4juin2011 (4juin2011)
Identificateur : 4juin2011
Inscrit: 5-2011
| | Envoyé samedi 04 juin 2011 - 22h40: | |
La cité de Calvin, des amis et un crumble tomates-poivrons-paremesan à faire sourire le plus paraplégique des zygomatiques. Il est 2 heures du matin et nous sommes le 4 juin 2011 ; temps pour moi de rentrer me coucher dans mon Nord vaudois. Avant de rejoindre mon lit, je fais un tour sur Facebook et diffuse un lien Youtube : Andreya Triana (« Far closer » ) – une artiste, compositeur, interprète à l’univers qui me séduit, chaud, sensuel, nostaligique.
9 heures, le soleil me tire de mes songes. Il réchauffe déjà l’entier de l’appartement. Cette année, le printemps a tout simplement un goût estival.
Mon premier réflexe est d’envoyer un SMS pour confirmer ma présence aux Interclubs de tennis jeunes seniors (voilà déjà près de 8 ans que je suis « jeune senior »… effrayant pour la presque quadra que je suis). Juste le temps de remettre mes yeux à l’endroit.
Avant de sauter hors du lit, je prends le « Philosophe nu » d’Alexandre Jollien, une de mes lectures du moment. Mes interrogations incessantes font que je me sens parfois proche de la folie. A mon soulagement, en le lisant, je constate que nous sommes au moins deux dans ce cas.
Je délaisse les mots pour me préparer mon petit déjeuner : un Earl grey sélectionné par le Palais des thés, un toast à la confiture fraise – faite maison et importée directement du Valais – et des rebibes de fromage d’Etivaz âgé de 3 ans. Le tout accompagné de la presse du jour. Elle m’apprend que Federer a battu Djokovic, en demi-finale de Roland-Garros, dans un match d’anthologie. Sans m’attarder sur les articles consacrés aux troubles dans les pays d’Afrique du Nord et du Moyen-Orient ou portant sur la bactérie tueuse Ech 0104 :h4, je zappe les pages pour lire le « Samedi culturel » du Temps. Cette semaine, il a été conçu avec Isabelle Huppert… j’aime Isabelle Huppert. Parmi les considérations sur son métier, une petite phrase, somme toute assez banale, retient mon attention : « c’est parce que le shéma est très fort que l’on peut s’en libérer ». Moi, qui me sens souvent écrasée, dominée par les cadres, qui recherche constamment un sentiment de liberté, cette phrase m’interpelle. Il y a de l’espoir - c’est possible d’être libre, d’être soi – et des conditions à la réalisatoin de cette aspiration – il faut avoir conscience du cadre. Et puis, ça me ramène aussi à mon rôle de maman, à la manière d’éduquer mes enfants.
Pour être à l’heure, j’accélère le mouvement, allume mon ordinateur et choisis une liste de lecture diffusant de la musique à laquelle mes pieds ne résistent pas : c’est Nina Zilli. De la corde à sauter, des pompes et ma jupette… me voilà prête pour aller courir après la petite balle jaune.
Il fait un 25° étouffant, l’air est humide et les rayons me font rougir. L’équipe adverse vient de Morgins. La journée sera faste pour moi, deux victoires, une en simple (6 :0 – 6 :0) et une en double (6 :0 – 6 :0). Malgré cela, nous avons perdu la rencontre et, l’année prochaine, nous évoluerons en 3ème ligue. Après cet après-midi sportive et un repas partagé, j’ai besoin de solitude. Je pars la première, il est 20 heures. Je ne veux pas manquer les dernières heures de soleil et prend la voiture pour aller au bord du lac, près de Grandson. J’apprécie de me promener le long de ces rives qui contrairement à celle du lac Léman sont restées assez sauvages. Je ne croise personne, si ce n’est le chant des oiseaux, le vent, les canards et les moustiques. Je regrette de ne pas avoir de dons artistiques pour pouvoir montrer ce que ces paysages baignés d’une lumonisité tourmentée me procurent comme émotion… une communion. Le lac, presque huileux, se met soudainement à moutonner. Ce soir, il y aura de l’orage. Je reprends mes pensées, mes paupières et vais coucher mes artères. |