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RGoubet
Envoyé dimanche 16 mai 2004 - 1h33:   

ATMOSPHERE

Aux premières feuilles vertes d’un joli printemps coquin
Sur la place du Tertre, Raymond, toi mon copain
Je fis ta découverte, le temps en est lointain,
Notre belle amitié ne s’est pas égarée en chemin.

Et tu portraitisais, caricaturiste magique,
Les gens, les animaux, d’un trait précis de ta main,
Tu étais un anar, le pire, de notre république,
Et tu vivais la nuit, comme tous les gredins !

Elle peignait élégamment, comme toi sur la butte,
C’était mieux qu’à Pigalle, d’aller y faire la pute,
Mais, hélas pour elle, elle gagnait beaucoup moins,
Et les braves touristes, là, n’y étaient pour rien !

Qu’êtes-vous devenus, que j’ai perdu de vue,
Je vous ai tant cherché, ne vous ai jamais revus,
Ne me reste qu’une photo, d’une soirée de ripailles,
Tirée en noir et blanc, pour m’ torturer les entrailles.

Je traînaille dans Barbés, y usant mes toujours,
Souvenirs rescapés de feu belles amours,
Méditant qu’la tendresse vaut bien un petit détour,
Par tout ce qu’il me reste, à l’ultime carrefour.

Parfum de la sagesse, aux cent heures de mes jours,
De ma légendaire maladresse, tu es la roue de secours,
Issu de mon ivresse, j’accoucherai du Goncourt,
Qui traitera de fesses, sujet culte pour toujours !

Elle disait joliment, une dame, qui l’avait décroché,
C’était même là le titre de son bouquin bien torché
Que ses nuits s’raient toujours plus belles que vos jours,
Raphaélle Billetdoux savait parler d’amour.

Au cimetière trop grand des affections éteintes,
Sur une croix de bois, une épitaphe est peinte :
Faites savoir aux cons, sans que rien ne les offense,
Que cons ils resteront, sous le ciel bleu de France !

Moi, je demeure l’esclave de ma seule liberté,
J’vous convoque en conclave à venir la célébrer,
Du grenier à la cave, entendre les murs résonner,
De chants bien moins macabres que ceux de nos armées.

Mystères des crépuscules, et des matins maudits,
Ras l’bol de tous nos dieux, et de leurs inepties
Pauvre diable qu’on encule, c’est l’enfer que tu vis,
Une sale pièce sans décors, truffée de tromperies.

Rien n’est plus utile à rechercher qu’un ami,
Ca, c’est saint Augustin qui l’a dit, l’a écrit,
Rien n’est plus doux aussi à expérimenter,
Rien n’est plus avantageux que de le conserver.

A méditer savamment ces forts sages paroles,
Claires, plus que ne le furent certaines paraboles,
Je saurai m’adonner, sans mon temps gaspiller,
Saintes paroles, en vous, il n’est rien à décrypter.

Si l’homme devenu humble et tout empreint de sagesse
D’amour, émaillait ses discours, aux tristes relents de fesses,
Fossoyant les ripoux, les rustres, les sans tendresse,
Je me foutrai à l’eau, coupée d’un vin de messe.

Je divague, je rigole, je m’éclate, je batifole,
Je suis à ce point gay que j’en deviendrai folle !
Je ne suis pas maréchal, je n’en ai pas le bâton,
J’finirai sur l’échafaud, ou pour le mieux en prison.

On tolère la connerie, à dose homéopathique
Mais toutefois issue d’un personnage sympathique,
Et à l’être à vos yeux, je devrais m’employer,
Je ne veux pas périr aux flammes de votre bûcher !

Robert GOUBET






































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