Pour éteindre. Log Out | Thèmes | Recherche
Modérateurs | Fiche Personnelle

Abîmes poétiques : le forum » Vos textes (publication libre) » Archives : octobre 2004 - mars 2005 » Pour éteindre. « précédent Suivant »

Auteur Message
Tm (Tm)
Identificateur : Tm

Inscrit: 1-2005
Envoyé mardi 18 janvier 2005 - 16h25:   

D'après Thierry Le Baill: "Lumières" (toile n°30).

On ne peut plus fuir de ce côté-là. La porcelaine des montagnes émaille l'iris d'heures mouillées. Il reste une pente où ne vaque aucune ombre. Le miaulement d'un chat, peut-être.
Qui gît à même la neige?
Il faut lever la tête pour voir tomber de la gueule du ciel la foudre immobile d'une mémoire fraternelle. Un beau visage sanglant à rappeler aveugle aux prisons de la soie. Une statue de gel qui accroche la brume.
C'est peut-être dimanche, peut-être Noël. Des ronronnements chauds. L'âtre est une fontaine morte, au milieu des glaces. On installe un micro-climat précaire.
Musique de vacance. L'amertume bruit sourdement et fouette une routine désoeuvrante. L'océan du vent qui bat sous la peau et le coeur agrippe les cheveux.
Il ne faut pas tomber sur les pistes où se dessinent des fruits trop fiers.
Le jour s'est exilé loin d'ici. L'électricité s'égrène, les mains tendues. On se croit ignoble, dépossédé de ses ailes.
Quand on veut que s'ouvre la frontière, on reste saisi au tourbillon des nimbes qui n'indiquent aucun chemin. On ne peut pas faire demi-tour.
On sort d'une grotte où se perd toute la nuit. Et la seule lumière s'est faite rivière qui s'est faite glacier.
Quand on ouvre les yeux, il faut refermer les volets et l'on voit les têtes hantées par la guerre.
André Carruzzo (Dreas)
Identificateur : Dreas

Inscrit: 1-2005
Envoyé mardi 18 janvier 2005 - 17h33:   

Un peu décousu. Il y a des choses simples et belles auxquelles j’adhère immédiatement, et d’autres trop compliquées qui me fuient. Mais je ne suis pas le pape de la poésie ; ma faillibilité est connue.
Cependant, si tu le désires, je t’énumèrerai les unes et les autres.
Tm (Tm)
Identificateur : Tm

Inscrit: 1-2005
Envoyé mardi 18 janvier 2005 - 17h47:   

Ne fais pas le modeste! Nul n'a la poésie infuse -surtout pas moi!
Oui, j'aurai plaisir à savoir quelles images te plaisent.
D'ici là, à plus, car "mon" ordinateur n'est pas à moi, et l'on me met dehors!
Quelle vie!
André Carruzzo (Dreas)
Identificateur : Dreas

Inscrit: 1-2005
Envoyé mardi 18 janvier 2005 - 18h05:   

Belles :
- Une statue de gel qui accroche la brume.
- L'océan du vent
- au tourbillon des nimbes qui n'indiquent aucun chemin.
- On sort d'une grotte où se perd toute la nuit.
Tm (Tm)
Identificateur : Tm

Inscrit: 1-2005
Envoyé mercredi 19 janvier 2005 - 8h02:   

Moi aussi, je les trouve plus belles que d'autres. Donc, je ne me trompais pas?
J'ai voulu un peu en découdre avec le sonnet et la métrique traditionnelle. D'où le côté décousu!
Merci de tes commentaires, André.
M-C Escalier (Mariechristine)
Identificateur : Mariechristine

Inscrit: 12-2003
Envoyé mercredi 19 janvier 2005 - 15h42:   

Ce que j'aime dans celui-ci, c'est qu'il intègre un point de vue, un regard, qui me permet à moi lecteur d'entrer dans la scène.
Mais il est vrai qu'une fois dans la place on a parfois du mal à comprendre ce que l'on voit. Je suis bien tout ce qui tourne autour de la notion contradictoire de cul de sac battu par les vents ou de "micro-climat précaire". Mais j'ai du mal à percevoir la cohérence avec des images plus violentes : "Un beau visage sanglant à rappeler aveugle", "On se croit ignoble", "les têtes hantées par la guerre".
batman (Baptiste)
Identificateur : Baptiste

Inscrit: 1-2005
Envoyé jeudi 20 janvier 2005 - 18h03:   

j'aime beaucoup la manière dont tu te perds et dont tu perds le lecteur.
D'entrée tu enferme le lecteur " on ne peut plus fuir de ce côté là"
Tout est figé dans ce poème comme dans un étrange torpeur " la porcelaine des montagnes" la foudre immobile" " une statue de gel " une fontaine morte "
du coup dans cet instant T on semble hors du temps emprisonné dans l'infini
on est perdu mais attention "il ne faut pas tomber sur la piste " L'humble connaissance humain sait qu il y a une route dans le voyage poétique mais celle-ci semble interdite, trop dangereux.
Est ce à cause du "visage sanglant, des têtes hantées par la guerre, des prisons de soies"
Ou as tu voulu nous emmner pour que la" foudre immobile de ta mémoire fraternelle " se soit arrété comme choquée pcq elle a découverte ?
quelle est cette piste où se dessinent les fruits trop fiers?
Tm (Tm)
Identificateur : Tm

Inscrit: 1-2005
Envoyé vendredi 21 janvier 2005 - 13h40:   

"L'humble connaissance humaine sait qu'il y a une route dans le voyage poétique mais celle-ci semble interdite": très bien vu, Baptiste!
Ce voyage s'est fait presque à la manière de l'écriture automatique des surréalistes.
C'est pourquoi toutes les images n'apparaissent pas cohérentes. Ou plutôt, la cohérence est subjective et d'ailleurs aléatoire. Les "fruits trop fiers" sont la tentation de se jeter dans les plaisirs du monde alors que le paysage évoqué m'inspirait la défiance. C'est finalement la guerre qui s'est imposée à mon imagination, préparée par l'idée de foudre. Un monde en suspens, comme sous l'occupation allemande. Je me suis un peu vu en "résistant", forcé à l'ascétisme, à la réclusion face à un monde dangereux. Le visage sanglant qui m'est apparu était celui de Jean Moulin.
Ces explications, je l'espère, ne défloreront pas trop le poème. Car le mystère est un ingrédient indispensable, je crois, pour que le lecteur puisse investir ses propres interprétations...

Message:
Identificateur : Information d'envoi:
Cet espace est réservé. Seuls les utilisateurs inscrits et les modérateurs peuvent y écrire des messages.
Mot de passe :
Options: Code HTML non valide dans un message
Activation automatique d'URL dans un message
Envoyer:

Thèmes | Depuis hier | La semaine dernière | Vue d'ensemble | Recherche | Aide - Guide | Crédits programme Administration