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Auteur Message
M-C Escalier (Mariechristine)
Identificateur : Mariechristine

Inscrit: 12-2003
Envoyé dimanche 27 février 2005 - 14h01:   

Conjuration du chaos

(d'après T. Le Baill : http://www.lebaill.com/Images/terreetmer22.jpg )



Dans le cercle parfait du silence
Sous le soleil gaufré des lampes

La lumière translucide levée de l'intérieur infuse le paysage de l'estampe. Et le relief plein de lui-même va se noyant dans la soie liquide de la quiétude, à peine retenu par un cil fragile d'encre noire.

Dans le cercle parfait du silence
Sous le soleil gaufré des lampes

Un pan de mur rongé de siècles s'ocre encore aux derniers rayons. Le bleu des fresques fredonne alors le cantique de la ville ensevelie et ranimant ses gestes, accorde la mémoire au présent pacifié.

Dans le cercle parfait du silence
Sous le soleil gaufré des lampes

Flottent des souvenirs odorants de goûters pour repousser les monstres du crépuscule. Un dôme de chaleur se referme autour du chocolat fumant. Et l'oeil hagard collé à la vitre ne pourra pas entrer

Dans le cercle parfait du silence.




MC.E
M-C Escalier (Mariechristine)
Identificateur : Mariechristine

Inscrit: 12-2003
Envoyé dimanche 27 février 2005 - 14h03:   

Je regrette de ne pouvoir intervenir plus souvent ici ces derniers jours mais mon ordinateur se fait capricieux et je ménage ses dernières heures d'existence, j'en ai peur
André Carruzzo (Dreas)
Identificateur : Dreas

Inscrit: 1-2005
Envoyé dimanche 27 février 2005 - 21h20:   

Bonsoir Marie- Christine

Ces quelques remarques :
- Sous le soleil GAUFRÉ des lampes : je ne comprends pas bien la présence de ce participe, même si le mot “relief”, plus bas, le rappelle et le clarifie un peu.
- que penses-tu de cette hypallage : dans la soie d’une quiétude liquide ?
- cil fragile : quant à moi, j’enlèverais l’épithète ; le cil est déjà chose fragile, il y a comme une redondance.
- 4ème § : j’enlèverais “encore”, ce qui me permettrait d’enlever “alors” aussi ; je ne comprends pas “ranimant ses gestes”.
- avant-dernier § : au lieu de “pour repousser les monstres du crépuscule”, je dirais, répétant le mot souvenirs : souvenirs qui repoussent l’effroi du crépuscule (Je ne sais pas pourquoi je n’aime pas le mot “pour”, ici, ni le mot “monstres”.) Souvenirs d’enfance ? Une tasse de chocolat chaud, que c’était bon !

Remarques qui ne viennent pas d’un spécialiste en poétique, donc plus que discutables.
M-C Escalier (Mariechristine)
Identificateur : Mariechristine

Inscrit: 12-2003
Envoyé lundi 28 février 2005 - 1h22:   

Bonsoir André. Merci pour tes remarques. Je vais essayer de répondre aux questions.

"le soleil gaufré des lampes" est l'image qui me vient pour exprimer le cercle de lumière tamisée diffusé par une lampe de chevet, "gaufré" pour évoquer l'étoffe de l'abat-jour et les jeux de lumière qu'elle imprime. Pour suggérer par analogie une ambiance feutrée. Et même, l'idée de la gaufre (dessert) n'est pas étrangère dans mon esprit à cette atmosphère cocoonante (?! ortographe).

"dans la soie d'une quiétude liquide" ? Hum, ça ne me parle pas trop. Je trouve la combinaison nom abstrait + adjectif concret ici un peu trop forcée, "intellectuelle".

"cil fragile", oui c'est redondant, tant du point de vue du sens que des sonorités, mais c'est l'effet que je recherche pour allonger ce cil en quelque sorte, même et surtout s'il ne retient qu'à peine.

Dans la 2ème strophe, "encore", "alors", le participe présent sont des marques aspectuelles que j'ai placées là pour indiquer qu'il s'agit d'un instant précis et non d'une description statique. Je veux parler de l'instant où les rayons du soleil couchant éclairent les fresques d'une lumière oblique et les ravivent, d'où l'impression que les scènes peintes reprennent vie, que les personnages reprennent leurs activités quotidiennes. (Je pensais en fait dans cette strophe aux murs et aux fresques de Pompéi).

Pour la dernière strophe, je cherche en effet à recréer un certain climat d'enfance, à l'heure du goûter, avec son odeur rassurante malgré la tombée imminente du jour et les peurs enfantines qu'elle soulève.
Le "pour" que tu n'aimes pas dit explicitement le caractère conjuratoire de la scène, comme l'annoncait le titre.
En fait, les 3 strophes, qui paraîssent peut-être sans aucun lien entre elles malgré le refrain, sont pour moi 3 visages différents d'une sérénité fragile, d'une paix menacée. Je vois les scènes décrites, les images et les lieux comme autant de passes magiques pour se protéger d'un dehors chaotique.
André Carruzzo (Dreas)
Identificateur : Dreas

Inscrit: 1-2005
Envoyé lundi 28 février 2005 - 12h09:   

-OrtHographe : cocoonante ? Je ne sais pas : je n’ai jamais étudié l’anglais.
-"encore"et "alors" : je comprends ton intention, mais, à la relecture, quelque chose comme un malaise subsiste.
-J’admets plus volontiers les autres explications ou explicitations.

Ordinateur, machine délicate. J’en sais quelque chose. J’ai un ami qui est spécialiste en la matière. Heureusement !
M-C Escalier (Mariechristine)
Identificateur : Mariechristine

Inscrit: 12-2003
Envoyé lundi 28 février 2005 - 13h55:   

Tu as raison, moi aussi il y a quelque chose qui me gêne dans cette strophe. Personnellement, je crois plutôt que le problème est du côté du participe présent qui pose un problème de rythme. Je sais que je dois revoir qlq chose par là mais le texte est encore trop frais pour que je puisse en juger par moi-même. Je laisse reposer un peu. Merci de ta lecture attentive
M-C Escalier (Mariechristine)
Identificateur : Mariechristine

Inscrit: 12-2003
Envoyé lundi 28 février 2005 - 13h57:   

oh l'horreur sur "orthographe" ! Et dire que j'ai fait du grec !
Tm (Tm)
Identificateur : Tm

Inscrit: 1-2005
Envoyé lundi 07 mars 2005 - 13h12:   

Accidentelle cacographie...
Pour moi, si l'adverbe "encore" me surprend quelque peu, je ne sens pas la nécessité de l'ôter ou de le remplacer.
L'autre adverbe ne me pose aucun problème. L'atmosphère qui naît de tes vers étant une création toute personnelle, une conséquence peut surgir sans que la cause ne soit explicite.
Bravo pour ces fascinantes "versions" d'une toile qui me paraissait au premier abord bien éloignée de ces visions. Tes explications m'ont permis de mieux saisir la cohérence avec ton poème.
M-C Escalier (Mariechristine)
Identificateur : Mariechristine

Inscrit: 12-2003
Envoyé mercredi 16 mars 2005 - 20h59:   

en fait, je l'ai un peu modifié :



Conjuration du chaos


Eloigner les démons maraudeurs…

Dans le cercle parfait du silence
Sous le soleil gaufré des lampes

Une lumière fluide levée de l'intérieur infuse le paysage de l'estampe. Et le relief plein de ses formes va se noyant dans la quiétude de la soie, à peine retenu par un cil fragile d'encre noire.

Dans le cercle parfait du silence
Sous le soleil gaufré des lampes

Un pan de mur rongé de siècles s'ocre aux derniers rayons. Du bleu des fresques monte alors le murmure d’un cantique ; la ville ensevelie s’éveille. Et ses gestes un à un ranimés réchauffent le présent d’un envers de mémoire.

Dans le cercle parfait du silence
Sous le soleil gaufré des lampes

Flottent des souvenirs odorants de goûters pour repousser les monstres du crépuscule. Un dôme de bien-être se referme autour du chocolat fumant. L’œil hagard collé à la vitre ne pourra pas entrer

Dans le cercle parfait du silence.
André Carruzzo (Dreas)
Identificateur : Dreas

Inscrit: 1-2005
Envoyé jeudi 17 mars 2005 - 11h52:   

Je crois savoir qui sont ces “démons maraudeurs”, quelle sorte d’état intérieur ils représentent. Et le vers donne une dimension supplémentaire à tout le poème.
Les corrections apportées sont judicieuses : “fluide” pour “translucide” annonce “infuser” ; “plein de ses formes” efface l’espèce de connotation désagréable qu’il y avait ; suppression de “liquide” le § l’est déjà suffisamment après “fluide” et “infuse”; …“à peine retenu par un cil (X) d’encre noire”… mais je connais ton explication…
Le 4ème § est maintenant parfait.
“Un dôme de bien-être” : Comme c’est plus enveloppant !
Très beau poème, en vérité.
M-C Escalier (Mariechristine)
Identificateur : Mariechristine

Inscrit: 12-2003
Envoyé jeudi 17 mars 2005 - 20h42:   

merci beaucoup André. Oui, j'ai ressenti le besoin d'ajouter ce vers pour rendre le poème un peu plus explicite. Les "démons maraudeurs" me hantent souvent

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