Sarah (Intervenant non inscrit)
| Envoyé mardi 25 juillet 2006 - 18h42: | |
Trop de bruits. Distinguer. Discerner, parmi toutes ces notes qui dansent, mêlées du mouvement incessant, discerner la note juste. Il faudrait un note qui les contiennent toutes. Tous les sons. Le souffle du vent, une caresse. Celle qui frôle à peine les feuilles du peuplier et les fait chanter. Nos souffles. Les tempêtes. Les accrocs grimaçants de la sève dans le tronc du cyprès. Nos silences. Ces silences qui grattent. Le clapot. Les querelles des lames d'eau, qui se poursuivent et fuient au coeur du ruisseau. Nos années que le sol absorbe. L'écho de l'océan dans chaque brume, dans chaque flaque, aux caniveaux des villes, jusqu'au port de nos larmes. Cette terre qui gronde. Ce vide qui tourne et qu'on observe. Tous les bruits, tous les rires, tous les cris, toutes les paroles humaines. En centaine de langues, nocturnes alternant diurnes. Il y a des langues qui se complètent toujours: les mots de la nuit prononcés aux périodes lumineuses des mots d'en face, de l'autre côté de la planète. Tous les mots. Il faudrait. Un mot contenant tous les mots. Une note absorbant toutes les notes. Cette note. Serait-elle sonore? |