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M-C Escalier (Mariechristine)
Identificateur : Mariechristine

Inscrit: 12-2003
Envoyé vendredi 28 avril 2006 - 11h58:   

La maison s’est perdue quelque part au fond de nous. Il reste bien parfois une porte par ci, une fenêtre par là. Un seuil. Mais le toit et les murs se sont effacés du tableau, évaporés dans l’inconsistance, et nous n’avons plus de voisins. Nous nous croisons dans des couloirs d’eau, bernards l’hermite titubants, sans autre peine que la nôtre à porter sur le dos notre ration du jour. Couloirs d’eau, ballasts pris dans la rouille, rocades de béton, autant de non-lieux où l‘un étranger à l‘autre nous cheminons vers nulle part.
André Carruzzo (Dreas)
Identificateur : Dreas

Inscrit: 1-2005
Envoyé vendredi 28 avril 2006 - 12h42:   

Etrange apologue. Tu me sembles bien désenchantée. Qui sont ces êtres que cache le "nous" et qui ressemblent à des crustacés ? Je ne me reconnais pas en eux. La maison perdue et tous ces "non-lieux" représentent-ils des manières d’être ? des états intérieurs ?
M-C Escalier (Mariechristine)
Identificateur : Mariechristine

Inscrit: 12-2003
Envoyé vendredi 28 avril 2006 - 13h12:   

disons alors que tu ne fais pas partie de ce "nous" là et j'en suis ravie pour toi.
"désenchantée" n'est pas le terme approprié. Pour tout dire, je trouve notre époque infecte, par certains côtés, terrible. Et je crains que demain ne soit pire.
Plutôt que "désenchantée", je dirais "dans l'urgence de réagir"
M-C Escalier (Mariechristine)
Identificateur : Mariechristine

Inscrit: 12-2003
Envoyé vendredi 28 avril 2006 - 13h27:   

bernards l’hermite, maison perdue et non-lieux sont des métaphores
André Carruzzo (Dreas)
Identificateur : Dreas

Inscrit: 1-2005
Envoyé vendredi 28 avril 2006 - 13h33:   

Ah ! M-C réactive. Je préfère cet état-là. J’avais appréhendé une déprime ou quelque chose d’analogue.
Tm (Tm)
Identificateur : Tm

Inscrit: 1-2005
Envoyé vendredi 28 avril 2006 - 16h13:   

Dérouiller les ballasts? Et courir le risque de laisser trouble l'eau s'infiltrer.
Verrouiller les ballasts? Et laisser le navire sombrer sans réagir: suicidaire.
Ouvrir à la tempête? Et réapprendre d'urgence à nager et à faire le maître-nageur. Apprivoiser le naufrage, quoi.
Se mutiner enfin?

(Réflexions amères d'un capitaine en mal de radeau.)
M-C Escalier (Mariechristine)
Identificateur : Mariechristine

Inscrit: 12-2003
Envoyé samedi 29 avril 2006 - 10h54:   

une déprime ? Aussi sans doute. Je crois surtout que je ressens aujourd'hui une très grande colère rentrée qu'il me faudra bien laisser exploser un jour.

Pour le texte ci-dessus, je me suis trop précipitée. J'aurais dû le laisser mariner un peu avant de poster. Voici la nouvelle version


La maison s’est perdue de l‘autre côté du miroir. Il reste bien parfois une porte ici, une fenêtre là. Un seuil. Mais le toit et les murs se sont effacés du paysage par suite d’inconsistance. Les voisins avec eux. Dès lors on se croise dans des couloirs d’eau, bernards l’hermite titubants, sans autre peine que la sienne à porter sur le dos ses nutriments du jour. Couloirs d’eau, ballasts pris dans la rouille, rocades de béton, autant de non-lieux où l‘un étranger à l‘autre nous cheminons vers nulle part.





mce

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