Anonyme
| Envoyé jeudi 22 avril 2004 - 21h24: | |
COLERE SOURDE J’ai les mots qui dégueulent, impossible de les taire, Il me montent au front, me rosissant les joues, Ils se sont évadés d'une armoire à colères, Invectivant des hommes, que j’veux voir à genoux. Et ma rime s'épuise, en des nuits trop amères, Mes humeurs citadines, et mon sang n'font qu'un tour Quand vers moi sont tendus des visages de misère Poèmes qui s’escriment à semer de l’amour. C’est ma clope que j’oublie, qui fume de colère, Prières insensées, fureur de bon aloi, J’aurai beau dire, beau faire, même le tour de la terre, Un nuage obscurcit et mon cœur, et mon toit. Religions qui racolent, un trop long inventaire, Qui nous ferait tomber, d’un orage, à genoux, Bluffs impardonnables, mensonges éphémères, De curés et d’imams, de rabbins un peu fous. Cette haine à la une, orchestrée par les cons, C’est la mort en sourdine, qui en donne le ton Supplique contre les guerres, brûle, papier d’Arménie, En de vaines volutes, pour des âmes meurtries. J’ressortirai aussi de ma boite à déprime Des rancœurs oubliées, piétinées par les gens, Un p’tit brin de malheur, que j’viens offrir en prime Aux maladroits chasseurs, qui ne tuent que le temps. J’ai des rêves déguisés, des airs de charlatan, Jamais une hirondelle ne fera mon printemps, Brancardier de l’espoir, je soutiendrai la rime De syllabes broyées, par des mains anonymes… A l’encre de l’ivresse s’abreuve mon brûlot Satire pour une ode, d'un poète falot, J’en ai plein ma poitrine, aussi plein mon chapeau, De ces histoires navrantes, qui vomissent leurs maux .
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