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M-C Escalier (Mariechristine)
Identificateur : Mariechristine

Inscrit: 12-2003
Envoyé mardi 11 juillet 2006 - 18h10:   

Depuis le commencement, le nom et la matière luttaient en combat singulier ; il fallait s’attendre à ce qu’un jour l’un des deux l’emportât. Et nous voici Nous, désignés sans territoire ni épaisseur. Quatre lettres sans Golem avec pour liant juste ce qu’il faut de nostalgie fabulante pour former un mot. La bataille n’est pas terminée. De petits amas argileux coulent, se rejoignent et cherchent à se mouler dans un manteau de vérité merveilleux, pendant que les chiens miaulent et les requins caquettent. Cacophonie carnavalesque où l’on ne sait déjà plus si un son, un seul atteindra une cible. La matière se dissout. Restent les mots comme mues de serpent desséchées au soleil.

*

Et puis ? Et puis il y a ces moments où tout rentre dans l’œil sans grumeaux. Le jaune canari d’une robe d‘été, le bleu profond d’un sourire rêveur, le rose pêche des menottes endormies dans l’odeur de l’amaryllis et de l’ambre, quand le bruit des voitures laisse place au cri ascensionnel des hirondelles. Alors, sur chaque bouche croisée coule la fraîche odeur du soleil condensé et les bras nus respirent l’accolade. Il fait si bon les soirs où les vêtements s’allègent, où les corps se retrouvent sans obstacle, dans leur simple chaleur animale. Soudain nous nous aimons comme un torrent sa pente.



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MarieChristine (Intervenant non inscrit)
Envoyé mardi 18 juillet 2006 - 11h30:   

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Nos corps ont toujours su se reconnaître quand on leur laisse la parole. Attraction-répulsion, nos corps sont magnétiques. Ils vibrent dans l’air du soir, ils palpitent, ils émettent. Nos corps frémissant de signaux., nos corps phares. Pourtant nous leur apprenons la santé, et l’hygiène, et la jouissance ou l’amour. Nous leur apprenons le plaisir et la frustration. Alors nos corps s’éteignent peu à peu, vaincus par tant de vérités supérieures. Nos corps se taisent, ne savent plus ni la faim ni la soif ni le désir ; ils s’abandonnent enfin aux besoins qu’on leur prête.




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