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Tm (Tm)
Identificateur : Tm
Inscrit: 1-2005
| Envoyé mercredi 12 janvier 2005 - 14h57: | |
D'après "Rai jaune" (toile n°34) de Thierry Le Bail. On a repeint la coque en nuit profonde et bleue Silence sur les flots, voilà que s'illumine Un hublot. Qui donc veille? S'esquisse la mine De mon capitaine. "Ho!" La voix tremble et m'émeut Qui vient de nulle part et de partout. Mémoire, Que me susurres-tu? C'est l'heure pancaliste Où des rêves heureux on établit la liste Au souvenir fumeux des campagnes de gloire. Qui trinque à la lune -Arlequin qui soupire Tout près de se noyer dans la gnôle des rires? Qui se déchaîne en vain sous la nue onirique? Sur la toile vitrail, une invisible main Exhibe la pépite, gerbe sufurique Qui fusera demain sur quelqu'un des destins. |
André Carruzzo (Dreas)
Identificateur : Dreas
Inscrit: 1-2005
| Envoyé mercredi 12 janvier 2005 - 19h59: | |
J’aime : -L’image du hublot qui s’illumine illumine simultanément la toile. -Belle métaphore : Voix du capitaine = voix de la mémoire -vers 8 : la gloire est fumée, en effet -Idem pour « la toile vitrail », belle trouvaille, en accord avec la luminosité du tableau J’aime moins : -gnôle des rires. Eau-de-vie, en revanche, serait bien. Mais il faut 12 syllabes…. -Gerbe sulfurique (attention : il manque le « l »). L’épithète ne me convient pas. Il y aurait « explosive », mais il manquerait une syllabe au vers. Je ne comprends pas : « pancaliste » ?! mot inconnu de moi. A moins que ne tu fasses allusion aux 2 mots grecs « pan » et « kalos », ce qui voudrait dire : « tout beau ». Donc « pancaliste » : qui suggère que « tout est beau ». Réponse, stp. |
Tm (Tm)
Identificateur : Tm
Inscrit: 1-2005
| Envoyé jeudi 13 janvier 2005 - 8h57: | |
Bonjour, André! Merci pour tes remarques, que je viens de découvrir ce matin. "Pancaliste" fait allusion à une doctrine esthétique qui prône que tout doit être considéré sous l'aspect du beau. L'étymologie que tu suggères est la bonne. Pardon pour "sulfurilque" (?). Le souffre étant jaune, je ne renie pas le mot, qui évoque, par allusion à un élément chimique, la matière brute qui compose le tableau. J'ai choisi "gnôle" parce que les capitaines sont réputés être de sacrés soiffards! Le registre familier introduit une pointe de réalisme. C'est aussi une allusion à l'ivresse bacchique qui se "déchaîne" (v.13). Mon capitaine, est-ce une figure du destin? Alors il est forcément ambigu: rassurant et menaçant, comme le rai jaune de Thierry L.B. L'ivresse amène le meilleur et le pire. (As-tu remarqué sur le tableau cette espèce d'ombre dense bleu nuit très inquiétante qui enserre le rai à la taille, si je puis dire?) Je t'avoue que je préfère mes tercets à mes quatrains, trop anecdotiques à mon goût. Je ne comprends pas ce que tu veux dire par "la gloire est fumée, en effet". Dans mon esprit il s'agissait de rendre douteuse la gloire de l'aventurier des mers (les capitaines sont des vantards) tout en jouant sur le sens iconographique de "gloire" (le Christ en gloire, idée d'auréole, d'aura, de nimbe sacré...). Que penses-tu de mes divagations? |
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