(Intervenant non inscrit)
| Envoyé samedi 22 juillet 2006 - 18h39: | |
J’ai laissé ma souffrance à l’aube de tes lèvres, Le Petit Prince a dit « dessine-moi la vie » Alors j’ai dessiné un joli cœur fleuri, Pour toi mon Petit Prince aux boucles de lumière. J’ai écrasé mes larmes à l’orée des odeurs, Embrasé la pénombre enrobée de couleurs, J’ai dérobé mes pas au jardin noir des ombres, Pour qu’à jamais s’égrène âpre vent d’outre- tombe. Je voudrais te sculpter mon amour et ses formes Parfumé d’acacia aux notes de l’aurore, Des croches échevelées se balancent aux ormes, Pour murmurer ce chant satiné d’égrégore. Ecoute bien le vent poupin qui te taquine, Il égrappe tes peurs et caresse tes rêves, Il sème de doux cœurs qui chuchotent de sève, Et berce ton sommeil d’amour et d’églantine. Enferme la lumière en ton corps de candeur, Préserve bien la perle afin qu’elle ne se meure, Plante des fleurs de feu sur la crête du vent Laisse tes songes, enfant, gambader dans les champs. Je voudrais tellement te chanter l’Absolu, La pomme de la terre ensemencée de sève Mélange les odeurs, et tous les bruits joufflus Sa chair nue, ses couleurs qui achèvent le glaive. Allonge-toi dans l’herbe et sens monter en toi La courbe de ses reins qui t’insuffle la joie Fonds-toi dans la douceur, écoute bien son cœur Tout vit, tout est si beau, repousse la laideur. N’écoute pas la faux qui essaime l’effroi, Mais recueille en tes mains la liqueur des oiseaux Qui coule dans tes veines en un écho de toi Fonds-toi dans la groseille et les coquelicots. Ecoute l’univers et l’or de ses atomes Qui résonne de toi et épelle ton nom, Eployant son amour d’arôme qui t’embaume Et de pourpre doré lové dans les bourgeons. J’ai habillé mes mots de la pulpe des fleurs, Retiré les pépins, puis ajouté l’écorce Pour que coule en ton sang le nectar et sa force ; Pour ôter de tes yeux le sable de tes pleurs. J’ai puisé en mon sang le pourpre qui demeure Afin que tous mes mots palpitent de la vie. J’ai jeté mon couteau aux ombres si noircies Brûlé mes souvenirs et toutes mes aigreurs. Les fantômes des pleurs qui craignent la lumière S’éloignent à ton sourire et à tes boucles d’or, L’arlequin de la mort dans tes yeux s’évapore, J’ai noyé le cercueil recouvert de poussières. |