Libre (Libre) Identificateur : Libre
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| Envoyé mardi 27 octobre 2009 - 1h00: | |
Je conçois qu’il existe un début aux choses qui nous entourent, un démarrage, un premier mot parmi un tumulte. Sur mon balcon, je ne vois pas la lune et pourtant elle aurait pu être là, comme toi. La lune est souvent mon premier centre d’intérêt, mon premier mot, m’assurant que ce n’est pas quelqu’un d’autre qui écrit. Je dois bien concevoir qu’il existe un début à toutes choses puisque je signe mes mouvements, mes prières, par des reflets de lune. Ici j’entends écrire un début sans signature, une énigme qui ne parle pas de moi. Ici je ne conjugue aucun verbe qui ne saurait m’appartenir entièrement, je ne possède donc rien que l’espace jusqu’au bas de page. Je surnage cette attente, et personne ne peut, preuve fatale de cette volonté, en connaître la structure. Il paraîtrait que tout viendrait au monde par capillarité. Ce mouvement est à l’œuvre et je suis son hôte. La capillarité me pousse à enfanter une ligne, dont le vide aspire irrémédiablement la suivante, jusqu’à délivrer ma pensée à ma pensée ébahie. Je surnage, je me fais penser à un sachet de purée lyophilisée, par moment. J’ai l’impression d’être un artéfact dans un grand système de tubes et d’eau. Les intentions du monde se jouent par aspiration et moi, gentiment, j’absorbe. |