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Abîmes poétiques : le forum » Vos textes (publication libre) » Archives : avril - septembre 2005 » Lichen « précédent Suivant »

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M-C Escalier (Mariechristine)
Identificateur : Mariechristine

Inscrit: 12-2003
Envoyé mercredi 30 mars 2005 - 16h18:   

Lichen

(d'après "Deuxième thalle" de T. Le Baill : http://www.lebaill.com/Images/deuxiemethalle.JPG )



Qui aurait pu croire que d’une telle absence puisse naître un filament de vie ?

Dans l’opacité les brumes roulent vastement. Repentirs d’émotions qui giclent inconsistants sur l’attente. Est-ce le seul mouvement du vide qui engendre alors cet élan, la pigmentation du désir ?

Un jet de couleurs a bravé vaillamment l’épuisement des formes. C’est l’assaut combiné de la roche et la mer pour percer la blancheur. Un désir qui s’élance en partage de vie, pour être encore, malgré les brumes, malgré l’attente d’un rien qui s’évanouit. Un jet de couleur jusqu’au cœur.

L’algue et le champignon se sont entremêlés. L’un à l’autre ils se tressent rebelles, blessant la vacuité au fil de leur essor. Et j’aime me couper au tranchant de leur thalle, retrouver l’appétit primitif des sols aux salants minéraux où l’énergie exsude. L’algue et le champignon dressés en communion.

Qui aurait pu croire que d’une telle absence puisse naître un filament de vie ? Elle est là cependant, triomphant, prolifique, où sa reviviscence fore opiniâtrement le manque à son à-pic.



MC.E
André Carruzzo (Dreas)
Identificateur : Dreas

Inscrit: 1-2005
Envoyé mercredi 30 mars 2005 - 16h39:   

- La première phrase est magnifique ; je crois que le tableau ne veut pas dire autre chose, vraiment. Autres choses en parfaite adéquation : “Est-ce le seul mouvement du vide qui engendre cet élan / Un désir qui s'élance en partage de vie / retrouver l'appétit primitif des sols”
-2§ : pourquoi “vaillamment” après bravé ? ou alors : défié vaillamment
-3 § : assaut combiné de la roche et DE la mer.. ?
-fin du 3 § : cœur ?
M-C Escalier (Mariechristine)
Identificateur : Mariechristine

Inscrit: 12-2003
Envoyé mercredi 30 mars 2005 - 17h12:   

tu as raison, j'ai écrit "bravé" en pensant à "défié", mais finalement je vais garder "braver" et supprimer l'adverbe.
(autre modif : "blessant la vacuité du fil de leur essor")

3 § : la répétition de la préposition ne me semble pas nécessaire syntaxiquement parlant, et d'ailleurs elle me gêne sur le plan rythmique.

Pour le "coeur", j'ai voulu marier 2 vocabulaires, celui des sciences naturelles et des émotions pour rester dans l'indécision entre un espace physique et un espace intérieur. D'ailleurs ici, "coeur" peut être pris dans le sens métaphorique de "centre" (mais le vide a-t-il un centre ?)

Merci encore une fois pour ta lecture attentive et empathique
André Carruzzo (Dreas)
Identificateur : Dreas

Inscrit: 1-2005
Envoyé mercredi 30 mars 2005 - 17h28:   

Pour "cour": n'est-ce pas un nom féminin ? Ou est-ce "cours" ?
Le coeur du vide existe, selon moi. J'y suis parfois.
M-C Escalier (Mariechristine)
Identificateur : Mariechristine

Inscrit: 12-2003
Envoyé mercredi 30 mars 2005 - 17h42:   

De quel "cour" parles-tu ? J'ai bien écrit "coeur" (avec e dans l'o, sous word). Ce n'est pas ce que tu vois ?

(pour le coeur du vide, puisqu'on le fréquente tous les 2, on peut s'y donner rendez-vous un de ses jours...)
André Carruzzo (Dreas)
Identificateur : Dreas

Inscrit: 1-2005
Envoyé mercredi 30 mars 2005 - 17h47:   

Il y a "coeur" maintenant. J'ai eu la berlue. Ce n'est pas la 1ère fois sur Internet.
André Carruzzo (Dreas)
Identificateur : Dreas

Inscrit: 1-2005
Envoyé mercredi 30 mars 2005 - 17h55:   

En fait, je crois que ça arrive quand je lis le texte qui se dépose dans ma boîte de réception.
Le O bouclé n'apparaît pas.
M-C Escalier (Mariechristine)
Identificateur : Mariechristine

Inscrit: 12-2003
Envoyé jeudi 31 mars 2005 - 12h20:   

(dernière ? version)

Lichen


Qui aurait pu croire que d’une telle absence puisse naître un filament de vie ?

Dans l’opacité les brumes roulent vastement. Repentirs d’émotions qui giclent inconsistants sur l’attente. Est-ce le seul mouvement du vide qui engendre alors cet élan, la pigmentation du désir ?

Un jet de couleurs a bravé l’épuisement des formes. C’est l’assaut combiné de la roche et la mer à percer la blancheur. Un désir qui s’élance en partage de vie, pour être encore, malgré les brumes, malgré l’attente d’un rien qui s’évanouit. Un jet de couleur jusqu’au cœur.

L’algue et le champignon se sont entremêlés. L’un dans l’autre ils s'enlacent rebelles, trouant la vacuité du fil de leur essor. Et j’aime me couper au tranchant de leur thalle, retrouver l’appétit primitif des sols aux salants minéraux où l'effusion exsude. L’algue et le champignon soudés dans leur poussée.

Qui aurait pu croire que d’une telle absence puisse naître un filament de vie ? Elle est là cependant, triomphant, prolifique. Là, sa reviviscence fore opiniâtrement le manque à son à-pic.


MC.E
Tm (Tm)
Identificateur : Tm

Inscrit: 1-2005
Envoyé jeudi 31 mars 2005 - 13h05:   

L'abstrait et le figuratif -un fil pour les lier, que tu tresses avec précision et brio métaphorique conjugués. Tu navigues joliment entre commentaire et discours poétique.
Dernière phrase: n'accordes-tu pas "triomphant" avec "Elle" (la vie)? Ou bien en fais-tu un participe présent sans complément? La juxtaposition de "prolifique" incite à l'interpréter plutôt comme un adj. verbal.
"de" la mer: l'absence de préposition choque le grammairien, mais celui-ci s'efface aussitôt pour mieux percevoir la fusion entre la roche et la mer. La syntaxe est une chose trop précieuse pour l'abandonner aux seuls grammairiens!
M-C Escalier (Mariechristine)
Identificateur : Mariechristine

Inscrit: 12-2003
Envoyé jeudi 31 mars 2005 - 19h01:   

Je préfère le participe présent, pour son caractère processuel, non statique. Mais c'est vrai que la juxtaposition est gênante, d'autant que je veux rapprocher "triomphant" de "là", et non de "prolifique". En fait, je dois supprimer la virgule qui précède, ce qui fait :

Qui aurait pu croire que d’une telle absence puisse naître un filament de vie ? Elle est là cependant triomphant, prolifique. Là sa reviviscence fore opiniâtrement le manque à son à-pic.

Décidément, je n'arrête pas de modifier mes textes. Dommage qu'ici on ne puisse pas rééditer ses messages.

"La syntaxe est une chose trop précieuse pour l'abandonner aux seuls grammairiens"
Très chouette (mais ne dis pas de mal des grammairiens et de la grammaire, je les aime beaucoup)
Tm (Tm)
Identificateur : Tm

Inscrit: 1-2005
Envoyé vendredi 01 avril 2005 - 8h15:   

C'était une boutade. J'aime beaucoup la grammaire, tout particulièrement la syntaxe.
M-C Escalier (Mariechristine)
Identificateur : Mariechristine

Inscrit: 12-2003
Envoyé samedi 02 avril 2005 - 8h39:   

c'est bien comme ça que je l'avais pris :-)

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