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André Carruzzo (Dreas)
Identificateur : Dreas

Inscrit: 1-2005
Envoyé mardi 01 août 2006 - 14h31:   

Au décès d’un ami

1. Veillée funèbre

Il y eut comme un bruissement d’ailes – et ce fut le soir.
Une femme, forme merveilleuse, se tenait debout, près du corps inerte. Elle s’était vêtue de noir afin de respecter les convenances. Elle m’adressa la parole, en chuchotant; je ne comprenais pas tout ce qu’elle disait ; elle me parla très longuement et je me souvins que j’avais déjà entendu un discours semblable autrefois. Puis la femme, me signifiant par ses gestes ce que l’on devrait faire avant de partir, se dévêtit entièrement, plia avec soin ses habits sombres comme quelqu’un qui entend les réutiliser un jour, les rangea dans une armoire qui se trouvait là – et s’en alla, n’emportant avec elle que sa beauté.
Il y eut comme un bruissement d’ailes – et ce fut le matin.


2. Comme un arbre

Ce que fut mon ami est comparable à un arbre : aux racines correspondrait cet aïeul (je l’ai connu alors que j’étais un adolescent) qui avait été en attente d’une filiation qui débrouillerait son héritage, désignerait ce qui pourrait ne pas être, quelles tâches il faudrait accomplir en cette sorte de continuum d’heures simultanées qu’on appelle la vie – et qu’un feuillage agité par le vent pourrait figurer.

[Il y a déjà eu – dans l’Histoire – des concordances qui ont révélé ce qui ne peut qu’être et qui portent en conclusion que cet univers pourrait bien ne pas être, que l’homme, pas plus que l’univers, n’a son principe en lui-même – qu’ils sont donc, l’un et l’autre, accessoires, inessentiels.
Mais quelque chose d’invisible (ce serait la sève qui court en l’arbre) reste intérieur à la lignée et intérieur à soi-même, revivifiant sans cesse l’origine en laquelle œuvrent les puissances qui, avec la vie, nous transmettent l’intelligence.]


3.Constat

Ses derniers mots ne furent pas compréhensibles. Et l’homme dont je vous parle aura manqué à sa tâche, même si, alors qu’il habitait encore parmi nous, le tissu dense et complexe de ses pensées fut parfois éclairci par des silences ou traversé par des éclairs – silences et éclairs qui, en réalité, étaient des fragments d’une symphonie céleste.
C’est l’herméneute de ces "éclairs et silences" qu’il aurait pu et dû être - car les pensées ne sont, en somme, que des opinions.
Rienadire (Rienadire)
Identificateur : Rienadire

Inscrit: 2-2005
Envoyé mercredi 02 août 2006 - 22h59:   

J'aime beaucoup.
Nao (Nao)
Identificateur : Nao

Inscrit: 6-2004
Envoyé jeudi 03 août 2006 - 10h46:   

Oui, l'apparition de l'ange est décrite de manière magique...
Le reste me parait peut-être trop intime pour que j'ose le commenter,
Si ce texte est la conséquence d'un deuil, sincères condoléances André.
André Carruzzo (Dreas)
Identificateur : Dreas

Inscrit: 1-2005
Envoyé jeudi 03 août 2006 - 18h35:   

Amis, je vous remercie.

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