| Auteur |
Message |
marc (Marc)
Identificateur : Marc
Inscrit: 8-2001
| | Envoyé mardi 05 juin 2007 - 1h30: | |
Ce matin, la radio m'a réveillé à 7h30. Réglée sur RSR1, radio officielle normale, un journal du matin normal,
avec son lot de catastrophes normales, d'embouteillages et de politiciens qui n'arrivent pas à vendre autre chose
que le contraire de l'autre. Je vis à Lausanne et la météo annonce déjà des chaleurs "supérieures à la norme".
Le lit que je quitte mesure 1m60, il est en bois africain. Les tables de nuit viennent de chez IKEA, l'infernal géant du meuble suédois,
la lampe aussi. Le radio-réveil-lecteur-de-cd est une agréable folie, une petite Tivoli au son parfait qui adoucit mes réveils depuis peu.
Vivant sur une rue bruyante, le soleil pénètre déjà par la fenêtre de ma chambre. Un œil sur la route,
les pendulaires de 7h45 font la queue pour entrer en ville. Malgré les nombreuses et fréquentes incitations
à utiliser les transports publics, la file, comme tous les jours, s'étend, s'étire, s'allonge.
Je suis frappé par le nombre de voitures qui n'ont pour seul occupant que le chauffeur.
L'essence qui a récemment augmenté vaut 1fr80 (1.09 €) le litre. La rumeur dit que les chinois en consomment
beaucoup et qu'il n'y en a plus assez pour tout le monde. Je reste sceptique sur ce point et convaincu
que la hausse profite à d'autres.
La machine à café est chaude, et la plante sur le rebord de la fenêtre, une variété de marguerite tardive à fleurs bordeaux,
est en train de mourir victime d'une attaque de grosses larves blanches à l'identification difficile et rebutante.
Fromage blanc sur pain de seigle aux noix sec, l'épicerie italienne du coin de la rue qui vendait du pain le lundi
(jour de fermeture de la boulangerie) a fermé hier définitivement. Les patrons reprennent une pizzeria.
Pas d'e-mail ce matin, ce qui est assez surprenant dans le flot de pourriels de ces derniers jours.
Pour une fois, l'agenda est relativement dégagé ce matin. le diabète que l'on m'a diagnostiqué en janvier,
un type II, se traite en partie par le mouvement et Lausanne est une ville en pente
(elle le sera probablement encore dans 50 ans). je chausse mes baskets pour traverser la ville
et descendre chez le pêcheur. Lausanne est au bord du lac léman (on espère qu'il sera encore là dans 50 ans).
Premières sirènes du jour, une voiture de police passe en trombe. Depuis quelques temps elles me paraissent
plus puissantes et plus fréquentes. Revenant de Montréal, le contraste est saisissant.
Y aurait-il plus de criminels chez nous ?
Autre signe des temps, l'apparition à côté du policier que l'on connaît avec son uniforme et ses décorations,
d'une nouvelle race de policiers aux cheveux ras, vêtus des combinaisons noires, d'inquiétants relents de ninjas.
Accroche d'un journal gratuit : "l'amour tue les platanes". Invasion de presse gratuite, deux quotidiens se partagent
le pavé. Articles courts, faits chocs et peu développés. Culture SMS (texto). A l'arrêt de bus, tout le monde en a un ou deux
dans la main, tout le monde lit.
Relevé ce jour aussi dans la presse, une tournante de VIH, avec des fous qui injectent à d'autres, après les avoir endormis,
le virus du sida, et la mention d'une émission de téléréalité hollandaise dans laquelle un faux mort potentiel choisi parmi
d'autres morts potentiels le récepteur de son rein sain.
Premier lundi du mois, pour une partie de l'agglomération, l'occasion de sortir sur le trottoir les dénommés "déchets encombrants".
Rituel mensuel du tas, dont la taille est parfois assez stupéfiante. Matelas, armoires, carcasses d'ordinateurs, tout s'entasse,
au point que l'on se demande où étaient stockés tous ces objets. Relevé en passant, les visiteurs d'autres quartiers,
ceux du "premier jeudi", qui viennent discrètement déposer eux aussi leur objets.
De l'autre côté, avec camionnettes, poussettes et petits chariots, ceux pour qui ces déchets encombrants présentent encore un intérêt,
et qui en groupes organisés sillonnent les rues avant le camion officiel.
Bord du lac, le pêcheur est là. Son inquiétude face à un projet de dégustation comparée, les clients feront-ils la
différence entre un poisson d'élevage et un poisson sauvage ? Quelques filets de féra frais du jour. Dans une caisse
deux grosses brèmes, dans le filet un petit brochet.
En remontant, aux abords d'un petit centre commercial, un groupe d'individus passablement avinés
profite du soleil et d'un dépôt de bières bon marché. Ils font partie de ce nouveau décor urbain et ont élu domicile ici.
Le vigile protégeant le centre commercial négocie.
Marché thaï, ciboulette, basilic thaï, citrons et pousses de soja. Plus loin la supérette. Ici les pommes
de terre, un produit théoriquement adapté à nos latitudes est importé d'Israël...
Midi, il arrive. Un ami est mort ce matin d'un arrêt cardiaque. Nous partageons un verre de rouge avant de passer
à table. Nos fils respectifs, adolescents, nous jouent des scénarios identiques. C'est bon de le découvrir et d'en rire.
Dans l'après-midi, le travail reprend. La promenade matinale agit. L'ensemble est plus calme, plus posé. Plus tard, ailleurs,
le vendeur d'ordinateurs, indien, dans sa boutique ou fleurent bon les odeurs de curry et de cuisine.
18h41 Le ministre de l'immigration français demande plus d'arrestations et plus d'expulsions.
Les choses ne traînent pas dans l'hexagone. Le changement prôné par le candidat UMP est à l'œuvre
Début de soirée, les marguerites, les larves, la terre et le romarin mourant sont partis à la poubelle,
ils cèdent la place à des graines de fleurs et de basilic.
23h20, il fait encore 18 degrés, le téléphone sonne, elle ne peut plus se connecter sur internet...
junior a mal au ventre et ce 4 juin tire à sa fin.
_____________ |
Sabine (Sabine)
Identificateur : Sabine
Inscrit: 10-2003
| | Envoyé mercredi 06 juin 2007 - 0h35: | |
Argh ... j'ai trouvé un pessimiste à la hauteur de mes sombres heures, il semble ? |
(Intervenant non inscrit)
| | Envoyé mercredi 06 juin 2007 - 19h14: | |
Quand les heures compte les faits, en effet, elles ne sont pas gaies.
(Message édité par admin le juin 09, 2007) |
|