D’après « Ombre » (No 11) Log Out | Thèmes | Recherche
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Abîmes poétiques : le forum » Vos textes (publication libre) » Archives : octobre 2004 - mars 2005 » D’après « Ombre » (No 11) « précédent Suivant »

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André Carruzzo (Dreas)
Identificateur : Dreas

Inscrit: 1-2005
Envoyé mercredi 19 janvier 2005 - 0h12:   

L’Ombre de l’Aïeule / L’Aïeule de l’Ombre

Qu'elles bavardent enfermées dans leur vaudeville,
les lolitas fines mouches, les rombières décolorées et les androphobes, celles qui ont lu Sartre et les analphabètes, les dames aux camélias, les adeptes de la partouze ou les vierges ulcérées, et toutes les fadasses, petites misères, ivrognesses, soldates.
Que feraient-elles ici où l'on ne minaude ni ne larmoie ni fanfaronne ?
Car les ont tour à tour chassées de la scène,
Iseut qui but à la coupe de la Nuit, la chamane guérisseuse et l’amante ( près du roi, son mari, elle s'absentait de son corps ),
Cassandre, forclose, puits d'incroyables formules,
la fille d'Hécate, heurtée d'éclats noirs,
Hérodiade la putain,
et d'autres vamps féroces.
Puis traînant son cortège d'ombres, de richesses sauvages, surgit l'Aïeule, la maîtresse des substances et des chaos,
la vierge et mère féconde qui sans cesse engendre toute espèce de fils et de filles, et, tout à la fois, les maintient entre ses flancs de jument énorme.
Tm (Tm)
Identificateur : Tm

Inscrit: 1-2005
Envoyé mercredi 19 janvier 2005 - 14h32:   

C'est une évocation réussie mais un tantinet misogyne, si je ne me trompe?
Je ne me rappelle plus ce qu'est une rombière...
Seules trouvent donc grâce à tes yeux Iseut, la chamane et l'amante? (Je n'ai pas compris la parenthèse.)
Je trouve très belle l'image finale, quoique monstrueuse. (Cf. Jérôme Bosch.)
Les tableaux les plus abstraits ont l'avantage de permettre les visions les plus libres.
M-C Escalier (Mariechristine)
Identificateur : Mariechristine

Inscrit: 12-2003
Envoyé mercredi 19 janvier 2005 - 15h24:   

Même impression que TM.
D'un autre côté, ton texte, avec ces grandes figures mythiques et les attributs dont tu les pares, me rappelle la prose envoûtante de Michel Leiris (L'âge d'homme).
André Carruzzo (Dreas)
Identificateur : Dreas

Inscrit: 1-2005
Envoyé mercredi 19 janvier 2005 - 17h22:   

Pas misogyne du tout. L’"Ombre" de Le Baill fut difficile à percer. Si le franchissement avait été facile, je me serais certainement attardé sur des femmes aimables et plus lisses. Mais en dernier lieu, c’est une "Mère archaïque* qui s’est révélée et j’ai eu beaucoup de peine à ne pas considérer les autres femmes comme de plus en plus fades au fur et à mesure que je retournais vers l’extérieur. Le texte initial avait donc commencé par la fin du poème final.

-Rombière : Fam. Femme, généralement d'âge mûr, un peu ridicule et prétentieuse. (Larousse)
-Auprès du roi Marc, Yseut séparait son *âme" (la vraie Yseut) de son corps (la fausse Y.). Le corps restait dans le lit du roi. L’âme allait chez Tristan.
André Carruzzo (Dreas)
Identificateur : Dreas

Inscrit: 1-2005
Envoyé jeudi 20 janvier 2005 - 0h54:   

Complément tardif :
Si les mots « lolita, dames aux camélias, décolorées » etc. existent, c’est qu’ils doivent bien correspondre à des femmes réelles. Aussi ne me viendrait-il jamais à l’esprit de qualifier de misandre une femme qui emploierait les mots « frimeur, brute, bravache, cuistre, gigolo, tartufe etc. » pour désigner ceux qui le sont.
Ou s’agit-il encore et toujours de goûts et couleurs ?
M-C Escalier (Mariechristine)
Identificateur : Mariechristine

Inscrit: 12-2003
Envoyé jeudi 20 janvier 2005 - 13h15:   

oui bien sûr, ça existe mais il existe aussi d'autres mots et des femmes gracieuses, pétillantes, sensuelles, girondes, attentives, généreuses, modestes, etc, etc.
Dans ton texte, ça va toujours dans le même sens négatif, non ? On dirait que seules les femmes "mythiques" ont un aura alors que la femme "ordinaire" est un fléau
André Carruzzo (Dreas)
Identificateur : Dreas

Inscrit: 1-2005
Envoyé jeudi 20 janvier 2005 - 13h29:   

Les gracieuses et les girondes etc. ne sortent pas de l’ombre, ni ne s’y cachent. Elles sont toujours, pour moi, en pleine lumière.
M-C Escalier (Mariechristine)
Identificateur : Mariechristine

Inscrit: 12-2003
Envoyé jeudi 20 janvier 2005 - 13h49:   

Ah d'accord, c'est ça alors qui n'est pas suffisamment perceptible dans ton texte, ta métaphore de l'ombre. D'autant que, pour ce qui me concerne, j'ai du mal à voir les lectrices de Sartre ou les lolitas en femmes de l'ombre.
André Carruzzo (Dreas)
Identificateur : Dreas

Inscrit: 1-2005
Envoyé jeudi 20 janvier 2005 - 14h00:   

C'est parce que tu es une femme.

L'Ombre, c'est ce qui est subliminal, ce qui n'est pas clair, pas éclairé en nous. C'est aussi le titre de la toile de Le Baill. Sa grande Ombre a interpelé la petite mienne. Je lui ai répondu comme j'ai pu.
Tm (Tm)
Identificateur : Tm

Inscrit: 1-2005
Envoyé vendredi 21 janvier 2005 - 13h47:   

Je comprends mieux et apprécie d'autant plus ton poème, après ces commentaires.
Cependant, je reste encore surpris par ton appréciation des lectrices de Sartre!
Non plus une question de goûts zet de couleurs, cette fois, mais peut-être d'idées... Que je respecte.
Dommage, pour Simone, quand même!
André Carruzzo (Dreas)
Identificateur : Dreas

Inscrit: 1-2005
Envoyé vendredi 21 janvier 2005 - 17h01:   

Je pensais aux "beauvoiristes" plutôt qu’à Simone elle-même.

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