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Anonyme
| | Envoyé vendredi 09 avril 2004 - 1h43: | |
PARIS
Paris vaut bien une messe,
A Pigalle, à Clichy, aux Abbesses,
A Notre-dame, ou à Barbés,
Pour les sans papiers, les sans droits,
Pour le zouave du pont de l’Alma,
A Saint Germain, à saint Sulpice,
Pour Dieu le père, pour Dieu le fils.
A la Madeleine, en première classe,
A la Concorde, obélisque de race
A Montmartre, en feux d’artifice,
Et Bercy, pour de loyaux offices…
Paris, bien plus qu’une messe,
Vous offre en chœur, la joie, la liesse
Du Lido, des Champs, de l’Olympia,
Têtes de l’art, servies en gala,
D’un parfum subtil, griffé Dior,
Qui vous chiffonnera le cœur,
D’une soirée dense, à l’opéra,
A la tour d’argent, d’un repas,
D’une balade en bateau-mouche,
Avec de gros becs, sur la bouche,
Au Luxembourg, d’un petit tour,
Par la rue du Four, d’un détour,
Via la Sorbonne qui détone,
Les Invalides qui claironnent…
Les pavés de mai, d’la rue d’Assas,
Des meilleures, plein, et j’en passe
Paris mérite qu’on s’intéresse,
A la Seine, en boucles qui paresse
A son sentier, ses blacks au noir,
A la Villette, privée de lard,
Au joli pavillon de Baltard,
A ses Dupont, certes pas si pas cons,
A sa santé, qu’est en prison,
Aux parisiens, aux banlieusards,
Aux lève tôt, aux couche tard,
A ses comiques, assez ringards,
A Montparnasse, sa nouvelle gare
Aux maréchaux d’empire, en boulevards,
Ou il ne fait pas chaud le soir,
A tous, Paris vaut bien un petit noir.
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