Tm (Tm)
Identificateur : Tm
Inscrit: 1-2005
| Envoyé lundi 15 juin 2009 - 21h24: | |
Sous l’œil du phare, il y a des traces de cris. On étouffe la nuit en lents arpèges, sitôt qu’éteignoir, chape d’ennui, on boit cette encre encore étale. C’est un port où l’on aborde sans bruit. L’ancre accroche des chevelures d’algues. On prie que la prise soit bonne. Le foc est une améthyste dans l’écrin de l’éveil. La grève sans écueil. Un coquillage luit. Firmament d’espérance, rêves enfuis ! Mer qui danse, sable ébloui. Une nef endormie et le cœur qui tangue. Au ciel, barbe gonflée de pluie, capitaine que fume une bruine, moitié figure à la proue du jour enlisé au quai gris. Dans sa camisole cardinale, ce poisson qui grandit et prétend à l’eucharistie. Vent, fouette ma peau poissée de sel, mes cheveux, filet sans maille où frétille le temps au bord de la fuite… Sur les îles, silence béni. On étale au long des golfes ces étoiles d’écume, argent qui gît. A la lanterne crépite une vague, mélancolie, signe que la tempête se lève et ses souvenances enfouies. Un ange nage au large, noyé qu’on charrie. |