le monde
je la ressors, ma honte
juste pour dix secondes
le temps d'bouillir à souhait,
n'empêche. C'est pas ma pomme
qui va les arrêter.

Le café est vraiment trop amer
il faudra que je change de marque.


PS: Je suis encore en train d'essayer d'ameliorer ce poeme, je n'en suis pas vraiment satisfaite, alors s'il vous plait, allez-y, critiques suggestions et commentaires bienvenus...
Ulyssia
Envoyé mardi 25 mai 2004 - 23h25:   

à première lecture je le trouve très plaisant . il est dans la réalité il est vivant .
J'ai un peu sommeil mais je reviendrai promis voir si je trouve un grain de poussière sur le meuble de la cuisine.
Ulyssia
Envoyé mercredi 26 mai 2004 - 11h53:   

comme promis j'ai regardé si j'aurais envie de changer quelque chose à ton poème.
j'ai du le lire lentement et je ne comprenais pas tout à fait
alors je l'ai lu à haute voix et j'ai seulement changé les alinéas .
je le trouve plus clair comme ça
mais c'est ma manière à moi , ma respiration.
si j'ai osé le faire c'est pour que tu y trouves peut être plus facilement des idées bien à toi.

à bientôt



Je m'arrête à mi-pente.
Le soleil
qui fait fondre la rosée sur les herbes
la fait naître au creux de mes bras,
à la racine de mes cheveux.
On pourrait croire
que j'admire le nuage qui pétale à pétale
s'effeuille du cerisier,
le miroitement tardif de la neige,
les ronronnements mêlés de la ville qui s'éveille
et de la montagne qui l'a veillée.

On se tromperait : j'ai honte.

Je la retrouve bien là, ma honte, elle n'a aucun scrupule
Elle me fiche des coups comme ça
à sept heures du matin,
elle n'attend même pas que le soleil attrape au vol les chataigners.
Ne vous inquiétez pas .
Dans dix secondes je la rangerai, ma honte
dans un tiroir bien commode
et je reprendrai mon chemin.

Dans la cuisine
je laisse mes yeux s'habituer à la fraîcheur obscure,
je fais du café,
j'allume la radio, j'écoute distraite les nouvelles,
Et vlan! Ça n'a pas manqué.
Alors comme tout le monde
je la ressors, ma honte
juste pour dix secondes
le temps d'bouillir à souhait,
n'empêche.
C'est pas ma pomme qui va les arrêter.

Le café est vraiment trop amer
il faudra que je change de marque.


suzanne (Suzanne)
Identificateur : Suzanne

Inscrit: 4-2004
Envoyé mercredi 26 mai 2004 - 14h30:   

Ulyssia,

Merci pour tes suggestions, c'est vrai qu'elles rendent le rythme plus naturel, je vais y reflechir.

J'avais voulu placer les alineas la ou on ne s'y attend pas, deconcerter, rendre le lecteur un peu inconfortable, tout comme la narratrice...

Je vais donc garder quelques uns de mes retours a la ligne incongrus, mais je te remercie d'avoir pris le temps de remanier, et je pense que je vais me servir ou m'inspirer de plusieurs de tes changements.

Suzanne
Ulyssia
Envoyé mercredi 26 mai 2004 - 16h10:   

ça me donnait une impression de respirer difficilement.
en effet inconfortable
j'ai buté au début sur certains passages.
en tout cas tu as raison de dénoncer quelque peu cette honte qu'on veut toujours nous faire porter.
Je n'en veux plus je change de café
que celui qui me prouve que je pourrais y faire quelque chose me téléphone.
surtout que nous ignorons si notre " bien être " matériel j'entends va encore durer longtemps.

suzanne (Suzanne)
Identificateur : Suzanne

Inscrit: 4-2004
Envoyé mercredi 26 mai 2004 - 17h18:   

Moi je voudrais bien changer de cafe mais j'ai du mal a trouver d'autres marques...

Je ne peux pas, je ne veux pas ignorer tout ce que se passe en dehors de mon petit nid douillet, mais comme toi je n'ai pas trouve grand chose a faire qui ne me semble derisoire, en particulier dans le cas de la guerre en Irak qui est a la source de ce poeme.

Alors je me concentre sur d'autres choses, des choses plus locales, plus personelles, dont je peux mesurer l'impact positif plus facielement, mais ca n'empeche pas le gout amer de me rattraper de temps en temps.

suzanne (Suzanne)
Identificateur : Suzanne

Inscrit: 4-2004
Envoyé mercredi 26 mai 2004 - 17h29:   

Alineas revisites.... J'utilise une police differente parce que je la trouve plus lisible.

Bagdad Café

Je m'arrête à mi-pente. Le soleil
qui fait fondre la rosée sur les herbes
la fait naître au creux de mes bras, à la racine
de mes cheveux.
..........................On pourrait croire
que j'admire le nuage
qui pétale à pétale s'effeuille du cerisier,
le miroîtement tardif de la neige,
les ronronnements mêlés
de la ville qui s'éveille
et de la montagne qui l'a veillée.

On se tromperait: j'ai honte.
Je la retrouve bien là, ma honte,
elle n'a aucun scrupule
elle me fiche des coups comme ça
à sept heures du matin,
elle n'attend même pas
que le soleil attrape au vol les chataigners.

Ne vous inquiétez pas, dans dix secondes
je la rangerai, ma honte
dans un tiroir bien commode
et je reprendrai mon chemin.

Dans la cuisine je laisse mes yeux
s'habituer a la fraîcheur obscure,
je fais du café, j'allume la radio, j'écoute distraite
les nouvelles, et vlan! Ça n'a pas manqué.
Alors comme tout le monde,
je la ressors, ma honte, juste pour dix secondes
le temps d'bouillir à souhait.
N'empêche. C'est pas ma pomme
qui va les arrêter.

Le café est vraiment trop amer
il faudra que je change de marque.

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