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Libre (Libre)
Identificateur : Libre

Inscrit: 5-2008
Envoyé mardi 02 septembre 2008 - 19h16:   

En hommage des ces crimes oubliés par les partisans d'une Europe à genoux.


Souvenons-nous de ces français
Ils étaient une douzaine
En 45 au mois de mai
Fusillés en Bavière

Epuisés, affamés et blessés
Après de durs combats
Ils seront faits prisonniers
Dans un tout petit bois

A Bad Reichenhall ... Martyrs d'une Europe idéale
A Bad Reichenhall ... Fusillés par un général
A Bad Reichenhall ... Ils sont morts sans jamais renier
A Bad Reichenhall ... L'uniforme qu'ils portaient

Capturés par les alliés
Du général Leclerc
Ce lâche les fait exécuter
Parce-qu'ils étaient trop fiers

Refusant bravement d'être tués
D'une balle dans le dos
Ils demanderont à fixer
Les yeux de leurs bourreaux

A Bad Reichenhall ... Martyrs d'une Europe idéale
A Bad Reichenhall ... Fusillés par un général
A Bad Reichenhall ... Ils sont morts sans jamais renier
A Bad Reichenhall ... L'uniforme qu'ils portaient

Ca se passait le 8 mai
Et les combats avaient cessé
Leurs corps seront abandonnés
Sans même être enterrés

Leurs enfants n'oublieront jamais
Héritiers de leurs souffrances
Qu'un jour ils furent assassinés
En criant "Vive la France"
Rienadire (Rienadire)
Identificateur : Rienadire

Inscrit: 2-2005
Envoyé samedi 06 septembre 2008 - 0h04:   

à quelle histoire est il fait ici référence? qui étaient ces français? quel uniforme portaient ils?
Libre (Libre)
Identificateur : Libre

Inscrit: 5-2008
Envoyé lundi 08 septembre 2008 - 19h33:   

Le 8 mai 1945, la guerre est terminée en Europe. L’Allemagne à genoux est terrassée par les deux matérialismes alliés.

Contre les lois de la guerre, contre les lois de l’honneur, le général Leclerc fera fusiller ce jour douze volontaires français partis combattre le bolchevisme.

Les douze hommes s’étaient rendus sans résistance. Ils seront assassinés sans jugement.

Le récit du crime de guerre de Bad Reichenhall par Jean Mabire (Mourir à Berlin, Librairie Arthème Fayard, 1975)

Dans les premiers jours du mois de mai 1945, une douzaine de SS français se rendent sans combat aux troupes américaines. Certains appartiennent au régiment Hersche, comme l'Ostuf Krotoff. D'autres sortent des hôpitaux, comme en témoigne la fiche d'évacuation qu'ils portent sur leur uniforme. Le lieutenant Briffault, un ancien de la LVF, n'a pas servi dans la Waffen SS et s'est retiré avec I'état-major du PPF, sur les bords du lac de Constance.
Les Américains internent les Français avec des prisonniers allemands dans la caserne des chasseurs de montagne de Bad Reichenhall. Le 6 mai 1945, des éléments de la 2e division blindée du général Leclerc, poursuivant leur avance en Bavière, occupent la petite ville. En apprenant que leurs gardiens vont être relevés par des gaullistes, les SS français décident de s'évader. Ils réussissent à franchir la clôture de la caserne; et parviennent dans un petit bois qui se trouve à proximité. Mais leur fuite est rapidement découverte. Ils sont encerclés par deux compagnies de la 2e D.B. et placés sous surveillance. Contrairement à ce qui a été longtemps affirmé, le général Leclerc vint s'entretenir en personne avec eux, comme en témoignent Ies photographies prises par un correspondant de guerre.

Comme il leur reproche d'avoir revêtu l'uniforme allemand, les prisonniers rétorquent qu'il porte lui-même un uniforme américain. Le général Leclerc, devant cette « attitude insolente », décide de faire fusiller les douze SS français.

Il n'y aura aucun jugement d'un tribunal militaire, même improvisé. L'exécution ne doit laisser aucune trace et certains des fusillés seront même recherchés plus tard par les autorités judiciaires... Le général Leclerc accordera seulement aux condamnés l'assistance d'un prêtre catholique.

L'exécution aura lieu, par trois groupes de quatre hommes, le 8 mai 1945, le jour même de la fin de la guerre, alors que les combats ont partout cessé en Allemagne.

Dans l'après-midi, les douze prisonniers sont conduits en camion jusqu'à Karlstein, ou plus exactement au lieu-dit Ruglbach ou Kugelbach. L'une des victimes a soif mais on refuse de lui donner une goutte d'eau. Lorsqu'il est annoncé qu'on les fusillera en leur tirant dans le dos, les prisonniers protestent violemment et demandent le droit de se tenir en face.

Le père Maxime Gaume, ancien missionnaire au Dahomey et aumônier dans la division Leclerc, est le seul témoin actuellement connu de l'exécution. Son témoignage a été communiqué aux familles des victimes identifiées et reproduit dans le numéro spécial de la revue Historia consacré à la SS internationale:


«Après que la décision eut été prise à I'état-major de la division de fusiller les prisonniers sans jugement, le père Fouquet, aumônier divisionnaire, me donna I'ordre d'assister ceux-ci dans leurs derniers moments. Le jeune lieutenant qui reçut l'ordre de commander le peloton d'exécution n'appartenait d'ailleurs pas à mon unité et était complètement affolé d'avoir à exécuter un pareil ordre, se demandant même s'il n'allait pas refuser d'obéir. II résolut alors de faire au moins tout ce qui était en son pouvoir pour adoucir les derniers instants des victimes - et communia même avec eux avant l'exécution. Un seul refusa les secours de la religion; trois d'entre eux déclarèrent n'avoir aucun message à faire transmettre à leur famille. La fusillade se fit en trois fois: par groupe de quatre, de sorte que les derniers virent tomber leurs camarades sous leurs yeux. Tous refusèrent d'avoir les yeux bandés et tombèrent bravement aux cris de « Vive Ia France».
Conformément aux instructions reçues, je laissai les corps sur place. Les corps demeureront sur le terrain et seront enterrés seulement trois jours plus tard par des soldats américains. C'est alors que les noms des fusillés sont inscrits sur des croix de bois qui disparaîtront par la suite. »


Les habitants d'une ferme située à proximité se rappellent très bien de I'affaire mais ils ne pourront donner aucun renseignement précis : ils avaient bien compris ce qui se passait lorsqu'ils remarquèrent les préparatifs, mais ils se cachèrent ensuite, ne voulant pas être témoins d'une affaire dont ils redoutaient les suites désagréables.

Le 6 décembre 1948, une enquête est cependant entreprise, à la demande de la famille d'un des fusillés.

Mais elle ne donne encore aucune précision en ce qui concerne la capture et l'attitude des victimes, ainsi que les circonstances de leur mort. Enfin, le 2 juin 1949, on exhumera les cadavres de la clairière de Karlstein. Ils seront alors placés dans le cimetière communal de Sankt Zeno, à Bad Reichenhall. La tombe commune se trouve encore là aujourd'hui, exactement dans « Gruppe 11, Reihe (rangée) 3, n° 81 et 82».

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