Rienadire (Rienadire)
Identificateur : Rienadire
Inscrit: 2-2005
| Envoyé mardi 27 mars 2007 - 2h25: | |
Il s’approcha de la petite cabane. Il se trouvait dans une clairière et il faisait très beau, cela l’étonna car il lui avait bien apparu le matin même que le ciel était menaçant et qu’il aurait à redouter quelques gouttes de pluie, de pluie froide en ce début d’hiver en Lozère., il s’était d’ailleurs vêtu en conséquence avant d’entreprendre cette promenade hebdomadaire en forêt. Comme d’habitude, il avait garé sa voiture le long d’une allée cavalière et avait commencé sa marche le long de cette allée, d’un pas alerte, cela lui ferait le plus grand bien pensait il, un peu d’exercice à son âge ne pourrait être que bénéfique pour sa santé. Un petit chemin s’était présenté sur sa droite, qu’il avait suivi pendant quelques minutes, un quart d’heure peut être ou même plus car la marche avait altéré sa notion du temps. Le chemin allait en se rétrécissant, ralentissant sa progression et l’obligeant à utiliser ses mains pour écarter les branches, aussi avait il décidé de faire demi tour, mais, se retournant il n’avait eu devant ses yeux qu’une végétation touffue. Il s’était perdu , il avait donc marché au hasard et avait fini, soulagé, par déboucher dans cette clairière. Il n’avait pas aperçu tout de suite cette petite cabane tant il avait été surpris par un sentiment de paix et de bien être, mais était-ce bien la bonne raison , en fait il se sentait de plus en plus convaincu que s’il ne l’avait pas vue, c’était tout simplement qu’elle n’était pas là, qu’elle venait d’apparaître, comme surgie de la terre. Dire qu’il faisait beau ne traduit que très mal l’impression qu’il avait et qui allait grandissante, ce n’était pas seulement comme un changement de saison, mais aussi comme un changement de latitude, comme s’il s’était retrouvé sous les tropiques et sur une île. Il ne parvint pas à ouvrir la porte et fit le tour de la cabane, ce qui lui prit un certain temps, il allait décidément d’étonnement en étonnement, cette cabane, inexistante d’abord, puis petite, se révélait maintenant de dimensions plus imposantes. Enfin il termina le tour et se retrouva devant la porte, grande ouverte maintenant. Il entra . L’intérieur était dans l’obscurité la plus complète, pourtant le soleil brillait dehors et il n’avait pas refermé la porte. Il se retourna pour tenter de comprendre cette aberration optique, mais la porte n’était plus ouverte, en fait il n’y avait plus de porte. Ses yeux s’adaptèrent petit à petit au noir complet qui l’entourait et il crut bien remarquer au sol comme une imperceptible raie de lumière. Une marche, deux marches un escalier descendait en colimaçon et il s’y engagea . Puis il n’y eut plus de marche et il tomba dans le vide, mais doucement, comme une plume et sa trajectoire restait la même que s’il avait continué à descendre l’escalier, une spirale descendante. La descente fut longue, mais agréable et il se sentait bien et même euphorique, et plus il descendait, plus il voyait clair et c’est ainsi qu’il se posa, avec la légèreté d’un papillon, sur l’herbe verte d’une colline, au centre d’une île. Une brise légère venue du large apportait des senteurs océanes , et caressait sa peau d’une fraîcheur bienfaisante, c’est ainsi qu’il s’aperçut qu’il était nu. Il se tâta, apprécia la dureté et la souplesse de son corps fuselé, s’émerveilla de l’acuité de ses yeux qui lui permit d’apercevoir la bas, à l’orée d’une forêt, une jeune femme, jeune comme lui, belle comme lui, qui dormait nue à l’ombre d’un arbre. Alors par quatre fois, il se tourna vers les quatre horizons, et poussa un cri pour remercier toutes les divinités de la terre. Puis il se dirigea vers la forêt. |