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Abîmes poétiques : le forum » le 4 juin » 2007 » Grand ouest parisien, France, TM « précédent Suivant »

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Tm (Tm)
Identificateur : Tm

Inscrit: 1-2005
Envoyé lundi 04 juin 2007 - 22h39:   

Hein???
J'ai rêvé Beethoven et heurté la tête de ma voisine...
Non. Le lit ronfle, ça va.
Ca devait être le piano de Beethoven. Où est la radio? Pas moyen de faire bouillir France Musiques, parce que la tasse est dans le café qui ne s'allume pas, peu importe, j'ai pas le temps - la douche.

C'est étonnant le nombre de gestes qui s'accomplissent tout seuls le matin, au risque d'un accident. Et ça se bouscule sur une bonne partie de la planète à cette heure matutinale.

A moi, Comte, un mot: épopée.
Hé?

Je pense à cette masse de citoyens sarkozystes qui-se-lèvent-tôt et qui dorment tout debout devant un comptoir ou une machine à café.
Qui les met en route le matin, ces machines? D'autres machines, programmées, huilées à grandes goulées de caféine et injectées de nicotine.

-'Jour, M'dame, je voudrais mon petit paquet de poison quotidien, sivouplaît, merci, au revoir.

Alors qu'il faudrait ouvrir la journée par une méditation universelle, dis-je au pilote automatique qui ne m'écoute que d'une oreille.
T'imagines Sarkozy méditer, toi? Même le matin? Tu vois, c'est sans espoir!

Quelque chose comme un signal d'alarme clignote dans ma tête, aléatoire: attention aux animaux qui traversent - laisse filer les tarés du volant.

Et ce mot qui m'effleure à nouveau l'esprit: épopée...

Pourquoi pas plutôt la Poppée de Monteverdi?
Ou la pépée, là, sur le panneau putricitaire?
'Ttention: le pépé qui traverse - dou-ou-cement le pied!

Où en étais-je?
Ah oui: "bonjour, ça va".x = tête au carré.

Fin de l'année scolaire
On ne croise plus ses collègues, absorbés par un long sommeil: ils surveillent. Des têtes de potaches qui se penchent, lourdes, sur des feuilles quadrillées, dans des salles surchauffées. Taulards de quelques heures dont le but est d'obtenir leur passeport pour... faire comme moi: se jeter hors du lit à des heures indues, ingurgiter du café, etc.
On croise encore quelques élèves. Quelques uns qu'on maudit un instant parce qu'on ne les attendait plus et qu'on croyait se libérer pour autre chose -mais bon, on y va, l'exam' se profile...
Euh... On dirait pas. Grand sommeil dans la salle. S'en foutent de Corneille! 'Les fait bâiller!
Il n'y a que moi qui ne dors pas, alors?
L'un d'eux, pourtant: -C'est quoi encore, l'épopée, m'sieur?

Midi. Manger. Cantine.
Plateau. Pousse-toi. Frites.
-Tu veux Le Cid?
-Ah ah! Non, le cidre, s'il te plaît.
-Pas vu Roland Garros?
-Pourquoi, il s'est perdu?
Caféclope, clopecafé.

Une demi-journée déjà.
Eh! T'as vu passer une épopée, toi?

"En Espagne, à cette heure, dame! ils font la sieste!" disait mon grand-père. Les veinards! J'en connais dont le slogan aurait été hué là-bas. Ola!

13 heures.
J'ai montre en main une heure quarante de liberté. Cela ne suffit pas pour accomplir une épopée. Bon. Si je rentre chez moi, j'ai le temps de faire un peu de ménage. Eh, les acariens! vous faites les vilains et moi je serais le héros, va?

Voici qu'il chevauchait, turbulente machine,
L'aspirateur magique: ils tombaient mille et un,
Les monstres du tapis! Mille et un, ces païens,
Croyant surseoir au suçoir...


Zut! j'ai loupé l'hémistiche.

Après-midi déjà bien entamée.
Je me demande si je ne vais pas suivre l'exemple de Marc: un grand blanc et puis: "J'éteins"!
Valéry, Paul: "Otez toute chose que j'y vois."
Peut-être le noir est-il plus propice aux épopées...

16 heures. Conseil. Je suis rapporteur et je balance. La classe de Seconde Machin. J'ai horreur d'être là à parler tout en m'écoutant parler, écoutant les autres m'écouter mégoter des croûtons pour coter à bon compte les cocos mécontents qu'on a côtoyés toute l'année et qui se secouent les côtes...
Couic!
Une comédie, oui! D'épopée point!

Je sens que je vais faire une grosse, grosse ellipse: vacance!






Je remonte le drap sur mon nez.
Non, j'ai beau chercher, pas vu d'épopée ce jour d'hui!

A une heure du matin, je rallume la lampe en catastrophe:
-Les détails! J'ai pas fait attention aux détails qui font la nuance, là, tu sais, les petites choses qui font la saveur et tout ça...
Ca remue à côté de moi:
-Tais-toi, on est le 5, c'est trop tard!

Ben! c'est pour me rendormir que ça va être épique!
Tm (Tm)
Identificateur : Tm

Inscrit: 1-2005
Envoyé lundi 04 juin 2007 - 22h44:   

Errat.: "Otez ('tcétéra) que j'y voiE"
Sabine (Sabine)
Identificateur : Sabine

Inscrit: 10-2003
Envoyé mercredi 06 juin 2007 - 0h25:   

Je suppose que comme pour tout le monde, si la date était autre que le 4 juin, le heu ... récit ... ( voire même le moment de la rédaction dudit récit ) aurait été autre ?
Ouais ... c'est ça le talent !!! ;o)
(Intervenant non inscrit)
Envoyé mercredi 06 juin 2007 - 19h35:   

Un écrit d'esthète qui esthétise... tout à fait plaisant à lire

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