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Tm (Tm)
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Inscrit: 1-2005
Envoyé vendredi 18 mars 2005 - 13h21:   

"Le soir tombait...
Il tombait bien, d'ailleurs, et juste à pic pour remplacer le jour, dont le rapide déclin laissait à penser qu'il ne passerait pas la nuit."

Pierre Dac, "Du côté d'ailleurs" (Julliard, 1967)
André Carruzzo (Dreas)
Identificateur : Dreas

Inscrit: 1-2005
Envoyé vendredi 18 mars 2005 - 15h38:   

- Crépuscule du roman ?
- Sa nuit est venue, pour moi, depuis longtemps. Le dernier roman que j’ai lu jusqu’au bout et sans sauter de pages fut “Cent ans de solitude” de García Márquez – il y a trente ans ou plus.
Tm (Tm)
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Inscrit: 1-2005
Envoyé samedi 19 mars 2005 - 10h30:   

Le genre, il est vrai, a du mal à se renouveler, malgré le Nouveau Roman, mode contestataire à mon goût trop soucieuse de "mathématique narratologique".
Mais alors, quels genres de livres lis-tu?
André Carruzzo (Dreas)
Identificateur : Dreas

Inscrit: 1-2005
Envoyé samedi 19 mars 2005 - 12h02:   

Actuellement, incité à le faire par le livre de P. Citati, je relis l’Odyssée – avec délectation. Sinon, depuis 5 ou 6 ans, je relis “mes” classiques : Platon, Plotin, Proclus, les néo-platoniciens en général, Jean Scot (l’Erigène), Maître Eckhart, Ibn ´Arabî, Dante, Hölderlin. J’essaie aussi de comprendre l’œuvre (révolutionnaire pour le christianisme) de Michel Henry, philosophe français récemment disparu. Ai beaucoup lu de poésie moderne (Du Bouchet, Michel Deguy, … ) auparavant. Ai également été un fan de Georges Dumézil.

Et toi ?
Tm (Tm)
Identificateur : Tm

Inscrit: 1-2005
Envoyé samedi 19 mars 2005 - 12h45:   

Eh bien moi aussi, je relis mes classiques et j'en découvre d'autres, tant l'étendue de la littérature française et francophone est vaste!
Avec des frustrations: l'oeuvre de Saint-Amant, par exemple, ne se trouve plus guère qu'en bibliothèque. Eclectique, je tombe parfois sur des raretés ou des bizarreries qui en valent la peine, comme la parodie de P. Dac (cf. supra).
Un détour par la musique, volontiers (Sibelius a enfin trouvé un biographe digne de ce nom: Marc Vignal) ou par la philosophie (michel Onfray, Marcel Conche, mais celui-ci m'a refroidi en plaidant pour le clonage), voire les sciences (Hawkings)...
Je suis un lecteur scrupuleux et donc lent (d'esprit?). Il me faudrait plusieurs vies pour m'assurer de tout lire -si tant est que ce soit possible!

Je retiens ta mention de Michel Henry, tiens! Voilà qui m'intéresse... Reste à caser cette lecture dans mon emploi du temps, quelque peu bousculé, ce trimestre. (Et pourtant, je passe du temps -trop, me dit-on- devant l'écran: c'est la quadrature du cercle!)
Tm (Tm)
Identificateur : Tm

Inscrit: 1-2005
Envoyé samedi 19 mars 2005 - 12h49:   

...française, francophone et autre...
L'Odyssée, quel délice! Mais je ne m'y retrouve plus dans le texte original: qu'il est loin, mon grec!
André Carruzzo (Dreas)
Identificateur : Dreas

Inscrit: 1-2005
Envoyé samedi 19 mars 2005 - 12h59:   

Le vocabulaire de Michel Henry, sa terminologie, peut rebuter au premier abord. C’est un phénoménologue. Mais quand on s’y est mis, c’est assez fascinant. Il a aussi écrit un ou deux romans – que je n’ai pas lus ! “L’Essence de la manifestation”, “C’est moi la Vérité”, “Incarnation, une philosophie de la chair” et “ ”Paroles du Christ” sont, pour moi, de tout grands livres.
André Carruzzo (Dreas)
Identificateur : Dreas

Inscrit: 1-2005
Envoyé samedi 19 mars 2005 - 13h21:   

Il y a des traductions juxtalinéaires, je les emploie. (Ed. Les Belles-Lettres)
Nicole (Nicole)
Identificateur : Nicole

Inscrit: 7-2001
Envoyé samedi 19 mars 2005 - 21h43:   

On édite de plus en plus certes, via la Toile également.
On s’y perd dans ce big bazar littéraire.
Il était tout de même différent d’être édité il y a quelques siècles.
Les classiques, valeur de références, pour la beauté du verbe, la plongée historique, les sentiments, les émotions, les pensées.
Points d’ancrage.
Hors pédantisme.
La poésie, Pessoa, Pavese, Lorca, Eluard…..etc, etc, s’y ruer, s’y laisser porter comme face à un paysage enchanteur. Belles mélopées, tant pis si je ne sais pas ce que je lis ou ne le comprend pas. Je suis fille de logos et aime à me laisser bercer par les mots.
La philo, les stoïciens, pour moi, tout en aimant me balader dans les siècles parmi les plus grands.
Le livre fétiche, qu’on relit, sans se lasser (resservez-moi un peu de Breton, Nadja, je ne m’en lasse pas).
L’effroi chez le libraire, lorsque les doigts suivent les rayons, et s'étourdissent du vertige, sans prétention issu de l’impression d’avoir tout vu, tout entendu, tout lu.
Faire fi de l’influence des critiques (penser que celui qui écrit donne le meilleur de lui et aimer ce meilleur de lui).
Lire les succès pour situer sociologiquement cet engouement suscité par un marketing bien dosé.
Comprendre, par exemple, le succès d’Anna Gavalda, son « je voudrais que qqcn m’attende quelque part ».
Ecriture simple, dans le vent du siècle.
Un bijou imagé du quotidien, un vrai jour de printemps qui nous met de bonne humeur et nous fait rire pour un rien.

Le bonheur de pouvoir puiser, dénicher, chercher, écrivains d’ici, là, ou ailleurs.
Et là, soudain, la perle, la découverte, l’inconnu(e), le nom qui dit moins que rien.
Un russe, pour moi, un beau jour, et depuis, je me gave de littérature russe, Axionov, Wiazemsky, Chalamov, Doubrosvky, etc, etc.

Saisir l’âme russe, son fatalisme, son humour noir qui sont toujours à la limite du romantisme. J'y suis allée, en Russie, pour mieux saisir encore. Et mieux aimer lire encore.
Partir littérairement du côté de la Corée, de la Chine, de la Hongrie, poser le pied sur les lettres africaines. Et j’en passe.
Murakami, Kawabati (le Lac), le formidable Thomas Sanchez (le jour des abeilles), von Horvathz, Ramon Sender, etc, etc.
S’embarquer pour un tour du monde intemporel.
Cette curiosité insatiable, de ma part, d’aller à la rencontre de l’univers d’autrui, au travers des mots muets couchés sur une page. Fascination.
Les livres m’apprennent tout autant que la vie réelle. Pas d'artefact.
Ces mots échos, silencieux me métamorphosant. L’indicible enfin dicible.
Lire, c’est un peu comme l’amour, peut-être.
On fait une expérience, on la sublime, la cristallise.
On recherche inlassablement cette sensation, cette jouissance, cet accord parfait, ce mouvement.
Oui, sans doute, comme l’amour.
Si on n’est pas disponible à aimer, on n’aime pas.
Le crépuscule des romans où le crépuscule en soi ?
Nicole (Nicole)
Identificateur : Nicole

Inscrit: 7-2001
Envoyé samedi 19 mars 2005 - 21h45:   

On édite de plus en plus certes, via la Toile également.
On s’y perd dans ce big bazar littéraire.
Il était tout de même différent d’être édité il y a quelques siècles.
Les classiques, valeur de références, pour la beauté du verbe, la plongée historique, les sentiments, les émotions, les pensées.
Points d’ancrage.
Hors pédantisme.
La poésie, Pessoa, Pavese, Lorca, Eluard…..etc, etc, s’y ruer, s’y laisser porter comme face à un paysage enchanteur. Belles mélopées, tant pis si je ne sais pas ce que je lis ou ne le comprend pas. Je suis fille de logos et aime à me laisser bercer par les mots.
La philo, les stoïciens, pour moi, tout en aimant me balader dans les siècles parmi les plus grands.
Le livre fétiche, qu’on relit, sans se lasser (resservez-moi un peu de Breton, Nadja, je ne m’en lasse pas).
L’effroi chez le libraire, lorsque les doigts suivent les rayons, et s'étourdissent du vertige, sans prétention issu de l’impression d’avoir tout vu, tout entendu, tout lu.
Faire fi de l’influence des critiques (penser que celui qui écrit donne le meilleur de lui et aimer ce meilleur de lui).
Lire les succès pour situer sociologiquement cet engouement suscité par un marketing bien dosé.
Comprendre, par exemple, le succès d’Anna Gavalda, son « je voudrais que qqcn m’attende quelque part ».
Ecriture simple, dans le vent du siècle.
Un bijou imagé du quotidien, un vrai jour de printemps qui nous met de bonne humeur et nous fait rire pour un rien.

Le bonheur de pouvoir puiser, dénicher, chercher, écrivains d’ici, là, ou ailleurs.
Et là, soudain, la perle, la découverte, l’inconnu(e), le nom qui dit moins que rien.
Un russe, pour moi, un beau jour, et depuis, je me gave de littérature russe, Axionov, Wiazemsky, Chalamov, Doubrosvky, etc, etc.

Saisir l’âme russe, son fatalisme, son humour noir qui sont toujours à la limite du romantisme. J'y suis allée, en Russie, pour mieux saisir encore. Et mieux aimer lire encore.
Partir littérairement du côté de la Corée, de la Chine, de la Hongrie, poser le pied sur les lettres africaines. Et j’en passe.
Murakami, Kawabati (le Lac), le formidable Thomas Sanchez (le jour des abeilles), von Horvathz, Ramon Sender, etc, etc.
S’embarquer pour un tour du monde intemporel.
Cette curiosité insatiable, de ma part, d’aller à la rencontre de l’univers d’autrui, au travers des mots muets couchés sur une page. Fascination.
Les livres m’apprennent tout autant que la vie réelle. Pas d'artefact.
Ces mots échos, silencieux me métamorphosant. L’indicible enfin dicible.
Lire, c’est un peu comme l’amour, peut-être.
On fait une expérience, on la sublime, la cristallise.
On recherche inlassablement cette sensation, cette jouissance, cet accord parfait, ce mouvement.
Oui, sans doute, comme l’amour.
Si on n’est pas disponible à aimer, on n’aime pas.
Le crépuscule des romans ou le crépuscule en soi ?
Axel (Axel)
Identificateur : Axel

Inscrit: 12-2004
Envoyé samedi 19 mars 2005 - 23h30:   

Je lis peu de romans et préfère le théatre, la poésie.
Cependant il y a un roman qui m'a touché comme aucun poème et aucune pièce : Les frères Karamazov (pas très récent, il est vrai :-).
Le Lac de Kawabata est un livre que j'ai beaucoup aimé également. Dans le même genre, les romans de Yoko Ogawa sont pas mal non plus.

Crépuscule? oui, j'aurais tendance à le croire : un crépuscule fin de cycle comme chez Wagner.
Tm (Tm)
Identificateur : Tm

Inscrit: 1-2005
Envoyé samedi 27 août 2005 - 11h34:   

J'ai à remercier André de m'avoir donné envie de découvrir Michel Henry.
Je le fais ici plutôt que sur le fil "Défaites" ("Vos textes") parce que Marc y a déjà fait la meilleure conclusion que l'on pouvait.
Tm (Tm)
Identificateur : Tm

Inscrit: 1-2005
Envoyé samedi 27 août 2005 - 11h37:   

J'ai à remercier André de m'avoir donné envie de découvrir Michel Henry.
Je le fais sur ici plutôt que sur le fil "défaites" ("Vos textes") parce que Marc y a déjà fait la meilleure conclusion que l'on pouvait.

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