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M-C Escalier (Mariechristine)
Identificateur : Mariechristine
Inscrit: 12-2003
| Envoyé dimanche 29 octobre 2006 - 16h09: | |
Sonnet pour un glas On leur a volé la parole On leur a fait croire qu’ils n’avaient rien à dire On les a tus dans les faits-divers et leurs sbires Leur ont passé l’envie des carmagnoles On a dit : Achète et tais-toi Si tu veux garder ton jardin secret, rigole Certes, le temps n’est vraiment plus aux carmagnoles Profite achète achète et ris de toi Tout un peuple de zombies ricanant Se lève dans l’époque un doigt obscur Pointé pour mémoire sur son néant Tout un peuple fléchi de blancs fémurs Qui s’imagine vivre un peu, riant Quand on arrache la langue au futur mce |
Tm (Tm)
Identificateur : Tm
Inscrit: 1-2005
| Envoyé jeudi 02 novembre 2006 - 10h57: | |
Bonjour, Marie-Christine J'aime ce sonnet qui déroge en partie aux lois formelles du genre, que l'on identifie pourtant comme tel, pas seulement parce qu'il en arbore le nom en titre. Ce que tu écris est souvent noir, depuis quelque temps. Ce "Sonnet pour un glas" appelle l'attention sur des morts en puissance ou déjà tels et qui s'ignorent. Je ne sais si tu penses à une catégorie précise de la population; moi, je nous y retrouve tous, même ceux d'entre nous qui sont lucides, car c'est toute une génération de zombies que la société de consommation a travaillé à générer, et de façon accélérée, aujourd'hui, au nom de la "nécessité" économique (entendre: de l'idéologie néo-libérale). Bien entendu, plus on descend en bas de l'échelle sociale, plus la manipulation fait des dégâts. Ton poème a de ces allures d'allégorie historique à l'accent hugolien, qui font frémir! Et qui touchent pile au coeur de la cible. Une façon, à l'approche des fêtes du souvenir, de "célébrer" une catégorie masquée de sacrifiés, non? |
M-C Escalier (Mariechristine)
Identificateur : Mariechristine
Inscrit: 12-2003
| Envoyé vendredi 03 novembre 2006 - 11h27: | |
merci TM. "moi, je nous y retrouve tous". Moi aussi. C'est un plaisir de lire tes commentaires, tu comprends toujours parfaitement mon intention. Mais j'ai des doutes sur ce poème. D'après certains commentaires, il pourrait être lu comme du persiflage, une dénonciation méprisante de certaine catégorie de personnes, de la "beaufitude". Et ça vraiment, je ne voudrais pas. |
Rienadire (Rienadire)
Identificateur : Rienadire
Inscrit: 2-2005
| Envoyé vendredi 24 novembre 2006 - 14h50: | |
description lucide de la réalité contemporaine.c'est pour ça que ça fait mal,parce que c'est vrai. ça nous empeche pas,nous les occidentaux ,et particulierement nous les français, de nous obstiner à vouloir eclairer le monde de nos 'lumières'et de repandre nos valeurs 'universelles'qui ne sont telles( cad universelles) que par une decision unilaterale de notre part. bref, on n'est pas heureux, et ce poème ne le montre que trop bien, mais on prétend neanmoins se poser en modele. |
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