Réveil. Log Out | Thèmes | Recherche
Modérateurs | Fiche Personnelle

Abîmes poétiques : le forum » Vos textes (publication libre) » Archives : octobre 2004 - mars 2005 » Réveil. « précédent Suivant »

Auteur Message
Tm (Tm)
Identificateur : Tm

Inscrit: 1-2005
Envoyé lundi 17 janvier 2005 - 12h25:   

On a brisé la gangue qui glaçait la nuit
du chaos naît polyèdre un jour confus de n'être
encor qu'une vapeur soumise à d'inquiétants
horizons éperdus; brut, le monde s'éveille

Les montagnes se figent sous des cieux trop lourds
L'océan bouge -crisse son carcan, velours
Qui ceinture une terre bientôt nue, promise
A d'imminentes pluies nées à flanc de banquise

Et, lugubre d'abord, monte un chant lent et neuf
Au vent qui se fait verbe et ranime avec lui,
Rêve de toute aurore: le désir qui luit

De voir valser la ronde des atomes -oeuf
Offert à l'ignorance du plus haut esprit:
L'homme dialectique, qui construit et détruit.
Tm (Tm)
Identificateur : Tm

Inscrit: 1-2005
Envoyé lundi 17 janvier 2005 - 12h42:   

Pardon! J'oubliais de préciser:

d'après "Et son empreinte" (n°33), huile sur toile de Thierry Le Baill.
M-C Escalier (Mariechristine)
Identificateur : Mariechristine

Inscrit: 12-2003
Envoyé lundi 17 janvier 2005 - 13h20:   

C'est drôle, j'ai aussi retenu la notion de "banquise" de cette toile (le poème est en train de s'écrire en moi).

J'aime beaucoup, vraiment beaucoup ce texte.
Mais pourquoi lui avoir donné la forme d'un sonnet ? ça ne correspond pas du tout selon moi à sa profonde nature lyrique de prose poétique.

Pour me donner pleinement au texte, j'ignore totalement les retours à la ligne qui avec leurs enjambements cassent les images, le rythme sous-jacent et le caractère quasi divinatoire du poème.

Je lis le texte en versets.
André Carruzzo (Dreas)
Identificateur : Dreas

Inscrit: 1-2005
Envoyé lundi 17 janvier 2005 - 16h58:   

C’est bien ça. A chaque réveil, comme à chaque entrée dans la Galerie Le Baill, (il y a, certes, analogie), naît du chaos un jour confus qui prend peu à peu de l’équilibre et de la consistance. (Consistance et stabilité d’un panorama à chaque fois différent d’ailleurs).

"Polyèdre". Ce mot dit-il ici : "où il y a intersection d’un certain nombre de fragments d’espaces" ? Si ta réponse est affirmative, j’adhère. Je souhaiterais une explication dans le cas contraire.
Magnifique : "Au vent qui se fait verbe".
Justesse de la maxime finale.

Le lien avec la toile no 33 ne me paraît pas obligatoire. D’où ton oubli, peut-être. "Réveil" est un réveil, selon moi ; donc selon quelqu’un d’extérieur à toi – il y a des lapalissades que j’aime. Cependant je crois, comme toi, à l’intersubjectivité, qui, vécue par une communauté, ressemble fortement à de l’objectivité, pas celle des scientifiques ( tu l’as dit ailleurs) qui ne nous met d’accord qu’en surface, mais celle qui nous force à admettre qu’il existe des lieux et des chants qui nourrissent notre invisible et non-mesurable intérieur, notre vraie vie enfin.
Tm (Tm)
Identificateur : Tm

Inscrit: 1-2005
Envoyé lundi 17 janvier 2005 - 17h56:   

J'avais songé à intituler cela "genèse", mais le titre était déjà pris.
La banquise m'apparaît assez nettement dans cette toile plus figurative (ou moins abstraite) que les autres (est-ce pourquoi elle est déjà vendue? en tous cas, elle est à la frontière de l'abstrait et du figuratif).
La forme sonnet m'oblige à travailler davantage, elle m'offre des "rails" qui me sécurisent. La forme libre m'effraie parfois, car, plus favorable à l'expression brute, elle demande une intuition sûre...
J'ai beaucoup hésité à réunir les quatre premiers vers en alexandrins. Mis en versets, ils auraient paru plus cohérents syntaxiquement et auraient perdu leur aspect chaotique. Autrement dit, les plier à la forme de l'alexandrin qui ne leur convient pas, n'est-ce pas donner à lire le chaos? En revanche, j'ai supprimé majuscules et rimes parce que le sonnet est encore à l'état latent dans cette strophe inaugurale. Bref, pour rendre compte de l'idée de chaos, il m'a semblé intéressant de rendre évident celui-ci en faisant dissonance entre la forme métrique et la syntaxe. Comment faire mieux percevoir le chaos qu'en suscitant l'idée d'un décalage par rapport à une forme?

Par "Polyèdre", André, je voulais seulement dire la forme brute, purement géométrique, non encore vêtue d'une apparence individualisée. Je n'avais pas pensé précisément à l'idée d'intersection, mais elle s'impose, je crois.
Pourtant, problème: cette idée d'intersection n'impose-t-elle pas une cohérence minimale qui s'oppose à l'idée de chaos (comme négation de toute forme...)?
Décidément, quelle chose difficile à définir et à transcrire que le chaos!

J'espère que mes élucubrations ne vous paraîtront pas trop intello-pédanto-absconses!!!

"Notre vraie vie", comme dit André, (notre réalité première?) est celle dont l'art exprime le mieux la grâce, je crois.

PS.En effet, mon oubli est révélateur et vous donne raison à tous deux, Marie-Christine et André!
M-C Escalier (Mariechristine)
Identificateur : Mariechristine

Inscrit: 12-2003
Envoyé mardi 18 janvier 2005 - 11h23:   

Pour moi, le sonnet avec enjambement en plein milieu d'un groupe syntaxique s'apparente au style symboliste, mallarméen. Il m'évoque donc plutôt une certaine préciosité que le chaos
Tm (Tm)
Identificateur : Tm

Inscrit: 1-2005
Envoyé mardi 18 janvier 2005 - 14h58:   

On a brisé la gangue qui glaçait la nuit du chaos
naît polyèdre un jour confus de n'être encore qu'une vapeur soumise à d'inquiétants horizons éperdus
brut le monde s'éveille
les montagnes se figent sous des cieux trop lourds
l'océan bouge -crisse son carcan, velours qui ceinture une terre bientôt nue, promise à d'imminentes pluies nées à flanc de banquise
et, lugubre d'abord, monte un chant lent et neuf au vent qui se fait verbe et ranime avec lui, rêve de toute aurore
le désir qui luit de voir valser la ronde des atomes
oeuf offert à l'ignorance du plus haut esprit: l'homme dialectique, qui construit et détruit.

Est-ce mieux, Marie-Christine? Si c'est ton avis, je le copierai à titre de seconde version sur ton site.
M-C Escalier (Mariechristine)
Identificateur : Mariechristine

Inscrit: 12-2003
Envoyé mercredi 19 janvier 2005 - 16h16:   

Oui j'aime mieux, c'est certain. Cela dit, j'aurais découpé la strophe en plusieurs. Là, c'est un peu dense. Et mis quelques majuscules.

Cependant, à toi de voir la version que tu préfères, ou demande l'avis des autres. Le mien ne vaut que pour 1.

Je préfère que tu choisisses une version (celle-là, la précédente ou encore une troisième) mais que tu n'en postes qu'une seule sur mon forum. Ce serait un peu bizarre quand même qu'il y ait 2 fois le même poème dans des dispositions différentes.

(si modifications il y a à faire sur mon forum, tu me maile la version retenue).
batman (Baptiste)
Identificateur : Baptiste

Inscrit: 1-2005
Envoyé jeudi 20 janvier 2005 - 18h19:   

je suis d 'accord avec marie christinne
le sonnet va pas trop a ton style
ca enferme beaucoup trop ton texte
le chaos des images a besion de liberté pour mieux nous imprégner
ceci dit c très beau
André Carruzzo (Dreas)
Identificateur : Dreas

Inscrit: 1-2005
Envoyé jeudi 20 janvier 2005 - 20h43:   

D'accord aussi, avec M-C et batman. La forme est nettement plus adaptée à ce surprenant kaléidoscope. "Polyèdre" va bien ici. Il y a des polyèdres chaotiques; il suffit que chacun des espaces qui interfèrent ait une surface différente des voisines.
Tm (Tm)
Identificateur : Tm

Inscrit: 1-2005
Envoyé vendredi 21 janvier 2005 - 13h15:   

Merci de vos remarques.
Je vais donc réécrire ce poème.

Message:
Identificateur : Information d'envoi:
Cet espace est réservé. Seuls les utilisateurs inscrits et les modérateurs peuvent y écrire des messages.
Mot de passe :
Options: Code HTML non valide dans un message
Activation automatique d'URL dans un message
Envoyer:

Thèmes | Depuis hier | La semaine dernière | Vue d'ensemble | Recherche | Aide - Guide | Crédits programme Administration