| Auteur |
Message |
Tm (Tm)
Identificateur : Tm
Inscrit: 1-2005
| | Envoyé vendredi 28 janvier 2005 - 13h36: | |
D'après T. Le Baill, "Terre et mer 11" (toile n°46).
Dent de saphir ôtée
nécessaire la plaie saigne
dessous le jusant découvert
jusqu'à faire pâlir l'horizon
en allée la vague laisse derrière elle
un monde méphitique et perclus
et l'on se croirait là loin de toute beauté
alors qu'elle danse plus que jamais incarnée
au souterrain des souffrances
torride brasier
on y charbonne le vieil ennui des torpeurs
aux jeunes jours désoeuvrés
mais il faut en secret saluer ce courage
le ruissellement des rubis -cycle d'amour- sous la caresse solaire
et sa promesse de fruits floraison d'âmes
être en jetée. |
André Carruzzo (Dreas)
Identificateur : Dreas
Inscrit: 1-2005
| | Envoyé vendredi 28 janvier 2005 - 17h08: | |
TM, Je mets ici ce que j'avais posté ailleurs.
Quelques remarques :
-on suit aisément sur le tableau le parcours que font tes images et tes mots. J’estime que c’est la seule façon de composer un "D’après... ", si l’on veut être fidèle au titre.
- ta fidélité est plus grande que la mienne. Tu extrapoles moins. Je pense avoir trop été "influencé" par certains contenus de la "Matière de Bretagne" et par la Terre Gaste de T.S.Eliot. Le savoir est parfois nuisible au poète.
- nos façons de décrire et d’interpréter le tableau se complètent un peu tout de même. Qu’en penses-tu ? |
Tm (Tm)
Identificateur : Tm
Inscrit: 1-2005
| | Envoyé lundi 31 janvier 2005 - 10h23: | |
Pourquoi ce mea culpa? Nous trimbalons beaucoup de culture dans notre subconscient, véritable bibliothèque alexandrine; il me paraît normal d'en être plus ou moins influencé au moment d'écrire...
J'en sais quelque chose, moi qui fais du symbolisme sans m'en rendre compte!
En revanche, dans "Baroqueux", je m'amuse à faire volontairement du baroque (?) par amour pour ce style.
Je vais te faire un aveu: il m'arrive de plus en plus souvent d'écrire (le dimanche (!), quand je ne dispose pas d'un ordinateur)et de décider ensuite à quelle toile de TLB je vais "rattacher" mon texte! (O hérésie!?)
Néanmoins, j'ai une mémoire visuelle suffisante pour pouvoir composer en restant plongé dans le monde de notre peintre. Le souvenir de ses tableaux est donc présent au moment où j'écris.
En fait, quant au rapport du texte avec la peinture qui est censée l'inspirer, je suis partagé:
par principe et par inclination, je suis partisan d'entretenir un lien étroit avec la toile-prétexte; mais j'admets sans en être choqué qu'on "extravague" autant qu'on veut. C'est alors une sorte de contrat de confiance qui est établi tacitement entre le poète et ses lecteurs: le poème est né du tableau, c'est une clause inattaquable... |
André Carruzzo (Dreas)
Identificateur : Dreas
Inscrit: 1-2005
| | Envoyé lundi 31 janvier 2005 - 12h04: | |
Bonjour à tous.
Le baroque est un peu le contraire du classique. En littérature, celui-ci s’adresse avant tout à l’intellect et propose, pour ce faire, des textes à la signification la plus claire possible. Pour le baroqueux, l’essentiel est l’effet ou les effets qu’un texte peut produire sur l’imagination et/ou sur l’affectivité du lecteur. Une poésie purement classique est à peine concevable aujourd’hui. Elle serait perçue comme sans épaisseur. Donc… utilisons tous les styles et mélangeons-les afin d’alerter toutes les facultés humaines.
Cf. discussion sur “Ferveurs “. Deux hypallages célèbres :
Trahissant la vertu sur un papier coupable (Boileau)
Où tant de marbre est tremblant sur tant d’ombre (Valéry)
“Classique“, le 1er ; malgré le brouillage. “Impressionniste“, le second. (L’impressionnisme est un dérivé du baroque.)
PS. On n’échappe pas à une sorte de pédantisme en discutant de certaines choses. |
Tm (Tm)
Identificateur : Tm
Inscrit: 1-2005
| | Envoyé lundi 31 janvier 2005 - 12h46: | |
Merci, André, pour ces éclaircissements.
Ma qué pédantisme? On se fait plaisir! On n'est pas des cuistres! On est des fans de lettres, c'est tout! |